Sous l’apparence anodine d’une icône en forme de baguette magique et le terme falot d’« assistant à la rédaction », Infomaniak intègre une « IA souveraine » à sa messagerie électronique. L’hébergeur suisse utilise une version améliorée de Falcon LLM, le modèle open source le plus performant du marché pour écrire, corriger, traduire et reformuler les courriers électroniques.
L’assistant à la rédaction prend la forme maintenant familière d’une fenêtre de conversation, dans laquelle vous pouvez demander « souhaite la bienvenue à Dylan dans l’équipe de développement » ou « demande à Florian s’il compte remplacer son vieux MacBook Pro à processeur Intel qui souffle comme la tempête Ciaran par un nouveau MacBook Pro à puce M3 ». Les propositions de la machine (ou votre premier jet) peuvent être reformulées, réduites ou allongées.
L’assistant peut aussi être utilisé pour traduire les courriers en anglais, allemand, italien et espagnol. Infomaniak semble privilégier un ton professionnel qui sied probablement aux utilisateurs de sa kSuite, mais permet d’employer un ton plus chaleureux. L’hébergeur suisse intègre aussi ChatGPT pour « comparer » ses résultats avec la solution maison, mais on ne peut pas faire échanger les deux systèmes, du moins pas sans copier-coller manuellement les résultats.
Falcon LLM est développé par le Technology Innovation Institute, un organisme de recherche se donnant pour mission de « repousser les frontières de la connaissance » dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique, des véhicules autonomes ou encore de la cryptographie. S’il est directement financé par l’émirat d’Abou Dabi, Infomaniak assure que son modèle open source permet de contrôler son code, « contrairement à ChatGPT ».
Comme les données sont stockées et traitées de bout en bout dans ses centres de données suisses, alimentés à 100 % par des sources renouvelables d’énergie, l’hébergeur parle d’« IA souveraine ». Infomaniak n’analyse pas les courriers et les demandes des utilisateurs à des fins publicitaires ou stratégiques. L’assistant à la rédaction est disponible sur le webmail et dans l’application Infomaniak Mail.
« L’IA ne remplace pas l’intelligence humaine, mais ses possibilités sont déjà nombreuses », explique Swan Blanc, qui travaille depuis quatre ans dans l’équipe d’Infomaniak dédiée à l’intelligence artificielle, « elle permettra à terme d’automatiser de nombreuses tâches répétitives ». L’hébergeur veut d’abord adapter le ton des textes générés en prenant en compte l’historique des échanges, avant d’automatiser le classement des courriers en fonction des précédentes opérations de l’utilisateur.
Dans un second temps, Infomaniak pourrait offrir un résumé de la journée de travail dans kChat, des retranscriptions automatiques des réunions kMeet, des suggestions de rendez-vous en fonction des disponibilités des participants, ou même un éditeur de sites web largement automatisé. En attendant toutefois, l’assistant à la rédaction sera déployé progressivement chez tous les abonnés à la kSuite, avant d’être proposé aux deux millions d’utilisateurs du service mail d’Infomaniak d’ici à la fin de l’année.
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