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Retest : seul à seul avec le MacBook 12’’ Retina

Mickaël Bazoge

lundi 11 janvier 2016 à 10:29 • 129

Mac

Le MacBook est un drôle d’animal. Par bien des aspects, il représente pour Apple l’avenir de l’informatique portable avec l’intégration des dernières technologies les plus en pointe, de l’écran Retina au trackpad Force Touch, en passant par le travail sur la finesse, le design et le poids.

À bien des égards donc, le MacBook est une démonstration du savoir-faire technologique d’Apple. Mais comme souvent avec les produits de rupture du constructeur californien, il faut aussi accepter les compromis inhérents qui accompagnent ces appareils d’un nouveau genre. Cela avait été le cas avec l’iMac bondi blue qui remisait au placard le bon vieux lecteur de disquettes, et plus près de nous le MacBook Air de 2008 qui a inauguré l’abandon du lecteur optique.

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En ce qui concerne le MacBook, il faut s’arranger avec l’unique port USB-C et des performances qui, sur le papier, n’ont rien de franchement ébouriffantes. Le MacBook est un produit d’exception qui suscite la controverse : trop cher et limité pour les uns, en avance sur son temps et parfaitement capable pour les autres. À l’occasion de quelques semaines de vacances loin de France, j’ai emporté dans mes bagages le MacBook de la rédaction afin de tester les compétences de ce Mac dans une configuration loin du bureau.

Une vie en MacBook

Le MacBook oblige à repenser son environnement. Un MacBook Air ou un MacBook Pro apportent des réponses simples aux situations les plus courantes : brancher un clavier filaire, décharger une carte photos, se connecter à internet via Ethernet, ou encore se brancher à un moniteur externe, le tout en rechargeant la batterie du portable… La plupart de ces fonctions peuvent être réalisées avec un MacBook (le branchement à un écran externe reste toujours problématique), mais souvent au prix de contorsions qui ne sont pas au niveau de l’expérience utilisateur tant vantée par Apple.

L’objectif de cette escapade était de toutes manières de s’en sortir au quotidien avec le seul MacBook : inutile de s’embarrasser de câbles et d’adaptateurs en tout genre. Les accessoires USB-C ne courent pas les rues de toutes façons ; exception faite des produits vendus à prix d’or par Apple, les disques durs, clés USB et autres périphériques compatibles avec le connecteur USB-C ne sont pas bien nombreux. Le CES a commencé à montrer quelques produits intéressants, mais ils n’étaient évidemment pas disponibles durant ce petit test (la plupart ne sont même pas encore commercialisés à l’heure qu’il est).

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Le MacBook doit donc se suffire à lui-même pour les tâches les plus courantes. Dans le cadre de ces vacances, il n’était pas question de se lancer dans l’apprentissage de la modélisation 3D ou dans le montage vidéo de mon futur chef d’œuvre cinématographique. Quant aux jeux, l’iPad Air 2 qui ne me quitte jamais remplit parfaitement cette tâche.

Et force est de constater que pour mon usage, il a parfaitement su répondre à mes attentes. Certes, elles n’étaient pas particulièrement élevées : un peu de photo, pas mal de traitement de texte, beaucoup d’internet évidemment, ainsi que de la lecture de vidéos. Le MacBook emprunté est le modèle d’entrée de gamme, équipé d’un processeur Core M cadencé à 1,1 GHz, 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. Pas besoin d’un foudre de guerre, les performances de ce portable étant largement en retrait par rapport aux MacBook Air de ces dernières années (lire : Test du MacBook 12" début 2015 Core M 1,1 GHz).

Les ralentissements occasionnels et pénibles dont nous avions pu souffrir au printemps lors de nos tests des MacBook sont désormais du passé grâce à OS X El Capitan. La dernière version du système d’exploitation a optimisé la navigation dans le Finder, rendant l’utilisation d’OS X et des logiciels fluide et agréable (c’est aussi le cas sur les iMac Retina). La vélocité du SSD (qui exploite la technologie NVMe) apporte aussi un grand confort lors de l’enregistrement ou de la copie de fichiers.

