Vous attendiez une mise à jour du Mac mini ? Vous aurez un Apple Magic Keyboard. Ce qu’il a de magique ? Et bien… alors… comment dire… rien. Mais il abandonne les piles rechargeables au profit d’une batterie intégrée, adopte de nouvelles mécaniques à ciseaux sous des touches plus grandes, et utilise un nouveau système de connexion plutôt malin. Prise en mains.
Le Magic Keyboard est fourni avec un câble Lightning, qui sert bien sûr à recharger la batterie lithium-ion intégrée, mais pas seulement. Utilisez-le pour brancher le Magic Keyboard à votre Mac, et OS X vous informera que le clavier est « prêt à être utilisé ». Il peut en effet fonctionner ainsi, comme un vulgaire clavier filaire auquel il manquerait deux ports USB. Mais il continuera de fonctionner si vous le débranchez : OS X El Capitan s’est déjà chargé de récupérer ses informations de connexion Bluetooth.
Que vous utilisiez le Magic Keyboard avec ou sans fil, la charge de sa batterie apparaît dans la section Clavier des Préférences système. Le clavier passe automatiquement en veille après une période d’inactivité pour économiser la batterie, qui offrirait un mois d’autonomie. Apple ne précisant pas les conditions d’utilisation, nous vérifierons la véracité de ce chiffre dans les prochaines semaines — et nous nous assurerons aussi qu’une minute de charge suffit à obtenir une heure d’autonomie.
Le clavier connecté et chargé, il est temps de taper. Les piles rechargeables imposaient la présence d’une section cylindrique de 18 mm et d’un angle de frappe assez prononcé. Débarrassé de cette contrainte, le Magic Keyboard est plus plat et plus compact : il casse moins le poignet, et évite d’aller chercher la souris trop loin. C’est un progrès, même si un spécialiste de l’ergonomie ne serait sans doute toujours pas totalement convaincu. Et on s’y fait en moins de temps qu’il ne m’a fallu pour écrire l’introduction de cet aperçu.
Mais si vous avez observé l’évolution récente des claviers Apple, vous voulez surtout savoir ce que l’on ressent sous les doigts. On oublie rapidement que les touches sont plus larges… jusqu’à ce que l’on revienne à l’ancien clavier. Le premier rang utilise désormais des touches de pleine taille, mais c’est peut-être l’élargissement de la touche esc
, qui provoque le décalage des touches F1
à F4
, qui demandera le plus d’adaptation. De même, la réduction de la hauteur des touches du dernier rang ne change pas grand-chose, d’autant moins si vous avez l’habitude de taper la barre d’espace avec le côté du pouce (et pourquoi feriez-vous autrement ?).
Le changement de la forme et la position des touches fléchées est sans doute plus problématique : alors que toutes les autres modifications me paraissent naturelles après avoir tapé cinq paragraphes, celle-ci continue de provoquer des fautes de frappe. On verra bien ce que cela donne après quelques jours ou quelques semaines d’utilisation — en attendant, je suppose que cela me donne une bonne raison de pester contre les lubies de Jony Ive.
Les touches elles-mêmes ne sont pas désagréables : elles sont aussi stables que les touches à mécanisme papillon du MacBook, mais ne donnent pas l’impression d’avoir été conçues pour vider l’utilisateur de toute sa joie de vivre (j’aime à peu près autant le clavier du MacBook qu’un martini noyé dans le vermouth ; libre à vous de ne pas être d’accord ; je n’ai pas envie de boire avec vous). La différence vient peut-être de leur course plus profonde, bien qu’elle ait été réduite à un petit millimètre, suggérée par leur forme très légèrement convexe.
Elle vient plus sûrement de la manière dont les mécanismes à ciseaux fonctionnent, puisque le Magic Keyboard utilise toujours des mécanismes à ciseaux, quoique revus et affinés. Les touches résistent à la frappe sans l’empêcher, et remontent aussitôt, pour repartir de plus belle. Les mécanismes s’ébrouent avec un son sec et mat, qui donne réellement l’impression d’avoir frappé sur les touches.
Les amateurs de claviers mécaniques n’y trouveront évidemment par leur compte, vous n’avez probablement aucune raison de changer votre clavier Apple actuel s’il fonctionne parfaitement. Mais après quelques heures d’utilisation, l’ensemble semble très satisfaisant pour un clavier « de base » — mais son prix est tout de même assez élevé, même en prenant en compte le coût du chargeur et des piles indispensables au fonctionnement de son prédécesseur.