Des taxis sans conducteur assurent leurs premières courses à Singapour. La startup NuTonomy, issue de travaux de recherche au MIT, a obtenu l’autorisation de tester une poignée de voitures autonomes avec des résidents de la ville comme passagers.
Deux modèles électriques, la Renault Zoé et la Mitsubishi i-MiEV, ont été modifiés avec les capteurs et le logiciel de NuTonomy. Le volant tourne tout seul, la voiture se dirige et se faufile entre ses pairs sans assistance humaine, mais cette évaluation reste encadrée. Un ingénieur est toujours présent dans le véhicule, aux côtés du passager, pour surveiller que tout se passe correctement et pallier un problème inopiné.
En outre, l’aire de jeu de ces « robo-taxi » est circonscrit à 1 North, un grand quartier d’affaires. Ces taxis devront d’abord faire leurs preuves au sein de ces quelques kilomètres carrés bien balisés avant de s’aventurer hors de ces limites.
NuTonomy espère accumuler suffisamment de données et de retours sur les performances de son système pour lancer un véritable service commercial dans deux ans. Pour l’heure, la participation à cette expérience grandeur nature se fait sur la base du volontariat.
Une expérience du même type va démarrer avant la rentrée à Pittsburg aux États-Unis, avec Uber et Volvo aux commandes (lire : Uber lance ses véhicules autonomes à Pittsburgh). Là encore, des clients pourront appeler un taxi qui roulera tout seul mais deux ingénieurs veilleront au grain dans l’habitacle.
Les chauffeurs de taxi au chômage ?
Cette métamorphose du métier de taxi pose dès lors la question de l’avenir des conducteurs. Travis Kalanick, le patron fondateur d’Uber, a admis que se séparer du facteur humain profitera à sa marge opérationnelle, mais la fin du métier de chauffeur de taxi n’a pas encore sonné.
D’abord, il va se passer quelques années avant qu’un cadre légal soit mis en place pour l’utilisation de ces voitures, sans parler de leur mise au point qui n’est pas le moindre des défis. Il faut aussi compter sur la probable méfiance de certains clients.
Ensuite, une voiture autonome saura le plus souvent se débrouiller en ville ou en périphérie proche. Mais la géographie et la topographie resteront des obstacles dans bien des cas :
Si des trajets sont plus achalandés que d’autres, se faire transporter vers les banlieues ou vers des zones moins fréquentées exigera encore de nombreux conducteurs. Il restera des endroits ou des conditions où les voitures autonomes seront incapables de s’y rendre sans un conducteur au volant.