Si nous avons testé le nouveau Mac Pro sous Windows, notamment pour observer les différences de performances graphiques et GPGPU, nous l’avons fait seulement avec Boot Camp. Un de nos lecteurs, Snowrider, se demandait ce que cela donnait avec un logiciel de virtualisation — voici quelques éléments de réponse.
Nous avons mené ces tests avec la dernière version de VMware Fusion plutôt qu’avec Parallels Desktop. Aucun des deux logiciels ne prend parfaitement en charge les deux cartes du nouveau Mac Pro, mais Fusion est le seul capable d’exploiter toutes les ressources de la machine. Parallels mettra sans doute à jour son logiciel, mais en attendant, c’est avec celui de VMware que l’on aura les meilleures performances.
Processeur
Le Xeon E5-1680 v2 de notre Mac Pro huit cœurs de test prend évidemment en charge VT-x et VT-d, les technologies d’Intel dédiées à la virtualisation. Avec 16 cœurs et 28 Go de RAM allouées à la machine virtuelle, l’écart entre le score CPU Cinebench R15 « natif » et le score « virtualisé » est d’à peine 10 %.
En partageant plus équitablement les ressources entre la machine virtuelle et le système natif, les performances brutes sont évidemment moins impressionnantes. Mais elles sont tout de même à peine inférieures à celles du Mac Pro octocœur de 2012 — comme si on avait deux Mac Pro, un sous OS X et un sous Windows, pour le prix d’un.
Graphismes
Les tests théoriques que nous utilisons habituellement supportent mal la virtualisation. À défaut de pouvoir comparer les scores Cinebench ou Valley Benchmark, on peut au moins se tourner vers les jeux pour avoir une idée des performances dans ce domaine. On jouera tout aussi bien à Starcraft II en HD 1080p avec tous les réglages à fond dans une machine virtuelle que sur OS X (qui ne bénéficie pas des optimisations spécifiques pour certains pilotes et DirectX). Les performances sont toutefois plus linéaires sur OS X, alors qu’elles ont tendance à fluctuer de +/- 20 % sur la machine virtuelle.
Même sans optimisation particulière des logiciels de virtualisation, il est donc tout à fait envisageable d’utiliser une machine virtuelle pour des tâches graphiquement intensives sur le nouveau Mac Pro. Reste qu’il vaudra mieux jouer du chronomètre avant de prendre une décision définitive : la différence de performances graphiques entre un Windows virtualisé et un Windows « natif » étant assez nette, un redémarrage vous fera peut-être gagner du temps. D’autant que l’on passe de Windows à OS X en moins de quinze secondes grâce au SSD très rapide du Mac Pro. Sauf quand il faut faire des mises à jour de sécurité…
Confort d’utilisation
À part quelques problèmes de gestion des cartes graphiques, qui seront espérons-le réglés par de futures mises à jour de Parallels Desktop et VMware Fusion, utiliser une machine virtuelle sur le Mac Pro est très agréable. Gavé de cœurs processeur et de mémoire, la station professionnelle d’Apple prend là l’avantage sur n’importe quelle autre machine de la gamme : on peut véritablement utiliser les deux systèmes de front, sans compromettre les performances de l’un au profit de l’autre.
Même les tâches les plus lourdes sont parfaitement fluides, il est difficile de noter le moindre ralentissement, et le ventilateur reste très discret. Bref, ce Mac Pro n’aura aucun mal à faire tourner une ou plusieurs machines virtuelles — nous avons ainsi ajouté une machine GNU/Linux à celle sous Windows sans remarquer de ralentissements particuliers. Mais il faut dire que l’inverse aurait été étonnant.