GIMP 3 est désormais disponible en version finale, après sept ans de développement actif et cinq ans de versions en bêta. Après tout ce temps, le célèbre éditeur d’images gratuit et open-source a une liste longue comme le bras de nouveautés à faire valoir. Contrairement à ce que l’on a pu craindre à une époque, la version macOS n’a pas été abandonnée, si bien que l’on peut télécharger la mise à jour pour le Mac, avec une variante optimisée pour les puces Apple Silicon et l’autre pour les processeurs Intel.

L’interface a évolué, même s’il ne faut toujours pas espérer une présentation calée sur les standards de macOS. On reste sur une app multiplateforme avec ses propres codes et un respect très relatif pour ceux de chaque système d’exploitation. À titre d’exemple, les réglages internes ne sont pas associés au raccourci clavier standard défini par Apple (⌘,
) et utiliser GIMP demande un apprentissage pour découvrir ses raccourcis clavier et ses choix d’interface parfois déroutants. Si, comme l’auteur de ces lignes, vous avez l’habitude d’un Pixelmator Pro, vous serez quelque peu dépaysé au départ.
Cela étant, cette interface doit mieux s’adapter aux écrans Retina qui sont la norme depuis des années dans nos Mac. Elle offre aussi une souplesse incontestable et encore plus importante avec la version 3, puisque l’on peut modifier la présentation avec du CSS, comme pour une page web. Cela devrait permettre de multiplier les thèmes et, pourquoi pas, de la rapprocher des standards de notre plateforme. Au passage, l’app gagne une nouvelle icône avec une bonne idée pour la fondre dans le Dock de macOS : Wilber, la mascotte de GIMP, s’affiche sur un canevas aux bords arrondis.

Sur le fond, il y a plusieurs nouveautés majeures, à commencer par les effets de calque non destructifs. GIMP était à la traine dans ce domaine, mais l’app rattrape fort heureusement son retard et permet de modifier, voire de supprimer, à tout moment un effet appliqué à un calque. L’app sait aussi mieux gérer la colorimétrie des images importées et peut, entre autres, ouvrir les images AdobeRGB sans les convertir en sRGB. L’outil texte fait partie des éléments retouchés en profondeur, avec par exemple un aperçu du style de chaque police directement dans le menu ou encore des effets non destructifs qui peuvent être appliqués sur du texte.
À l’avenir, les développeurs de GIMP promettent des mises à jour plus petites, mais plus régulières. La prochaine version majeure, qui ne se contente pas de corriger des bugs, doit ainsi sortir dans l’année à venir pour éviter les développements trop ambitieux et qui s’étalent sur plusieurs années. D’ici là, GIMP 3 nécessite macOS 11 au minimum et son interface est traduite en français.