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MacBook 12’’ Retina ou MacBook Air 13’’ : que choisir avec un budget de mille euros ?

Mickaël Bazoge

vendredi 06 mai 2016 à 10:30 • 118

Mac

Le lancement des nouveaux MacBook 12’’ Retina, en avril, a aussi été l’occasion pour Apple de remettre (un peu) au goût du jour le MacBook Air 13’’, qui est désormais proposé avec 8 Go de RAM par défaut. Pour cette famille de produits, il s’agit sans doute d’un sursis avant une retraite inéluctable — c’est déjà plus ou moins le cas de la déclinaison Air de 11 pouces.

En attendant le grand remplacement, ces deux gammes portables vont coexister pendant encore quelques temps, que ce soit dans les rayons des Apple Store ou dans ceux, virtuels, du refurb. Et c’est dans la boutique aux produits reconditionnés que l’on va, comme souvent, réaliser de très bonnes affaires.

MacBook ou MacBook Air 13 pouces ? — Cliquer pour agrandir

Car les nouveautés présentées ce printemps par Apple ont eu le grand intérêt d’avoir fait baisser le prix des MacBook et MacBook Air 13’’ reconditionnés, comme on s’en réjouissait déjà dans notre test de l’ultra-fin. À 1 059 € le MacBook 12’’ (2015), contre 839 € pour le MacBook Air 13’’ (2015), il y a de quoi faire tourner quelques têtes vers le refurb. Mais fera-t-on une bonne affaire pour autant ? Surtout en comparant avec le MacBook Air 13’’ et ses 8 Go de RAM qui ne coûte que 40 € de plus que le MacBook 12’’ Retina du refurb…

Sur quelle machine porter votre dévolu… et celui de votre compte en banque ? On essaie d’y voir un peu plus clair.

Une question de prix avant tout

Évidemment, la première des questions est de savoir combien vous souhaitez investir dans cette machine. Si votre budget est trop étriqué et que vous avez un besoin immédiat d’un Mac portable, difficile de faire la fine bouche : le MacBook Air de 13 pouces à 839 € du refurb est là pour ça. Ce modèle lancé en mars 2015 est équipé d’un processeur Core i5 Broadwell cadencé à 1,6 GHz, de 128 Go de stockage, une carte intégrée Intel HD Graphics 6000, bref : c’est exactement la même machine que celle « mise à jour » cette année, à l’exception, notable, de la dotation en RAM.

MacBook Air v MacBook.

Cette configuration est suffisante pour remplir bien des tâches, et son petit prix vous permettra d’occulter le fait que ces 4 Go de RAM commencent à être un peu justes aujourd’hui. Ce n’est pas pour rien que le MacBook Air de 13 pouces est maintenant proposé avec 8 Go de mémoire vive par défaut : cela représente en quelque sorte un standard et surtout, cette dotation est l’assurance que les futures versions d’OS X fonctionneront avec toute la fluidité nécessaire.

Si votre budget atteint les mille euros, vous êtes en face d’un dilemme : MacBook 12’’ Retina sur le refurb ou MacBook Air 13’’ sur le Store ?

Et pourquoi pas le MacBook Air 11 pouces ?

Le plus petit MacBook Air n’a pas évolué depuis l’an dernier. Il embarque grosso modo les mêmes capacités que son grand frère de 13 pouces (un processeur Core i5 1,6 GHz, une carte graphique HD Graphics 6000 et 128 Go de stockage).

Mais il n’a pas bénéficié de la largesse d’Apple pour le MacBook Air 13’’, à savoir les 4 Go de RAM supplémentaires. À configuration égale, on le trouve à 999 € (prix Apple Store) ou 839 € (prix refurb). Ce dernier prix est aussi celui du MacBook Air de 13’’ (4 Go de RAM) sur le refurb…

Le MacBook Air 11’’ a pour lui un poids proche du MacBook Retina (160 grammes de différence) dans un encombrement très proche. Pour le reste, difficile de le recommander : il propose l’écran le plus petit de la gamme MacBook/MacBook Air, son autonomie est moins élevée que le 13 pouces, et il lui manque le lecteur de carte SD. Enfin, pour obtenir la même dotation de mémoire vive que ses deux concurrents, il faut ajouter 120 € en option à la commande, pour un total de 1 199 €. Plus cher que notre budget…

Design, écran et clavier

En 2008, Steve Jobs retirait d’une simple enveloppe un ordinateur aussi fin que léger : le MacBook Air. Après quelques ajustements et une baisse continuelle de son prix, cet ordinateur a acquis le statut de best-seller, charriant dans son sillage pléthore de concurrents plus ou moins bien inspirés, les Ultrabook.

