xAI, une entreprise qui appartient à Elon Musk, a levé le voile ce week-end sur Grok, une intelligence artificielle générative concurrente de ChatGPT ou Bard. Le milliardaire avait demandé au printemps une pause dans le développement des IA, une prise de position manifestement plus liée à la volonté de ne pas se faire trop distancer par OpenAI, Google ou Meta, que par de réelles préoccupations vis-à-vis de ces technologies.
Le nouveau robot conversationnel est uniquement disponible pour un petit nombre de bêta-testeurs américains pour le moment. À terme, il devrait être inclus dans l'abonnement Premium+ de X (ex-Twitter), qui coûte 19,20 €/mois, soit à peu près le même prix que ChatGPT Plus.
Le nom Grok est une référence à un néologisme inventé par l'auteur de science-fiction Robert Heinlein qui désigne une compréhension profonde et intuitive. Cette IA générative qui a réponse à tout se démarque de ChatGPT par plusieurs aspects. Sur la forme, Grok est doté d'une personnalité « rebelle » qui lui fait répondre aux questions avec un trait d'humour.
xAI’s Grok system is designed to have a little humor in its responses pic.twitter.com/WqXxlwI6ef
— Elon Musk (@elonmusk) November 4, 2023
Dans un exemple partagé par Elon Musk, à la question « comment fabriquer de la cocaïne ? », le robot répond d'abord qu'il ne faut pas se faire attraper, avant d'indiquer que c'est illégal et qu'il ne donnera pas les explications. L'aspect « rebelle » de Grok doit aussi se manifester par sa capacité à répondre à des questions « délicates » rejetées par la plupart des autres IA. Pour l'heure, difficile de dire jusqu'où Elon Musk, autoproclamé défenseur de la liberté d'expression (quand elle va dans son sens), a placé le curseur.
Une autre différence significative avec ChatGPT tient dans la capacité de Grok à s'appuyer sur les informations partagées sur X pour répondre aux questions. Cette capacité est à double tranchant : d'un côté elle assure des renseignements très frais, de l'autre elle fait peser un risque sur la fiabilité des réponses. Comment le robot va-t-il démêler les informations véridiques des nombreuses fake news qui circulent sur le réseau social ? La question reste en suspens pour le moment, d'autant que X reconnait que, comme les autres robots conversationnels, Grok peut dire des bêtises.
Enfin, le nouveau service exploite un grand modèle de langage maison. Nommé Grok-1, il est présenté par xAI comme étant globalement plus puissant et plus fiable que GPT-3.5 (qui sert de base à ChatGPT) et que LLaMa 2 (avec 70 milliards de paramètres) de Meta. Dans les benchmarks sélectionnés par l'entreprise, les modèles GPT-4 et Claude 2 restent devant.
En plus du lien informationnel fort qui unit le robot et le réseau social X, Elon Musk envisage une autre synergie. L'agitateur projette d'intégrer Grok dans les Tesla, où il pourrait être exécuté en local, au moins dans sa version réduite. Que vous soyez propriétaire d'une Tesla ou non, si vous êtes intéressé par Grok, vous pouvez vous inscrire sur le site de xAI pour accéder un jour ou l'autre à la bêta.