Une fois n’est pas coutume, Apple tenait salon à New York. Un special event placé sous le signe de la créativité, dans ce lieu hautement symbolique qu’est la Brooklyn Academy of Music, haut lieu de la création musicale contemporaine et de la danse moderne. Pour présenter le nouveau MacBook Air, le nouveau Mac mini, et deux nouveaux iPad Pro.
Un MacBook Air mi-MacBook mi-MacBook Pro
100 millions. C’est le nombre d’utilisateurs actifs de Mac dans le monde. La moitié des clients sont de nouveaux utilisateurs de la plateforme, une proportion qui monte à 76 % en Chine. Chinois ou pas, la très grande majorité d’entre eux achètent des ordinateurs portables. Dont le MacBook Air, qui reçoit aujourd’hui sa première mise à jour majeure en trois ans.
Très largement inspiré par le MacBook, le nouveau MacBook Air possède un écran Retina de 13,3 pouces. Sans complètement disparaître, les bordures ont été considérablement affinées (mais restent suffisamment épaisses pour caser la webcam FaceTime en haut de l’écran, précise Apple, sans doute pour tacler les fabricants multipliant les contorsions et imposant des angles de vue disgracieux).
Du MacBook Pro, le MacBook Air reprend le capteur Touch ID et la puce T2, et donc la fonction « Dis Siri », mais pas la Touch Bar. Il possède toutefois le même clavier aux touches à mécaniques papillon de troisième génération, rétroéclairées individuellement. Enfin, il adopte (enfin) un trackpad Force Touch, 20 % plus grand que l’ancienne « planche de surf ».
À mi-chemin entre le MacBook et le MacBook Pro, donc, le MacBook Air possède une prise jack et deux ports Thunderbolt 3… et c’est tout. Le premier modèle, équipé d’un processeur Intel Core i5 de huitième génération bicœur à 1,6 GHz et d’un SSD de 128 Go, est annoncé à 1 349 €, le prix le plus bas pour une machine à écran Retina. Outre le traditionnel gris argent, Apple propose un coloris gris sidéral et un coloris or chaud.
Le MacBook Air pourra renfermer jusqu’à 16 Go de RAM et 1,5 To de stockage dans ses 15 petits millimètres d’épaisseur, sans dépasser 1,25 kg sur la balance. Une fiche technique impressionnante, mais là n’est pas le plus important. Le plus important, c’est la conception d’un nouvel alliage d’aluminium permettant de réutiliser les chutes, et ainsi de fabriquer l’intégralité du châssis du MacBook Air avec du métal recyclé.
Le nouveau MacBook Air peut être commandé dès aujourd’hui, les premières machines seront livrées le 7 novembre. Petit détail d’une grande importance : cette nouvelle machine ne remplace ni le MacBook ni le MacBook Pro 13 pouces sans Touch Bar, parce que le choix entre ces différents modèles n’était pas déjà assez compliqué. Un ancien MacBook Air 13 pouces reste au catalogue à 1 099 €.
Un Mac mini Pro
C’était l’autre grand oublié de la gamme d’Apple : le Mac mini reçoit lui aussi sa première mise à jour en quatre ans. Le gris sidéral annonce la couleur : cette nouvelle machine est considérablement plus puissante que l’ancienne, et revient chasser sur les terres de l’iMac, sans pour autant être hors de portée sur le plan financier.
Son châssis en aluminium 100 % recyclé, légèrement redessiné, peut renfermer un processeur Intel Core i7 de huitième génération à six cœurs, jusqu’à 64 Go de RAM, et jusqu’à 2 To de stockage sur SSD. Le modèle de base, cela étant dit, se contentera d’un processeur Intel Core i3 quadricœur à 3,6 GHz et de 8 Go de RAM, pour un tarif encore relativement raisonnable de 899 €.
Il faut étudier les détails pour apprécier ce nouveau Mac mini. Passons sur la puce T2 — elle contrôle le matériel, une tâche cruciale, mais cette machine de bureau n’intègre pas de capteur Touch ID. Mais arrêtons-nous sur la mémoire : finies les puces soudées, place (ou plutôt, retour) aux barrettes SO-DIMM amovibles. Ou les ports : s’il adopte quatre ports Thunderbolt 3, il conserve deux ports USB-A et son port HDMI.