Aujourd’hui, le design du MacBook Air a du mal à rivaliser avec les formes épurées et encore plus légères du MacBook 12’’ Retina. Le premier pèse 1,35 kg, contre 920 grammes pour le second. Les dimensions sont à l’avenant : la largeur du 13 pouces est de 32,5 cm, contre un peu plus de 28 cm pour le Retina. Évidemment, le MacBook Air doit s’accommoder d’un écran plus grand, mais Apple aurait pu s’arranger pour réduire les bordures.

MacBook.

Le MacBook Retina bénéficie aussi d’un clavier « papillon » dont les sensations évoquent un mix du clavier virtuel de l’iPad Pro et le Magic Keyboard. Il faut se faire à une course des touches extrêmement faible qui peut en dérouter certains, ainsi qu’à l’espacement réduit entre les touches — ce qui permet d’en augmenter la taille de 17%.

MacBook Air.

En face, le clavier du MacBook Air n’a plus à faire la preuve de son efficacité. La frappe est solide, les touches, bien espacées, tombent bien sous les doigts : il n’y a pas grand chose à redire sur ce point là.

La technologie du rétro-éclairage a été revue sur le MacBook Retina : les touches sont équipées de LED individuelles, qui remplacent le panneau de fibres optiques sous le clavier du MacBook Air. On n’y gagne pas véritablement au change : ce choix technique, guidé en partie par le besoin de faire toujours plus fin, donne des résultats moins réussis sur le MacBook Retina (lire : Le rétroéclairage du clavier du MacBook pas totalement uniforme).

Sur le MacBook Air (à droite), le rétro-éclairage est plus uniforme et plus « propre » que sous les touches du MacBook (à gauche) — Cliquer pour agrandir

Le MacBook a aussi pour lui un atout qui reste encore à exploiter : son trackpad Force Touch. Cette technologie de sensibilité à la pression est tellement bien intégrée qu’on ne sent pas vraiment de différence avec le trackpad classique. Le clic prolongé, qui sert à obtenir l’aperçu d’une image ou d’un lien, est un coup à prendre (on va plus vite en appuyant sur la barre Espace). Quant aux usages plus productifs, dans QuickTime par exemple, ils sont encore bien peu nombreux (à la limite, un capteur Touch ID aurait été plus intéressant).

Ce qui fait la force du MacBook 12’’ Retina, c’est évidemment… son écran 12’’ Retina ! La dalle est superbe et bien définie (le contraire aurait été étonnant avec une résolution de 226 ppp, contre 128 ppp pour le MacBook Air), et bien sûr on retrouve sur le MacBook la possibilité de basculer d’une définition à une autre suivant les besoins.

L’écran du MacBook.
L’écran du MacBook Air.

Quand on a goûté à l’écran Retina du MacBook, il est bien difficile de revenir à la dalle TN de son prédécesseur. L’écran du MacBook Air a des teintes qui virent un peu au jaune, et ses angles de vision ne sont pas très élevés.

Le MacBook remporte ce round grâce à son écran, sa finesse et son poids ; quant au clavier papillon et au trackpad Force Touch, ils doivent encore gagner leurs lettres de noblesse.

Gagnant : MacBook 12’’ Retina

Performances

Que vaut le Core M 1,1 GHz du MacBook Retina vendu sur le refurb, face au Core i5 1,6 GHz du MacBook Air 13’’ ? Un point commun tout d’abord : ils font tous deux partie de l’architecture Broadwell d’Intel. Pour le reste, nous sommes en présence de deux processeurs aux performances qui se rapprochent, mais où le Core i5 du MacBook Air présente toujours une avance, petite ou grande selon les opérations.

Les tests Geekbench 3 affichent un score de 5 753 pour le MacBook Air, et de 4 623 pour le MacBook 12’’ Retina (pour référence, le MacBook Core m3 1,1 GHz "2016" atteint les 4 983). Pour les opérations relativement courtes, le Retina peut tenir la distance, mais dès qu’elles dépassent une poignée de minutes, son Turbo Boost (2,4 GHz, contre 2,7 GHz sur l’Air) n’y tient plus : faute de ventilateur, l’ordinateur est obligé de ralentir la cadence. Un exemple : l’export d'une vidéo 4K d'environ 4 min dans iMovie prend 9 min 19 s, soit 1 mn 30 s de plus que le MacBook Air 2015 (testé à l’époque avec 4 Go de RAM).

Quant à la partie graphique assurée dans le MacBook par une HD Graphics 5300, contre une HD 6000 sur le MacBook Air, là aussi il y a un gap dans les performances brutes. Au test CineBench (performances 3D), le premier affiche un score de 18,78 i/s, contre 25,14 i/s pour le deuxième. Les tests Valley Benchmark native et Valley Benchmark 1080p (performances graphiques) donnent vainqueur le MacBook Air avec 4,2 i/s et 2,9 i/s pour le MacBook Air, contre 2,4 i/s et 1,7 i/s pour le MacBook.

