Le Mac mini avec Apple M1 présenté hier affiche des performances décoiffantes si l’on en croit Apple : CPU trois fois plus performant et GPU six fois meilleur que dans l’ancien modèle. Des chiffres impressionnants, qu’il convient de relativiser : le constructeur a comparé son nouveau modèle Apple Silicon à l’ancien Mac mini Intel de base, celui équipé d’un Core i3 doté de quatre cœurs. Ce n’est pas pour rien qu’un Mac mini Intel reste au catalogue
Les Mac mini Intel haut de gamme, équipés de processeurs Intel à six cœurs qui peuvent monter à 3,2 GHz, devraient encore garder l’avantage, au moins sur les tâches qui utilisent tous les cœurs. C’est pour cette raison qu’Apple a gardé ces modèles au catalogue, et aussi pour cela que le constructeur a bien soigneusement choisi un Mac mini Intel d’entrée de gamme pour ses comparaisons. Au-delà de l’astuce marketing, c’est un choix intéressant pour une autre raison.
Le nouveau Mac mini avec Apple Silicon ressemble à un modèle entrée de gamme parfait pour laisser de la place à une variante haut de gamme à venir. La rumeur annonçait déjà l’arrivée au printemps d’une autre variante de l’Apple A14, encore plus puissante que l’Apple M1. On en parlait alors pour l’iMac, mais cette puce plus puissante pourrait aussi trouver place dans le MacBook Pro 16 pouces. Et pourquoi pas dans un Mac mini « Pro », sur le modèle de l’iMac Pro ?
D‘autres indices peuvent laisser penser qu’Apple prépare une telle machine. Pour commencer, le Mac mini Apple Silicon signe un retour à la couleur argent, alors que la machine était passée en 2018 au gris sidéral. Le constructeur pourrait avoir prévu deux gammes à l’avenir, avec un modèle de base en argent et un modèle plus puissant en gris sidéral. Une gamme qui existe déjà en quelques sorte si l’on considère le modèle Intel gardé au catalogue, mais qui bénéficierait dans le futur des puces maison conçues à Cupertino.
Outre la question de la puissance, il manque aussi quelques fonctions sur le Mac mini M1, par rapport au modèle Intel. Il ne dispose que de deux prises USB-C/Thunderbolt au dos, contre quatre sur les modèles Intel. Certes, ce sont des connecteurs plus rapides, mais on peut aussi penser qu’un futur Mac mini Pro pourrait revenir à quatre ports, une distinction en place depuis plusieurs années sur les MacBook Pro. Autre différence à noter, le port Ethernet du Mac mini avec Apple M1 est limité au gigabit, quand celui du modèle Intel peut monter à 10 Gbit/s en option.
Pour en revenir à l’intérieur du Mac mini, les nouveaux modèles sont aussi limités à 16 Go de RAM au maximum, contre 64 pour les modèles Intel. Certes, Apple a bien insisté sur l’intégration de la RAM dans l’Apple M1 et sur les gains de performance qui doivent en découler, mais pour les usages les plus exigeants, une quantité plus importante de mémoire vive sera un plus. Un SoC amélioré pourrait offrir cela, et trouver sa place dans cet hypothétique Mac mini Pro.
Et d’ailleurs, on peut supposer que les restrictions en place sur le nouveau Mac mini découlent de l’Apple M1. Cette puce n’a peut-être pas été pensée pour gérer plus de deux ports Thunderbolt sur un seul Mac, puisque les trois machines présentées hier n’en ont que deux. Qu’il soit nécessaire d’ajouter des lignes PCIe ou d’intégrer un nouveau contrôleur, il y a sans doute un changement à apporter de ce côté. Même chose pour le port Ethernet 10G d’ailleurs, il nécessite sûrement un contrôleur supplémentaire.
Et s’il fallait une preuve de plus qu’Apple a une bonne marge de manœuvre, regardez cette photo de l’intérieur du Mac mini avec Apple M1 présentée hier par le constructeur. La carte-mère qui contient tous les composants est réduite à une petite partie de l’espace, un tiers à la louche. Le reste est occupé en partie par l’alimentation sur la droite et surtout le ventilateur en haut.
Mais il reste de la marge, bien assez pour caser un SoC plus gros et quelques composants supplémentaires dans un éventuel Mac mini Pro. Ou alors pour un nouveau design plus petit, ce qui ne ferait pas de mal quand on pense que le modèle actuel remonte à 2010 sans presque aucun changement.