Revenons quarante ans en arrière : le Minitel est le summum de la technologie, une fierté française, quand une petite machine qui lui ressemble un peu est lancée en grande pompe avec une publicité signée Ridley Scott. Il s’agit du Macintosh, qui ne porte pas encore le nom « 128K », mais ne va pas tarder à révolutionner le monde de l’informatique. Revenons sur cette époque que les moins de 50 ans n’ont pas connue, mais que vous pouvez aujourd’hui découvrir en émulant vous-même le Macintosh 128K et son système d’exploitation.
Première étape, le choix de l’émulateur. Ce n’est pas anodin, car — vous le savez — il existe de nombreux modèles de Mac. Si vous allez vers SheepShaver, un émulateur souvent mis en avant, vous ne pourrez par exemple pas profiter du premier Macintosh. La raison est simple : cet émulateur développé à l’origine pour BeOS cible les Macintosh à base de PowerPC, et plus spécifiquement les versions dites « PCI ». Il est donc incapable de lancer un système d’exploitation qui ne prend pas en charge ces Mac. Basilisk II, son alter ego pour les Macintosh à base de 68000, est un peu dans le même cas : il émule un Macintosh Classic.
Il existe d’autres émulateurs, mais pour le Macintosh 128K1, nous avons choisi Mini vMac, qui a un gros avantage : il peut être configuré (plus exactement compilé, mais vous n’aurez pas besoin de le faire ici) pour simuler le premier Macintosh, et est globalement simple d’accès, ce qui n’est pas toujours le cas avec ses concurrents. Pour émuler le Macintosh 128K, en plus de Mini vMac, vous aurez besoin de la ROM du Macintosh 128K, ainsi qu’un système d’exploitation.
Le cas de la ROM
Avant le côté pratique, il faut parler de la ROM. Dans les Macintosh des années 80 et 90, Apple plaçait littéralement une partie de son système d’exploitation sur la carte mère, dans une mémoire en lecture seule, la ROM (pour Read Only Memory). La ROM des Macintosh était bien plus que le BIOS des PC (ou, plus récemment, l’EFI des Mac Intel) mais elle était surtout protégée par les droits d’auteur.