Le Mac mini M4 impressionne déjà par sa taille riquiqui et ses performances décoiffantes. Comme toujours avec Apple, le plus impressionnant est toutefois peut-être à l’intérieur. Pour caser tous les composants dans ce petit carré de moins de 13 cm, l’entreprise a innové avec plusieurs idées notables, tout en travaillant sur la facilité d’accès. En effet, contrairement à d’autres Mac qui étaient une merveille d’ingénierie autant qu’un ordinateur jetable en cas de problème, le nouveau Mac mini peut aisément être réparé. D’ailleurs, les guides de réparation ont d’ores et déjà été publiés par la Pomme, si bien que l’on n’a même pas besoin d’iFixit pour découvrir l’intérieur.
Première étape du démontage, le retrait de la partie inférieure qui intègre les aérations ainsi que le déjà fameux bouton d’allumage. Cette pièce de plastique noir se retire officiellement à l’aide d’une grosse ventouse, à défaut en utilisant un bout de plastique pour ne rien abimer. Quatre clips retiennent la plaque, qui est également bien maintenue en place par deux adhésifs. Il ne faut pas oublier de retirer délicatement le connecteur du bouton et on découvre en dessous… une pile. Il s’agit d’une BR1632 conçue par Panasonic et Apple conseille de la remplacer en cas de besoin par le même modèle. Destinée à alimenter le SMC quand l’ordinateur n’est plus alimenté, elle aura une longue durée de vie avant de devoir envisager un remplacement. Néanmoins, qu’elle soit aussi facile d’accès est une excellente nouvelle quand ce moment sera venu.
La plaque suivante fait aussi office d’antenne pour le Wi-Fi et le Bluetooth, ce qui nécessite de retirer huit vis en surface, puis quatre en dessous et à déconnecter délicatement plusieurs câbles. Les composants nécessaires à la connexion sans fil sont tous rassemblés sous la plaque, sur une carte fille qui contient autant la puce nécessaire que les connecteurs pour les quatre antennes. Apple a encore une fois choisi la simplicité en termes de réparation, puisqu’en cas de panne du Wi-Fi ou Bluetooth, il suffira de remplacer cette petite carte ronde, assez facile d’accès.
Le démontage se poursuit avec le ventilateur, unique sur le Mac mini et conçu d’une manière astucieuse. Comme on avait pu le noter dans sa vidéo de présentation, le flux d’air froid est aspiré par le bas de l’ordinateur et l’air réchauffé est expulsé également par le bas, mais le premier par l’avant et le deuxième par l’arrière. Pour parvenir à un tel résultat, le ventilateur est monté devant un support surélevé qui force l’air chaud à ressortir sans perturber l’entrée d’air froid de l’autre côté. Ce support intègre aussi une pièce de métal directement reliée à une plaque positionnée sur la puce M4 pour la refroidir plus efficacement. Comme sur le Mac Studio, le matériau change en fonction du modèle et le Mac mini avec une M4 Pro a droit à du cuivre, plus efficace.
À côté du ventilateur, sans même avoir à le retirer d’ailleurs, on peut accéder au SSD. Comme nous l’avions déjà évoqué, le stockage est placé sur une barrette amovible dont le format diffère selon que l’on a un Mac mini de base ou un modèle avec une M4 Pro. Qu’importe, dans les deux cas, on peut retirer l’unique vis qui maintient la barrette et tirer délicatement dessus pour la retirer et la remplacer en cas de panne… ou bien améliorer la capacité de stockage.
Il ne s’agit pas d’une barrette standard, seuls les puces NAND et quelques composants annexes sont placés dessus et le contrôleur est dans la puce centrale. Quoi qu’il en soit, on sait que l’opération est possible et que des accessoiristes pourront fournir des barrettes prêtes à l’emploi pour améliorer les Mac mini de 2024. Au passage, le modèle le moins cher avec 256 Go de stockage dispose de deux puces de 128 Go, ce qui veut dire que ses débits seront tout à fait corrects. Nos premiers tests l’ont prouvé et même si on obtiendra bien mieux avec les capacités supérieures, c’est une bonne nouvelle de savoir qu’Apple a abandonné cette petite radinerie sur l’entrée de gamme introduite avec les Mac M2.
La liste de composants faciles à retirer ne s’arrête pas là sur le Mac mini. Sur son site, Apple évoque ainsi la procédure à suivre pour le petit haut-parleur, pour les deux ports USB-C en façade ainsi que pour la prise jack et la LED avant — ces deux éléments partiront juste après avoir enlevé le ventilateur —, pour la carte-mère au complet et enfin l’alimentation. Celle-ci est également un bijou d’ingénierie : elle est placée tout en haut dans le Mac mini, si bien que c’est le dernier élément que l’on atteint lors d’un démontage, l’inverse du Mac Studio. Comme ses composants peuvent encore stocker de l’énergie après avoir débranché l’ordinateur, ce n’est pas une mauvaise idée de l’éviter quand on veut réparer un autre élément.
Apple a repris une idée déjà exploitée sur le Mac Studio. Pour affiner l’alimentation du Mac mini, et in fine celle de l’ordinateur entier, les composants ne sont pas simplement placés sur une carte, ils sont disposés à travers. Les condensateurs sont toujours assez épais et en perçant la carte pour les positionner au milieu, l’entreprise gagne beaucoup d’espace et peut ainsi concevoir une alimentation puissante (environ 150 W sur le Mac mini) et compacte. Bien d’autres constructeurs auraient choisi la solution de simplicité en sortant l’alimentation pour la placer dans un bloc externe1, pas Apple qui s’est débrouillée pour faire autrement et caser une alimentation dans un boîtier si compact.
Le Mac mini M4 Pro se distingue par le format spécifique de sa barrette de SSD et par le matériau différent sur le système de refroidissement. Pour le reste, les deux modèles sont identiques et tout aussi faciles à ouvrir et réparer. Une excellente nouvelle pour la longévité de cet ordinateur.
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Ce qui était en passant déjà le cas pour certains anciens Mac mini. ↩︎