La grosse surprise de la WWDC 2020 — qui n'en sera pas vraiment une si vous lisez MacGeneration — devrait être le passage à l'architecture ARM pour les Mac. Tim Cook pourrait annoncer l'abandon des processeurs Intel au profit de processeurs maison, comme en ont déjà tous les terminaux mobiles d'Apple.
En 2005, quand Steve Jobs a annoncé la transition du PowerPC aux puces d'Intel, c'est un Mac Pro qui a servi à faire la première démonstration. Dans quelques jours, quand Craig Federighi présentera — peut-être — le premier Mac tournant avec un processeur Ax, il ne serait pas étonnant que cet ordinateur soit un MacBook.
« Le » MacBook ou « un » MacBook ? Certains espèrent la renaissance du MacBook 12", le poids plume sans ventilateur qui s'est envolé l'année dernière. Si ce n'est pas lui, ce sera sans doute un MacBook Air ou un MacBook Pro. Pourquoi ?
D'une part, parce que Mark Gurman, le journaliste le mieux renseigné sur cette transition, avance que c'est un ordinateur portable qui passera en premier sur un processeur maison. D'autre part, parce que c'est le plus logique. Les portables sont les ordinateurs les plus proches techniquement des iPad.
La puce A12X de l'iPad Pro devance déjà le processeur du MacBook Air sur le test de performances Geekbench. On ne perdrait donc pas en puissance, on y gagnerait même sans doute, puisque ce n'est pas un A12X qu'Apple intégrerait dans son premier portable ARM, mais une déclinaison à 12 cœurs de la future puce A14.
Non seulement les puces d'Apple sont autant voire plus puissantes que celles d'Intel pour les ultrabooks, mais en plus elles consomment moins. Or, on ne vous apprendra rien en vous disant que l'autonomie est un élément déterminant dans un ordinateur portable. Pour l'heure, il est difficile de s'avancer sur le possible gain en la matière. Tout juste peut-on observer que les portables Windows sous ARM ont une autonomie largement supérieure à la moyenne (une vingtaine d'heures en lecture vidéo pour le Galaxy Book S), mais ils sont peu puissants.
D'autant que le processeur n'est pas le seul poste de dépense énergétique, l'écran en occupe une bonne part lui aussi. Dans ce domaine, justement, les rumeurs se multiplient à propos d'une possible adoption de la technologie Mini-LED, moins gourmande. Processeurs Ax maison et dalles Mini-LED seront-ils liés ? C'est encore très flou pour le moment.
Quitte à révolutionner les MacBook, on peut se prendre à espérer une compatibilité avec la 5G — la connectivité cellulaire est d'ailleurs un des arguments des PC équipés de Snapdragon. Peu après la transition vers Intel au milieu des années 2000, Apple avait d'ailleurs envisagé un MacBook Pro équipé d'une connexion 3G, avec une antenne rétractable pour bien faire.
Cette transition avait démarré avec le MacBook Pro et l'iMac à l'époque, les puces d'Intel offrant dès le départ un surplus de puissance sensible par rapport aux PowerPC. La capacité d'Apple à décupler la puissance de ses processeurs mobiles pour les mettre au niveau des processeurs de bureau reste à démontrer, mais nul doute que cela fait partie de son plan. Ce n'est pas le genre d'Apple de faire les choses à moitié…
- Pour aller plus loin, notre série d'articles sur les processeurs du Mac :