Le port Ethernet, enfin, peut se transformer en port Ethernet 10 GbE avec une (chère) option, une interface jusqu’ici réservée à l’iMac Pro. Le nouveau Mac mini peut être commandé dès aujourd’hui, les premières machines seront livrées le 7 novembre.
L’iPad Pro vire de bord
La rumeur l’attendait de pied ferme : le nouvel iPad Pro est là. Comme l’iPhone XR, il est construit autour d’un écran Liquid Retina qui s’approche au plus près des bords et épouse les courbes du châssis. Quitte à rogner sur les bordures, Apple a revu le format de l’iPad Pro. Le modèle 10,5 pouces est remplacé par un modèle 11 pouces de la même taille, tandis que le modèle 12,9 pouces est remplacé par un modèle 12,9 pouces plus compact.
Le grand écran d’une résolution de 264 ppp, qui prend en charge les technologies True Tone et ProMotion, n’est pas mangé par une encoche. Les bordures sont suffisamment épaisses pour que l’on puisse y caser le barda de capteurs True Depth, qui apportent Face ID à l’iPad pour la première fois. Face ID qui fonctionne dans les quatre orientations, en portrait comme en paysage.
L’écran cache une puce Apple A12X gravée à 7 nm, qui contient un processeur à huit cœurs, censé être plus performant que 92 % des processeurs d’ordinateurs portables, et un circuit graphique à sept cœurs, censé être aussi puissant que celui de la Xbox One S. Autrement dit : à peine annoncé, le nouveau MacBook Air doit déjà subir le discours de la division marketing d’Apple, qui n’a jamais craint la concurrence interne.
Pour descendre la fiche technique, il faudrait encore mentionner le stockage qui peut grimper jusqu’au téraoctet, ou le système audio composé de quatre paires de tweeters et woofers. Mais il faut aller vite, pour enfin dire que l’iPad Pro intègre un port USB-C. On l’a dit : encore plus qu’à l’iPhone, c’est bien à l’iPad que peut bénéficier l’adoption de ce connecteur, qui ouvre la porte à de nouveaux usages.
Et quels usages ! En plus de permettre la connexion de nouveaux périphériques, ou la recharge d’un iPhone, le port USB-C permet de brancher l’iPad Pro sur un écran externe. L’un des derniers bastions du Mac disparaît. Pour ne rien gâcher, toutes ces nouveautés prennent place dans un châssis en aluminium (dont les chutes servent à fabriquer des MacBook Air) encore affiné (5,9 mm) et plus angulaire (qui évoque l’iPad original).
Le nouvel iPad Pro est accompagné d’un nouvel Apple Pencil et d’un nouveau Smart Keyboard Folio. L’Apple Pencil, d’abord : le baril n’est plus cylindrique, mais facetté, comme… un crayon ! Avec un peu de chance, on ne passera plus son temps à courir derrière un Pencil qui a décidé de rouler vers la liberté. La partie plate permet de « coller » le stylet à l’iPad, l’un attirant l’autre avec des aimants, et de le recharger par induction au passage.
Un tap du stylet sur l’écran réveille l’iPad et lance Notes. Deux taps sur le stylet permettent de convoquer une fonction, différente selon l’application, la gomme dans Notes par exemple. L'Apple Pencil de deuxième génération est uniquement compatible avec les nouveaux iPad, et proposé séparément au prix (élevé) de 135 €. L’Apple Pencil de première génération reste au catalogue à 99 €.
Le Smart Keyboard Folio, ensuite : il reprend là où le Smart Keyboard s’était arrêté, en ajoutant une protection du dos de l’iPad, et un deuxième angle de positionnement de l’écran. Le Smart Keyboard Folio est annoncé à 199 € pour le modèle 11 pouces et 219 € pour le modèle 12,9 pouces. Le Smart Keyboard reste au catalogue à 179 € pour le modèle 10,5 pouces et 189 € pour le modèle 12,9 pouces.
L’iPad Pro 11 pouces est annoncé à 899 € avec 64 Go de stockage. L’iPad Pro 12,9 pouces est annoncé à 1 119 € avec la même capacité. L’iPad Pro 10,5 pouces reste au catalogue à 649 $, tout comme le bon vieil iPad mini 4, alors que la rumeur annonçait un nouveau modèle. Les commandes démarrent aujourd’hui, une nouvelle fois pour des livraisons le 7 novembre.