Ce n’est pas particulièrement glorieux ni pour l’un, ni pour l’autre, et il faudra oublier les gros jeux 3D du moment… ou alors basculer dans des résolutions moyennes sans l'antialiasing, pour jouer dans des conditions pas trop misérables. Heureusement, on n’utilise pas les Mac pour cet usage, et c’est heureux.

On peut saluer aussi le gros travail d’optimisation réalisé par Apple avec OS X El Capitan, qui a éliminé les ralentissements observés sur le MacBook Retina équipé de Yosemite (lire : OS X El Capitan accélère bien les Mac). Grâce à OS X 10.11, utiliser le MacBook au quotidien est tout à fait plaisant, comme sur le MacBook Air d’ailleurs, du moment qu’on ne leur demande pas de se transformer en station de travail 3D ou de banc de montage vidéo professionnel.

Ces ordinateurs se montrent polyvalents pour les utilisations les plus courantes, et il est même possible d’éditer des photos, de réaliser des montages vidéo, ou encore de coder sans avoir à (trop) souffrir de lenteurs. Maintenant, si on a besoin ponctuel d’un peu de puissance pour des tâches plus gourmandes, le MacBook Air est à conseiller.

Gagnant : MacBook Air

Stockage

Le stockage est sur le papier à l'avantage du MacBook Retina, avec 256 Go d'un côté contre 128 Go de l'autre. De plus, le SSD du MacBook était le premier à profiter de l’interface NVM Express, ou NVMe. Ces contrôleurs sont bien plus adaptés aux SSD que l’AHCI qui se destine d’abord aux disques à plateaux (lire : Apple prépare une nouvelle accélération des SSD). Tout cela est bel et bon, et le NVMe est une manière comme une autre pour Apple de palier les limites du processeur Core M.

Dans les faits, le SSD du MacBook est rapide : pour les gros fichiers, 850 Mo/s en lecture et 330 Mo/s en écriture. C’est bien, mais ce n’est pas aussi rapide que le SSD 128 Go du MacBook Air qui, sur le même type de fichiers, propose 1,2 Go/s en lecture et 650 Mo/s en écriture… L’an dernier, Apple avait promis des performances de haut vol pour ses MacBook Air, le constructeur n’avait pas menti.

Ces performances peuvent toutefois varier selon l’approvisionnement d’Apple en SSD. Le constructeur se fournit en effet aussi bien chez Toshiba, SanDisk que chez Samsung ; généralement, les modèles de 256 Go et plus sont signés Samsung, et il est de notoriété que les SSD de 128 Go des deux autres fournisseurs sont un peu moins véloces. Il est impossible de savoir sur quoi on va tomber, à moins évidemment de démonter l’ordinateur avant de l’acheter (lire : La loterie des performances SSD dans les MacBook Air).

Mais dans la vie de tous les jours, il faut bien avouer que les différences se font peu sentir, même s’il est bon d’avoir un SSD très rapide, ce qui permet de compenser un peu le processeur en retrait. Et le MacBook emporte le double de stockage.

Gagnant : MacBook

Connectique

Apple fait rarement dans la demi-mesure quand il s’agit de lancer de tout nouveaux ordinateurs : il y a forcément un ou deux composants qui partent à la trappe. Sans remonter à l’iMac Bondi Blue qui mettait de côté le lecteur de disquettes, le MacBook Air de 2008 se montrait radical avec un seul port USB, une sortie jack, et une sortie DVI pour toute connectique. Le MacBook va encore plus loin dans le dénuement avec un seul port USB-C — et le port jack dont on se demande encore combien de temps il va survivre.

Le MacBook fait même encore moins puisqu’il abandonne aussi le génial connecteur MagSafe, nous privant d’une protection bienvenue contre les coups de pied malheureux. Les alternatives au MagSafe commencent à apparaitre comme le BreakSafe de Griffin (lire notre aperçu), mais c’est un pis-aller : ce produit ne transporte que le courant, pas les données.

C’est d’ailleurs un peu le problème du MacBook : le port unique par lequel tout transite, données comme énergie, n’est pas une mauvaise idée en soi. Mais n’avoir qu’un seul port oblige à des contorsions qui nous éloignent toujours plus de l’expérience « user friendly » dont se gargarise Apple. Le port USB-C du MacBook est aussi bien limité en termes de circulation des données : il s’agit d’un USB Type-C de première génération, jusqu’à 5 Gbit/s contre 10 pour le Gen 2, qui était déjà disponible l’an dernier au moment du lancement de l’ordinateur.