Les bons et les mauvais points

Alors que je suis plutôt adepte de l’iPad quand je suis en vadrouille, il est arrivé que je sorte plus volontiers le MacBook du sac dans les moments d’attente et dans les transports au long cours — typiquement, les longues heures à patienter dans les aéroports sont passées plus vite avec l’ordinateur. Le poids plume du MacBook est aussi un argument (de poids) : il est évidemment plus facile de manipuler un ordinateur de 920 grammes dans des conditions de mobilité parfois « sportives » qu’un MacBook Pro de 1,6 kg, ou même un MacBook Air de 1,1 kg.

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L’iPad Air 2 est lui beaucoup plus léger avec 437 grammes, mais même si c’était l’heure des vacances, impossible de ne pas avoir un petit quelque chose à terminer pour le travail : c’est là où OS X prouve qu’il conserve une bonne longueur d’avance en termes de productivité face à iOS.

Certes, mon avis est biaisé : je travaille sur Mac depuis des années et l’iPad me sert surtout pour la consultation de contenus. OS X est donc mon système de prédilection quand il s’agit de produire du contenu ou de réaliser des tâches complexes. Il est tout à fait possible d’être productif sur iOS, et encore plus depuis la version 9 qui apporte des options de fenêtrage plus flexibles pour les tablettes. Mais on ne m’ôtera pas de l’idée qu’Apple n’a quand même rien fait de mieux qu’OS X pour le travail, ne serait-ce que pour la gestion des documents et des fenêtres des logiciels.

La grande classe de l’écran Retina

Une fois arrivé à destination, pour se détendre, rien de mieux qu’un film sur Netflix ou des vidéos YouTube. Regarder du contenu sur l’écran 12 pouces du MacBook est très agréable, plus encore que sur les 9,7 pouces de l’iPad Air. Non seulement l’écran du portable est tout aussi splendide que celui de la tablette, mais il est évidemment plus grand. Il est aussi sans commune mesure avec la dalle du MacBook Air qui me sert habituellement à la maison : celle-ci a pris un sacré coup de vieux, en termes de définition évidemment, mais aussi de qualité.

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Ce qui donne ici un avantage à l’ordinateur, c’est sa nature même : pas besoin de tenir l’écran du MacBook, contrairement à un iPad « nu », c’est à dire sans étui doté d’une béquille. Autre argument en faveur de l’utilisation du MacBook en consultation de vidéos : l’excellente qualité et la puissance de ses haut parleurs. Dans un contexte où il n’y avait pas de télévision dans l’appartement, regarder un film ou une série TV à deux est un régal dans ces conditions.

On papillonne sur le clavier

Le confort du clavier était l'une des mes interrogations et je dois dire, une angoisse. D’une, parce que je suis habitué à la disposition de touches des claviers canadien-français (QWERTY) alors que le MacBook de la rédac’ comprend fort logiquement un clavier français. Heureusement, les claviers AZERTY c’est comme le vélo, ça ne s’oublie jamais !

De deux, et plus sérieusement, la conception même du clavier du MacBook m’inquiétait, avec ses touches au mécanisme "papillon", très plates et d’une course très faible. Cela me faisait penser au clavier virtuel de l’iPad dont l’absence de retour haptique et de sensations physiques empêchent d’être aussi productif que sur un clavier traditionnel (vivement l’écran 3D Touch !).

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Mais très rapidement, les sensations de frappe sont bonnes et on vole d’une touche à une autre comme sur le Magic Keyboard. On apprend aussi à taper plus doucement, ce qui a été un changement de taille pour moi qui suis volontiers "bourrin". Ce qui m’a le plus frappé, si j’ose dire, c’est le bruit des touches, plus « sourd » et plus discret, presque plus délicat que ce que l’on connait habituellement. Je suis prêt à parier que ce bruit a été pensé et testé pendant de longues heures du côté de Cupertino, comme celui des patins de la nouvelle souris Lightning

C’est à contrecœur que je suis revenu à mes claviers plus classiques de retour de vacances. Le nouveau clavier papillon du MacBook ne fait pas forcément l’unanimité (y compris à MacG), mais j’ai été conquis par cette nouveauté.

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Je n’en dirais pas autant du trackpad Force Touch et des nouvelles interactions possibles. Le retour haptique du Taptic Engine est épatant, pour tout dire on a l’impression d’avoir sous les doigts un trackpad mécanique classique ; mais Apple aurait pu se contenter d’intégrer un trackpad traditionnel dans son MacBook tellement les usages actuels du clic prolongé restent encore anecdotiques. On oublie malheureusement vite qu’il existe : Apple ne fait pas ici un très bon travail pour populariser Force Touch sur Mac.

