Robert Dennard, l’inventeur de la mémoire dynamique à accès direct (DRAM), a reçu le prix de Kyoto. Cette distinction prestigieuse, sorte de prix Nobel japonais, s’ajoute à la longue liste de prix remportés par cet ingénieur de 81 ans.
Après un master à l’université méthodiste du Sud et un PhD à Carnegie-Mellon, Robert Dennard entame une carrière chez IBM : en 1968, il y invente la mémoire dynamique à accès direct (DRAM). Avec un pico-condensateur et un transistor par bit, c’est une mémoire dense et rapide. Mais c’est aussi une mémoire énergivore : les pico-condensateurs doivent être « rechargés » plusieurs fois par seconde, ou les données sont perdues. Les mémoires SDRAM aujourd’hui utilisées dans la plupart des appareils électroniques sont des mémoires DRAM synchronisées avec le bus système.
Dennard est aussi l’auteur du principe selon lequel à mesure de la réduction de la taille des transistors à effet de champ, l’augmentation du nombre de transistors dans un composant était compensée par la baisse de la consommation de chacun des transistors. Le principe de Dennard pouvait aussi être vu comme un corollaire de la loi de Moore : la fréquence de fonctionnement des composants augmente à chaque miniaturisation, les transistors plus petits laissant passer le courant plus rapidement (pour résumer très grossièrement). Un principe qui a tenu une trentaine d’années, avant que la réduction de la consommation globale des composants ne devienne plus importante que l’augmentation de leur fréquence brute.