Apple a publié une fiche technique qui liste la consommation d'énergie de base et maximale de tous les Mac mini. Le constructeur est remonté jusqu’au modèle original sorti en 2005 qui disposait d'un processeur PowerPC G4, avant même la transition à Intel donc. Du PowerPC à Apple Silicon en passant par tous les modèles Intel, cette page permet de juger quinze ans de développement informatique sous l’angle de la consommation. C’est surtout quinze ans de stagnation sous l’ère d’Intel qui ressort.
Apple fournit quatre valeurs pour chaque génération de Mac mini : la consommation de base et maximale en Watts, ainsi que le dégagement thermique de base et maximal exprimé en TPU/h. Les deux sont intimement liés : plus un ordinateur consomme, plus il chauffe et les deux sont suffisamment proportionnels pour que l’on puisse se concentrer sur la consommation électrique pour analyser cette évolution historique.
Précision importante, Apple définit la consommation de base avec un Mac allumé, mais inactif. Le système est alors configuré par défaut et seul le Finder est ouvert (aucune autre application n'est utilisée). La mesure est effectuée sur la prise murale, ce qui permet de tenir compte de pertes éventuelles. La consommation maximale est différente, elle correspond à la puissance que peut fournir le bloc d’alimentation de l’ordinateur quand il est sollicité à 100 %.
Ceci posé, on voit que le tout premier Mac mini avec son processeur PowerPC G4 à 1,25 GHz qui n’était pas franchement un foudre de guerre consommait 32 W de base et jusqu’à 85 W à pleine puissance. La mesure de base est la plus élevée de tout le graphique, preuve que les processeurs d’alors n’étaient pas très bien optimisés. La transition à Intel a apporté beaucoup de puissance de calcul ainsi qu'une baisse de la puissance de base.
La transition Intel est facile à comprendre : en cinq ans, le Mac mini consomme trois fois moins quand il est inactif et sa consommation maximale est toujours bloquée à 85 W. Alors que dans le même temps, les processeurs Core 2 Duo d’Intel ont apporté un gain très significatif du côté des performances et les Mac mini sont alors d’excellentes machines bonnes à tout faire. C’est par la suite que cela se gâte, avec une consommation qui reste bloquée autour de 10 W en base et à pile 85 W en maximum, mais des performances qui stagnent.
Apple s’est aussi désintéressé du Mac mini, cessant les mises à jour annuelles à partir de 2012. La génération 2014 réduit encore la consommation de base pour atteindre 6 W, le record historique, mais les processeurs d’Intel qu’elle contient n’apportent aucun progrès net. La génération 2018 signe le retour des performances en hausse, mais c’est au prix d’une explosion de la consommation, tant en base où elle est multipliée par trois, qu’au niveau maximal où elle augmente de plus de 43 %.
Et comme en 2006 pour Intel, la transition vers les puces Apple Silicon est spectaculaire en 2020. Non seulement la consommation du Mac mini n’a jamais été aussi basse avec un niveau maximal de 39 W — quasiment la consommation de base du Mac mini de 2005 ! —, mais aussi un niveau de base à 7 W. Et le tout, alors que les performances sont démultipliées, comme on le détaillait dans notre test :
Reste maintenant à savoir si Apple va pouvoir continuer d’améliorer les performances de ses puces sans exploser leur consommation ou si un scénario de stagnation à la Intel va se reproduire. Réponse dans quelques années, mais on peut être optimiste quand on voit la trajectoire des puces dédiées aux iPhone et iPad depuis dix ans…
Source : Daring Fireball