Aujourd'hui, tous les ordinateurs portables se ressemblent. Des rectangles plats, qui s'ouvrent en deux parties, l'écran occupant celle du dessus, tandis que le trackpad et le clavier se partagent la partie du dessous, le premier devant, et le second au fond. Cela paraît assez logique, et mis à part quelques modèles dont l'écran se détache sous forme de tablette, ce marché laisse assez peu de place à la fantaisie.
Mais il y a trente ans, en 1991, le marché des ordinateurs portables était très différent. On trouvait des petites valises avec un clavier détachable, des parallélépipèdes desquels sortait un écran rachitique, et, dans le meilleur des cas, des petits pavés s'ouvrant sur un simple clavier placé au plus près du bord, de telle sorte que le poignet de l'utilisateur se trouvait forcément bien mal positionné, un cauchemar d'ergonomie. Et ceux qui voulaient une souris n'avaient qu'à la brancher à l'arrière de la machine !
Chez Apple, ce n'était pas beaucoup mieux, puisque la marque proposait un Macintosh Portable depuis septembre 1989 : une très grosse machine, basée sur le Macintosh SE, sans aucun compromis. Avec son écran à matrice active en 640 x 480 pixels, sa batterie au plomb offrant dix heures d'autonomie et son vrai disque dur 3,5 pouces, le Macintosh Portable pesait 7 kg et mesurait 10 cm d'épaisseur — et il coûtait une véritable fortune.
Apple face à l'urgence d'offrir un vrai portable
Le Macintosh Portable n'avait même pas encore été lancé que l'Apple Industrial Design Group travaillait déjà sur son successeur, lançant des projets tous azimuts. La naissance du PowerBook tel que nous le connaissons aujourd'hui est d'ailleurs une véritable leçon d'humilité, car malgré le budget considérable alloué à cette unité, c'est d'un recoin d'open space qu'a surgi l'idée qui a révolutionné l'informatique mobile.