« Chrome est une horreur pour la batterie du Mac, préférez Safari à tout prix ! » Plus récemment, on utilisait le même argument pour expliquer que Chrome exécutant son moteur Chromium ne devrait pas être autorisé à exister sur les iPhone et iPad.
C’est connu, validé, certifié et… est-ce vraiment une affirmation à jour ? C’est ce que Matt Birchler a voulu tester dans un article très intéressant de son blog.
Sur son MacBook Pro 14 pouces M2 Pro/16 Go de RAM, les deux navigateurs et macOS Sonoma fraichement installés et à jour, il a réglé la luminosité à 30 % sur une série de tests puis recommencé à 50 %, sans autre application que de petits utilitaires de suivi de consommation.
L’expérience en elle-même exécutait 9 fois une macro de 20 minutes reproduisant une session de surf internet de 3 heures. Puis cet essai était lui-même réalisé 6 fois sur chaque navigateur pour un total de 36 heures sur chacun (vous suivez ?). Cela lui prit trois jours de tests, de quoi éviter les variations qui peuvent trop souvent donner de faux résultats si l’on n'y prend pas garde.
Le résultat dément ce que l’on prenait pour un lieu commun : Chrome gagne avec environ 8 % de consommation de moins que Safari. Là où Safari dépenserait 50 % de votre batterie, Chrome vous en laisserait 54 % sur une journée standard de travail de 8 heures.
Quelles conclusions en tirer ?
Cette démonstration (qui de l’aveu même de l’auteur a sans doute des faiblesses) n’aura probablement qu’un impact négligeable pour les utilisateurs. Depuis les processeurs Silicon, cette problématique est devenue secondaire pour beaucoup (Matt Birchler a d’ailleurs dû revoir le processus expérimental, car le résultat avec des sessions d’une heure de test ne suffisaient pas à révéler une différence).
Comment peut-on ainsi trouver un tel décalage entre les idées reçues et la réalité1 ? Peut-être est-ce la conséquence du travail sur les performances de Chrome révélé en début d’année dernière par Google. Le géant du web parlait d’une « tonne d’optimisations sous le capot », d’un nouveau mode d’économie d’énergie, d’améliorations dans la gestion des iframes ou des timers JavaScript, d'accès améliorés aux structures de données… promettant jusqu’à 30 % de RAM utilisée en moins.
Pour en revenir au postulat de base, l’expérience étant malgré tout concluante sur macOS, on aimerait bien comparer Chrome à Safari sur leurs moteurs propres dans iOS, ce que certains surnomment « le vrai Chrome ».
Qui sait, peut-être une surprise s’en suivrait aussi ?
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Nous remarquerons avec justesse que cela s'applique à de nombreux autres sujets qu'informatiques... ↩︎