De toutes les questions que Marie Bernardeau pouvait me poser autour du quarantième anniversaire du Macintosh, je dois dire que je ne m’attendais pas à celle-ci. « Je crois que Steve Jobs ne voulait pas l’appeler Macintosh, il voulait l’appeler “Bicyclette” ? » J’ai improvisé une réponse, « la bicyclette pour l’esprit » par-ci et « McIntosh Laboratory » par-là, les auditeurs de France Info n’y ont vu que du feu. Ce n’est qu’après coup que j’ai réalisé que nos confrères s’étaient pris de passion pour cette anecdote. Ce qui pose un tout petit problème de rien du tout : elle est à peu près complètement fausse.
Cette anecdote apocryphe avait déjà été mentionnée sur le service public d’information dans la capsule de Marie Dupin, Dans la peau de l’info, diffusée à 7 h 56 et 10 h 56 :
Mais ce qui est moins connu c’est que l’histoire aurait pu être bien différente. Le Macintosh aurait en effet pu s’appeler bicyclette. C’est en tout cas ce que voulait Steve Jobs, le fondateur de la marque Apple, qui estimait que l’ordinateur était "l’équivalent d’une bicyclette pour l’esprit humain". Sauf qu’aucun des ingénieurs d’Apple ne valida ce nom de Bicyclette. Ils le trouvaient tous parfaitement nul. C’est donc finalement un autre nom qui a été retenu, trouvé par un salarié d’Apple, Jef Raskins, qui avait une passion culinaire pour la variété de pommes Macintosh.
Nous lui pardonnerons la deuxième erreur, plus anecdotique, qui consiste à écorcher le nom de Jef Raskin. Après avoir rédigé le manuel de programmation en BASIC sur l’Apple II, le musicien et philosophe cache ses diplômes de mathématiques et de physique de peur que le « biais anti-académique » de l’entreprise ne l’empêche d’être embauché comme directeur de la documentation. Les besoins de son équipe entrainent la conception de la carte 80 colonnes de l’Apple II, ses anciens collègues de l’université de Californie à San Diego apportent ce qui deviendra Apple Pascal.