La Commission européenne a transmis à Microsoft une liste de griefs pour des pratiques potentiellement abusives avec Teams. Après Apple hier pour l'App Store, Bruxelles porte son attention sur Microsoft et son logiciel de communication Teams.
La Commission accuse Microsoft d'abus de position dominante et d'infraction à la concurrence en ayant intégré Teams à la suite Office pendant de nombreuses années. Ces griefs sont le résultat d'une enquête ouverte en juillet 2023 après des plaintes de l'américain Slack — dont le logiciel et son succès en entreprise ont bousculé Skype et servi de modèle à Teams — et de l'allemand alfaview (visioconférence).
En incluant automatiquement Teams dans sa suite Office et toutes les offres d'abonnement, le logiciel pouvait trouver sa place dans les entreprises sans effort. Et ce alors que Microsoft profite d'une « Position dominante au niveau mondial sur le marché des applications de productivité SaaS à usage professionnel », relève la Commission.
La crainte exprimée par Bruxelles est que, depuis 2019 au moins, cette association ait pu donner à Teams un avantage susceptible de nuire à la concurrence ne laissant pas le choix aux clients d'acquérir Office avec ou sans ce logiciel.
Juste après l'ouverture de cette enquête, Microsoft avait pris les devants en découplant Teams d'Office en Europe et en proposant des abonnements sans lui. Proposée depuis le 1er octobre en Europe, cette politique a été généralisée partout dans le monde depuis le printemps dernier. Microsoft a pu craindre que l'enquête de Bruxelles n'inspire d'autres régulateurs ailleurs dans le monde.
Bruxelles considère cependant que l'éditeur n'est pas allé assez loin et veut davantage de modifications. Slack et alfaview reprochaient aussi à Microsoft de les gêner pour intégrer leurs services dans Office version web.
Brad Smith, le président de Microsoft a répété que de sérieux efforts étaient toujours en cours pour répondre aux préoccupations de la Commission. Le ton se veut conciliant : « Ayant dégroupé Teams et pris les premières mesures d'interopérabilité, nous apprécions la clarté supplémentaire fournie aujourd'hui et nous travaillerons à trouver des solutions pour répondre aux préoccupations restantes de la Commission ». L'éditeur doit maintenant répondre aux points soulevés, la Commission pourra décider si une amende est justifiée.
Source : Commission européenne