Quant à la compatibilité Thunderbolt 3, on repassera… même si on sent venir ce connecteur à tout faire avec les futurs MacBook Pro (espérons !). En tout cas, il ne passera pas encore par le MacBook tout court, et c’est bien dommage. Et tout cela ne facilite pas le branchement du MacBook à un écran, y compris les propres écrans de la marque (lire : Utiliser un MacBook avec un écran Apple (c'est dur)). On peut certes se contenter de l’HDMI, mais la fiabilité n’est pas forcément au rendez-vous.

Apple propose bien des adaptateurs en tout genre et à tous les prix, mais on se retrouve vite avec des accessoires en pagaille à devoir transporter avec soi. On perd rapidement de vue l’argument du poids et de la mobilité. Encore une fois, l’expérience utilisateur s’est dégradée, et malheureusement les performances ne sont pas au rendez-vous.

Le MacBook est le chouchou des accessoiristes, qui multiplient les docks en tout genre. Ici, l’adaptateur de Juiced System — Cliquer pour agrandir

De l’autre côté, le MacBook Air donne l’impression d’une oasis au milieu du désert. Des deux ports et demi un peu frustres des débuts, l’ordinateur offre le connecteur MagSafe, deux ports USB 3, une sortie Thunderbolt 2, un port jack, et même… un lecteur de cartes SDXC. C’est Byzance dans une petite boîte ! On peut y brancher des moniteurs externes très simplement grâce au Thunderbolt 2.

Le MacBook est donc largement distancé dans ce round déséquilibré, même si le nouvel ordinateur pourrait recevoir de nouveaux ports à l’avenir… du moins, croisons les doigts : le constructeur a de nouveau utilisé l’USB-C Gen 1 pour le MacBook 2016.

Gagnant : MacBook Air

Autonomie

L’autonomie annoncée par Apple pour ses portables tourne autour de 10 heures, avec quelques variations suivant l’usage (lecture vidéo, navigation web, etc.). Évidemment, chacun verra midi à sa porte selon son utilisation. Nos procédures de test sont de trois ordres : le test 100% (processeur et puce graphique à fond), test 0% (rafraîchissement de la page d’accueil de MacG toutes les 30 secondes, relève de Mail toutes les minutes, luminosité à 50%), et un test empirique d’une journée de travail à la rédaction.

Le premier test, qui pousse la machine à fond, montre de manière étonnante que le MacBook est plus performant que le MacBook Air. Il est probable que son processeur Core M tempère la consommation, ce qui explique cette heure supplémentaire.

Toutefois, il convient de s’intéresser plutôt aux deux autres résultats, qui sont plus proches de l’usage quotidien que l’on a d’un Mac. Et il n’y a pas photo : le MacBook Air est clairement un cran au-dessus du MacBook, même si ce dernier n’a finalement pas à rougir de la comparaison. Apple n’a en tout cas pas menti : ses ordinateurs tiennent le choc durant une journée de travail.

Gagnant : MacBook Air

Paré pour le futur ?

Le MacBook est peut-être « en avance sur son temps » comme le vante Apple, mais sur le papier, le MacBook Air conserve toujours un temps d’avance sur son (probable) successeur. Performances, autonomie, connectique… Si l’on cherche un ordinateur polyvalent qui fasse le boulot sans barguigner, le MacBook Air de 13’’, maintenant équipé de 8 Go de RAM, offre un rapport qualité-prix supérieur au MacBook 12’’ Retina proposé sensiblement au même prix sur le refurb.

Le MacBook a néanmoins quelques arguments pour lui. Le premier d’entre eux, c’est évidemment l’écran Retina, qu’on a bien du mal à quitter après y avoir goûté. Surtout au vu de la qualité de la dalle du MacBook Air, qui a mal vieilli sur ce plan. Le clavier papillon est une autre qualité (que certains peuvent contester), et on ne doute pas qu’Apple trouve finalement un jour un intérêt réellement ergonomique et productif au trackpad Force Touch. Et c’est vrai que le petit MacBook a vraiment de la gueule…

À budget égal, si vous vous posez encore des questions, il faut bien étudier votre utilisation : vous avez besoin d’un ordinateur à tout faire qui vous suivra partout, capable d’accomplir la majorité des tâches de tous les jours ? Ou plutôt d’un second ordinateur pour les vacances ou le week-end, et qui peut sérieusement dépanner à l’occasion ? On en vient à regretter qu’Apple ne se soit pas simplement « contentée » d’intégrer un écran Retina dans le MacBook Air : on aurait alors obtenu l’ordinateur idéal !

Et si votre budget vous le permet et que vous avez le temps d’attendre, on ne peut que vous conseiller de patienter jusqu’à la WWDC : on parle beaucoup de nouveaux MacBook Pro…

Illustration : Motoya Kawasaki, CC BY-NC-ND

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