Nous avons en notre possession le MacBook 12" depuis quasiment deux jours maintenant, soit suffisamment de temps pour se faire un premier avis. Précisons qu’il s’agit d’un modèle de prêt envoyé par Apple, les MacBook que nous avons commandés sur l’Apple Store n’arriveront pas avant mi-mai.
La machine entre nos mains est le modèle d’entrée de gamme à 1 449 €, équipé d’un processeur Core M 1,1 GHz, 8 Go de mémoire et 256 Go de stockage, en finition argent.
Un netbook de luxe
Le premier contact avec la machine est réjouissant. On a beau avoir vu et revu le MacBook en photos, on est surpris par sa compacité et sa légèreté au sortir de la boîte. Fermé, l’ultraportable est plus petit qu’une feuille A4.
C’est aussi une franche réussite sur le plan esthétique. S’il fallait le comparer à un autre Mac, on dirait un MacBook Pro Retina aplati et raboté au maximum.
Ce MacBook donne un coup de vieux au MacBook Air qui fait tout pataud à côté — alors qu’il était l’ultraportable par excellence il n’y a encore pas si longtemps.
La fabrication du MacBook est impeccable. On apprécie la discrétion des trous situés au-dessus du clavier pour les haut-parleurs et la dissipation thermique. Ils ne jurent pas avec le reste. Il faut également souligner la charnière qui n’est plus en plastique, mais en métal. Un changement qui vient parachever la conception unibody des portables Apple.
Un écran qui flatte la rétine
Les réjouissances continuent quand l’écran s’allume. Les possesseurs de MacBook Pro Retina ne seront pas éblouis outre mesure, habitués qu’ils sont des millions de pixels, mais pour un utilisateur de MacBook Air comme l’auteur de ces lignes, l’écran Retina 12" du MacBook fait forte impression.
Impossible de distinguer les pixels individuels à l’œil nu, les textes et les éléments graphiques du système sont parfaitement définis. Depuis la sortie du premier MacBook Pro Retina en 2012, le « Retina » s’est également démocratisé dans les applications tierces et sur le web.
La définition native du MacBook est de 2 304 × 1 440 pixels (226 ppp), mais l’espace de travail n’est constitué que de 1 280 x 800 pixels par défaut. On dispose donc de moins d’espace que sur un MacBook Air 13“ (1 440 x 900) ou même un 11” (1 366 x 768) — mais le rendu est bien plus net. Heureusement, on peut monter la définition d’un cran pour afficher plus de contenu à l’écran. Le maximum permis par OS X est 1 440 x 900 pixels.
Si on veut pousser encore plus, on peut utiliser un logiciel comme SwitchResX qui débloque des options supplémentaires. Mais passé les 1 440 x 900 pixels, les textes deviennent vraiment très petits.
La colorimétrie est parfaite et les angles de vision excellents — ça change de l’écran TN du MacBook Air qui vire au noir quand on le regarde d’en dessous.
Un clavier transformé
Le clavier du MacBook a été une source d’interrogations, voire d’inquiétudes. Il faut dire qu’Apple a tout changé : frappe plus courte, touches plus grosses, mécanisme « papillon », changement de police et nouveau rétroéclairage.
Comme on s’y attendait, ce clavier demande un temps d’adaptation. L’espacement réduit entre les touches et leur finesse font que l’on se repère moins instantanément à l’aveugle au début. Les touches pleine taille des flèches gauche et droite déconcertent également. C’est un autre point de repère de perdu.
Mais le temps d’adaptation n’est pas forcément très long. Me concernant, il aura fallu moins d’une heure pour m’y habituer. Maintenant, c’est le clavier du MacBook Air qui me paraît étrange avec ces petites touches.
Un autre journaliste de la rédaction a ressenti comme un mal de doigt après avoir tapé sur le MacBook pendant plus de deux heures, ce qui peut s’expliquer par la frappe plus courte. Il faudra voir si cette contrariété disparaît avec l’habitude.
Une utilisation unique
Avec ce MacBook reçu un peu « en avance » (l’expression est entre guillemets car il est officiellement disponible depuis le 24 avril, mais introuvable en magasins dans les faits), nous nous trouvons dans une situation inédite : impossible de brancher le moindre périphérique. Ni moniteur, ni disque dur, ni clavier, ni… Rien.
Les Apple Store et les autres revendeurs n’ayant toujours pas d’adaptateurs USB C, le seul connecteur du MacBook (avec la prise casque pour être tout à fait juste) est un cul-de-sac pour son matériel habituel. Ces fameux adaptateurs arriveront dans les prochaines semaines et l’USB C est amené à être la norme la plus répandue à terme, mais pour l’heure, on est coincé.
En voyant le côté positif de la chose, on se dit que c’est l’occasion d’utiliser le MacBook comme Apple le promeut, sans le moindre câble… mais on déchante vite. Pour transférer plus de 100 Go de données stockées sur un disque dur (nos utilitaires et fichiers de démo pour les tests), il a d’abord fallu un second Mac. Puis on a initié le transfert via AirDrop, mais l’opération s’est révélée très laborieuse en plus d’être longue. Les transferts de dossiers supérieurs à 500 Mo ont irrémédiablement échoué.
Le NAS de la rédaction n’étant pas un foudre de guerre, on a fini par utiliser Dropbox pour récupérer les fichiers sur le MacBook. En comptant les nombreuses tentatives infructueuses avec AirDrop, il aura fallu plus de deux heures pour transférer 100 Go. Ça n’aurait pris que quelques minutes avec un câble.
Bien sûr, cela sera un mauvais souvenir dans quelques semaines quand les adaptateurs et produits USB C sortiront. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, cet unique port USB C complique bien les choses.
Si le MacBook est en avance sur son temps sur le plan de la connectique, il fait en revanche un bond de quelques années en arrière concernant les performances.
Le système est parfois sujet à des saccades alors que seulement une poignée d’apps sont lancées. Ces ralentissements se produisent notamment quand on active Mission Control, que l’on défile dans le Finder ou dans une app et que l’on passe d’un logiciel à un autre.
Insistons sur le fait que ces saccades sont occasionnelles et brèves. Nous allons examiner cela pour voir si une application particulière est en cause. Le cas du MacBook fait en tout cas penser au MacBook Pro Retina 13" de première génération ou à l’iMac Retina d’entrée de gamme, pas assez bien équipés pour faire tourner de manière fluide OS X.
Nous reviendrons plus en détail sur ce MacBook, avec notamment notre batterie de benchmarks, dans notre test complet à venir dans les prochains jours.