Intel connaît quelques difficultés, essentiellement parce que le numéro un des processeurs dans le monde n’a pas su s’adapter au monde du mobile. Son plus gros marché reste celui des ordinateurs traditionnels et c’est un marché sur le déclin : conséquence, le groupe a annoncé une restructuration en avril dernier avec, à la clé, 12 000 suppressions de postes dans le monde.
La France est lourdement touchée par ce plan de restructuration. Intel va licencier 750 personnes sur le millier que l’entreprise américaine emploie actuellement. Deux sites seront touchés principalement : celui de Sophia Antipolis qui embauchait directement 400 personnes et celui de Toulouse, où travaillaient 280 employés Intel.
Ces deux centres de recherche travaillaient pourtant sur un domaine porteur. Toulouse travaillait sur les objets connectés et Intel avait fait venir le pôle de Montpellier pour en créer un plus gros. Du côté de la côte d’Azur, on concevait les modems 3G et 4G du fondeur depuis le rachat du site à Infineon en 2011. Ces mêmes modems qu’Apple devait utiliser pour les futurs iPhone européens si l’on en croit les rumeurs. Faut-il en déduire que Cupertino a changé d’avis ?
Ce n’est pas aussi simple : pour économiser, Intel cherche désormais à constituer des regroupements plus importants et réduire le nombre de bureaux ouverts dans le monde. Ce n’est pas en France que cela se fera et les projets de recherche français devraient être répartis entre les États-Unis, l’Allemagne et la Chine. Dans l’Hexagone, il ne devrait rester que le siège d’Intel France situé à Meudon et quelques personnes à Sophia Antipolis dans un laboratoire de certification.
L’avenir des 750 employés sera négocié à partir du 12 juillet. Les syndicats ont d’ores et déjà demandé au gouvernement d’intervenir, soulignant les bénéfices réalisés par Intel : au dernier trimestre, son bénéfice net a augmenté de 3 % pour atteindre deux milliards de dollars. Le plan de restructuration est censé permettre d’économiser 1,4 milliards de dollars par an.
Source : Les Echos