Frustrations en stock

Tout n’est donc pas réussi sur le MacBook. À commencer par l’abandon du MagSafe, une technologie qui a sans doute permis de sauver bien des MacBook Air et Pro. Sur le MacBook Retina, le port USB-C « à tout faire » n’est pas aimanté et la fiche mâle est profondément insérée dans le connecteur. Un coup de pied malencontreux a tôt fait de bousculer sérieusement l’ordinateur, emporté par l’adaptateur secteur, ce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’arriver par deux fois durant mon petit voyage.

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Avec le MagSafe, on avait fini par oublier de faire attention où l'on marche : en cas de pied baladeur, la prise connectée au portable se détache sans faire de dégâts. L’accessoiriste Griffin a d’ailleurs dévoilé un adaptateur magnétique pour le MacBook qui rappelle fortement le MagSafe : à l’évidence, un gros succès se profile à l’horizon pour cet accessoire…

En ce qui concerne l’autonomie, pas de surprises ni bonne ni mauvaise : j’ai parfois senti qu’il devenait urgent de trouver rapidement une prise libre si je voulais terminer tranquillement des journées parfois chargées entre deux avions. Néanmoins, la promesse d’Apple — entre 9 et 10 heures d’autonomie, grosso modo — a tenu la route. Il est évident qu’on en voudrait toujours plus, mais la finesse du MacBook est aussi à ce prix.

La caméra FaceTime se montre d’une qualité très décevante. En 480p (contre 720p sur les MacBook Air et Pro), l’image que vous enverrez à vos correspondants ne sera pas la plus flatteuse. C’est dommage, en particulier sur ce type d’ordinateur entièrement tourné vers la mobilité et avec lequel on est susceptible (et tenté) de passer beaucoup d’appels à ses proches. J’ai préféré utiliser mon iPad (et sa caméra FaceTime 720p) pour discuter avec la famille pendant ces vacances.

Autre frustration liée là aussi au statut très mobile du MacBook : l’absence d’un logement pour carte SIM, à la manière de l’iPad Wi-Fi + cellular. Certes, il est toujours possible de se connecter en "instant hotspot" avec l’iPhone ou l’iPad, mais ce n’est pas toujours évident : il faut penser au transport des deux appareils et surtout, s’arranger pour que la batterie du smartphone soit suffisamment pleine, puisqu’il est impossible de le connecter au port USB-C du MacBook (rappelons que je n’avais aucun adaptateur) !

Pour conclure

Je craignais de me retrouver dépourvu au moment de partir en vacances. Après tout, ce MacBook manque clairement de connectique et ses performances sont nettement en deçà des autres modèles. Mais dans le cadre de l’usage bureautique et internet que je souhaitais en faire, je me suis plutôt bien retrouvé avec ce portable.

L’ordinateur est léger, son écran est magnifique, le clavier est un régal après un peu d’entraînement et, ce qui ne gâche rien, son design est superbe. Je l’ai emmené partout avec moi, alors qu’habituellement c’est l’iPad Air qui se retrouve dans mon sac. Le MacBook est aussi à l’aise en mobilité "extrême" que tranquillement posé sur un bureau.

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Pourquoi ne pas avoir plutôt favorisé mon iPad Air 2 pour ces tâches peu complexes ? La tablette est évidemment capable de les accomplir sans sourciller. Mais les habitudes ont la vie dure, et force est de constater qu’OS X est un cran au-dessus d’iOS quand il s’agit d’aller au-delà de la simple lecture de contenus.

Ces trois semaines avec un MacBook m’ont donné envie de passer commande ! Mais le plus gros écueil de cet ordinateur, c’est… son prix. Le MacBook Air est d’un bien meilleur rapport qualité/prix, et en l’état il est bien difficile de recommander le MacBook Retina, à moins de n’en avoir qu’une utilisation modeste (mais dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser un iPad ?). Si vous cherchez un ordinateur portable polyvalent et complet, passez votre chemin.

Le choix sera plus difficile quand Apple se décidera à baisser les prix sur cet ordinateur : les prochaines versions pourraient bien amorcer la pompe, à l’image de ce que le constructeur avait fini par faire avec le MacBook Air dont on connait aujourd’hui le succès.

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