L’avez-vous remarqué ? Toutes les machines construites autour de la puce T2 possèdent des SSD et uniquement des SSD. Il s’agissait jusqu’ici d’un détail sans grande conséquence, les machines concernées n’ayant plus de disque dur depuis belle lurette, ou n’en ayant jamais eu. Mais c’est un détail crucial pour comprendre la transformation du Mac mini, et peut-être même l’absence de renouvellement de l’iMac.
Parmi ses nombreuses attributions, la puce T2 intègre un moteur de chiffrement AES et un contrôleur SSD, et gère donc le stockage chiffré (lire : Tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir sur la puce T2 et Secure Boot). En adoptant cette puce, le Mac mini a abandonné les disques durs et Fusion Drive, et donc toute forme de stockage de forte capacité à coût abordable. Le modèle 2014 embarquait au moins 500 Go de stockage sur disque dur ; le modèle 2018 doit se contenter de 128 Go de stockage sur SSD.
Voilà qui pose une question intéressante : les mêmes causes auront-elles les mêmes conséquences avec l’iMac ? L’abandon total des disques durs et Fusion Drive ne manquerait pas de piquant, alors même que macOS Mojave est enfin capable de les convertir en APFS de manière (à peu près) fiable. De manière beaucoup plus pragmatique, il entraînerait probablement une nette réduction des capacités de stockage. Or l’iMac est l’ordinateur familial par excellence, une boîte à chaussures numérique dans laquelle on entrepose des milliers de fichiers.
Le recours au cloud, et particulièrement à iCloud Drive et la photothèque iCloud, est-il suffisamment développé pour pallier cette diminution des capacités ? Apple prépare-t-elle une puce T3 capable de prendre en charge les disques durs et les Fusion Drive avec les mêmes exigences d’intégration et de sécurité ? Ces questions restent ouvertes — mais la réponse qu’Apple y apportera, avec cette révision de l’iMac que l’on attendait mais qui n’est pas venue, offrira des clefs pour comprendre l’évolution de la plateforme.