Une faille de sécurité impliquant les GPU de plusieurs fabricants a été confirmée. Apple a corrigé ses processeurs les plus récents, mais d'autres pourraient être encore concernés. Baptisée LeftoverLocals et mise au jour par les chercheurs de Trail of Bits ainsi que le professeur Tyler Sorensen, cette faille permet de récupérer depuis la mémoire du GPU des informations laissées après une précédente opération de calcul. Les chercheurs ont observé cette faiblesse technique chez Apple, AMD, Qualcomm et Google l'a confirmée pour des GPU d'Imagination.
Quelques lignes de code seulement, écrites pour les frameworks Metal, OpenCL ou Vulkan, suffisent pour tenter de trouver, récupérer et remettre en forme des données qui n'ont pas encore été purgées de la mémoire du GPU. L'attaquant doit toutefois avoir accès à la machine cible, ce qui n'est pas un obstacle insurmontable.
Le problème est néanmoins réel puisque les GPU ne sont plus depuis longtemps affectés aux simples tâches graphiques. Leur puissance de calcul est largement sollicitée pour les applications d'intelligence artificielle. Les chercheurs ont précisément illustré leur découverte par la récupération de réponses fournies par un chatbot.
La faille a été découverte en septembre dernier et signalée aux fabricants depuis. Dans le cas d'Apple, ce n'est que le 13 janvier que celle-ci a donné signe de vie. Apple a corrigé le tir pour le GPU de l'A12 utilisé par l'iPad Air 3, a pu constater l'équipe de Trail of Bits. Elle l'a fait aussi pour l'A17 des iPhone 15 et le M3 des derniers Mac. Mais le problème subsiste sur les MacBook Air M2. Les chercheurs n'ont pas mené leurs investigations sur d'autres gammes d'anciens appareils et Apple ne leur a pas donné d'autres détails sur la situation du parc existant face à cette faille.