Le 21 juillet 19991, Apple présentait l'iBook. Il s'agissait d'un ordinateur portable pensé pour le grand public qui amenait une nouveauté devenue indispensable avec le temps : AirPort. Nous ne parlons pas de Wi-Fi pour une bonne raison : ce mot n'existait pas encore.
L'iBook, surnommé plus tard palourde, peut sembler étonnamment moderne sur certains points : un CPU RISC rapide (le PowerPC 750, alias G3), un refroidissement passif — comme le MacBook ou les MacBook Air récents —, une prise USB et de nombreuses couleurs. Il est d'abord sorti en blueberry et en mandarine avant de passer au graphite (le gris sidéral de l'époque), à l'indigo et au key lime, dans une édition exclusive disponible uniquement sur l'Apple Store en ligne. Le point le plus moderne est évidemment la technologie AirPort : une carte PCMCIA bidouillée par Apple pour être intégrée directement dans le châssis de l'appareil pour lui permettre de se connecter aux réseaux 802.11b, à 11 mégabits/s. Elle était optionnelle (elle valait 100 $) et nécessitait évidemment un routeur compatible. À l'époque, Apple vendait donc la première borne AirPort, équipée d'un modem 56K.
Sur d'autres points, l'iBook accuse largement son âge. L'écran de 12 pouces était entouré d'énormes bordures et se contentait d'une définition faible (800 x 600), le disque dur était lent (et compliqué à remplacer) et la connectique vraiment légère. Il n'offrait qu'un seul port USB 1.1, une sortie audio, un modem 56K et une prise Ethernet. Il n'avait pas de sortie vidéo2 et l'USB était un peu lent pour les transferts de données, même à l'époque. Ce qui choque évidemment en 2024 reste le poids — 3 kg — et l'épaisseur de 4,6 cm. L'iBook ressemble à un tank, ce qui le rend paradoxalement assez durable et plutôt solide. Et la poignée intégrée le rendait finalement assez portable malgré son poids.
Comme maintenant, Apple segmentait en réalité largement la gamme, avec une gamme divisée en quatre : l'iMac pour ceux qui voulaient un ordinateur de bureau milieu de gamme, le Power Mac G3 pour les professionnels, l'iBook pour les nomades avec un certain budget (les 1 600 $ de 1999 sont équivalents à environ 3 000 $ en 2024, sans les taxes) et les PowerBook G3 pour les professionnels.
Dans tous les cas, l'iBook a eu du succès grâce à son esthétique qui tranchait totalement avec ce qui existait ailleurs et aussi grâce à l'arrivée d'AirPort. Apple a d'ailleurs assez rapidement généralisé la technologie dans ses autres appareils : les iMac, Power Mac et PowerBook ont été équipés du nécessaire pour recevoir une carte AirPort dès les générations suivantes. Et si vous êtes nostalgiques de l'iBook, un projet en cours va permettre d'intégrer une carte Raspberry Pi dans le châssis du vénérable ordinateur.
Un bidouilleur a trouvé la recette de la palourde à la framboise