Le MacBook Air de l’ère Apple Silicon n’a pas de ventilateur pour refroidir la puce conçue par Apple, c’est l’un des grands gains de la nouvelle architecture de pouvoir se passer d’un refroidissement actif. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire quelques compromis sur les performances malgré tout : Apple n’ayant pas encore cassé les lois de la physique, hélas, un composant électronique chauffe quand il est utilisé et lors d’une utilisation intensive, le MacBook Air finit par brider sa puce pour éviter la surchauffe.
Pour ceux qui ont besoin de performances maintenues en permanence, Apple propose le MacBook Pro, avec son ventilateur chargé de maintenir la température à un niveau raisonnable même à pleine puissance. Il faut alors faire un compromis différent, cette fois sur l’épaisseur et le poids. Et si on pouvait avoir un MacBook Air refroidi activement ? Un ventilateur traditionnel ne trouverait pas de place dans les 1,15 cm d’épaisseur de l’ordinateur. C’est toutefois suffisant pour l’AirJet Mini, un nouveau produit développé par Frore Systems et présenté à The Verge.
L’AirJet Mini ne repose pas sur un ventilateur dont les pales tournent pour déplacer l’air et refroidir l’ordinateur. À la place, Frore Systems a mis au point une puce qui déplace l’air par le biais de membranes qui se mettent à vibrer avec un courant électrique. L’air est alors aspiré par le haut de la puce et éjecté à l’arrière, refroidissant au passage la puce en contact avec du cuivre sous l’appareil. Cela ne change pas fondamentalement le principe d’un ventilateur, sauf que c’est nettement plus fin qu’un ventilateur traditionnel.
Suffisamment fin pour entrer dans un MacBook Air 15 pouces, même si on est loin d’une opération anecdotique. Pour faire entrer son AirJet Mini, la start-up a été contrainte de retirer quelques composants et même de creuser la base en aluminium. De l’extérieur, on ne voit toutefois pas les modifications et puis il faut rappeler que c’est un prototype bricolé, pas un produit fini. Pour le dire autrement, si Apple voulait utiliser ce mécanisme dans un futur ordinateur, l’intégration pourrait être bien meilleure. Frore Systems suggère même que l’on pourrait avoir des ordinateurs de 9,5 mm de haut seulement, en adoptant toutefois d’autres technologies comme une dalle OLED.
Les haut-parleurs, le clavier intégré ou encore le Wi-Fi ont été sacrifiés au passage, notamment pour alimenter les modules de refroidissement. Ces derniers consommaient autour de 5 W d’après le journaliste, une quantité d’énergie très importante pour le MacBook Air, ce qui entraînerait une baisse significative de l’autonomie. Vous l’aurez compris, il a fallu faire beaucoup de compromis pour parvenir à intégrer le dispositif de Froger Systems.
Pour quels gains ? Eh bien, sans surprise, des performances en hausse. Comme on avait pu le constater entre les MacBook Air M1 et M2 d’un côté et les MacBook Pro de même génération de l’autre, la puce conçue par Apple finit par chauffer un petit peu trop et par être ralentie automatiquement par le système quand elle n’est pas activement refroidie. The Verge détaille que cela ne se voit qu’après des tests maintenus dans la durée, les premiers résultats sont similaires entre le MacBook Air d’origine et celui qui a été modifié. Après de longues sessions dans Cinebench ou dans un jeu, il y a bien une différence, sans être toutefois spectaculaire.
Le problème à nouveau, c’est que l’on a affaire à un prototype bricolé par une entreprise tierce. Apple ferait sans doute nettement mieux, même si on peut se demander pourquoi elle le ferait. À la limite, ce produit pourrait être plus intéressant dans de futurs MacBook Pro, affinés grâce à ce refroidissement actif d’un nouveau type. Reste à régler quelques problèmes importants, dont la consommation trop élevée.
@verge This MacBook Air has a fan in it thanks to Frore's Airjet cooling chip. Let's see how it compares to the Apple's default M2. #macbookair #apple #m2 #frore #airjet #tech ♬ original sound - The Verge