Après six mois de bêtas et plus de 2 milliards de contenus déjà générés, Adobe lance officiellement Firefly. Cette IA générative est disponible à partir d'aujourd'hui dans plusieurs applications du Creative Cloud, dans Adobe Express ainsi qu'en version autonome. À cette occasion, l'éditeur dévoile un aspect jusque-là inconnu de Firefly : son coût, qui va se répercuter sur le prix de certains abonnements.
Firefly dans l'écosystème Adobe
Il y a de quoi se perdre dans le vaste catalogue d'Adobe, alors prenons le temps d'expliquer dans quels logiciels Firefly s'intègre nativement et quelle sont ses fonctions. Le logiciel le plus important, c'est Photoshop. Dans cette application qu'on ne présente plus, Firefly est capable de générer un élément à partir d'une simple instruction textuelle et de l'intégrer au mieux dans l'image originale. Entrez « petit avion blanc » et Firefly générera en une poignée de secondes un petit avion blanc (en trois versions, pour pouvoir choisir celle que vous préférez).
D'après mes essais au cours de ces derniers mois, les résultats peuvent être très convaincants comme complètement à côté de la plaque. Cela dépend énormément de la commande ainsi que de l'éventuelle idée préconçue que l'on a du contenu que l'on demande. Quoi qu'il en soit, Firefly permet d'expérimenter très rapidement une idée, et les contenus générés peuvent être retouchés manuellement si besoin (ce sont des calques à part entière).
Dans Photoshop toujours, l'IA générative est capable « d'étendre » les images en créant ce qui pourrait se trouver hors du cadre. Cette fonction nommée Remplissage génératif peut s'utiliser sans instruction particulière, auquel cas elle va faire en sorte d'étendre l'image de la manière la plus réaliste possible, ou alors accompagnée d'une instruction, auquel cas elle va suivre celle-ci. Comme une image vaut mille mots, voici des exemples concrets ci-dessous.
Là encore, le résultat peut être aussi bien épatant que totalement raté. Dans les scènes complexes et dans les environnements particuliers, par exemple un stade, Firefly peine à tromper son monde. Mais dans d'autres cas, le résultat peut être saisissant de réalisme.
Au sein du Creative Cloud, l'IA est également intégrée à Illustrator, où elle sert à générer des variations de couleurs sur des contenus vectoriels. Mais ce n'est pas tout, Firefly est également présent dans Adobe Express, une application de création graphique facile d'accès (où elle sert par exemple à créer des styles de polices), ainsi qu'en version autonome sur le web (où quatre fonctions sont disponibles). Et ce n'est que le début, puisqu'Adobe prévoit d'intégrer sa technologie dans d'autres logiciels ainsi que créer de nouvelles fonctionnalités.
Firefly inclus… jusqu'à un certain point
Si pendant la période de bêta les utilisateurs pouvaient utiliser Firefly sans aucune contrainte, cela va bientôt changer. À partir du 1er novembre, Adobe va mettre en place un système de crédits génératifs. Chaque utilisation de Firefly, que ce soit pour le Remplissage génératif, les Effets de texte ou les autres fonctions, va coûter 1 crédit (pour les images générées de 2 000 x 2 000 pixels maximum, sachant qu'Adobe prévoit de proposer des contenus générés plus grands à l'avenir).
Chaque formule Adobe inclura une enveloppe mensuelle de crédits génératifs. Par exemple, si vous avez l'abonnement donnant accès à toutes les applications du Creative Cloud, vous aurez chaque mois 1 000 crédits génératifs. Si vous êtes abonnés à une seule application du Creative Cloud, vous aurez 500 crédits (ou juste 100 si c'est Lightroom).
Autrement dit, avec l'abonnement complet au Creative Cloud, vous pourrez utiliser les fonctions de Firefly à 1 000 reprises par mois. Mais si vous avez dépensé tous vos crédits avant la fin du mois, qu'est-ce qu'il se passe ? Dans le cas du Creative Cloud, vous pourrez toujours utiliser Firefly, mais l'IA pourrait être alors plus lente. On ne sait pas jusqu'à quel point elle sera ralentie, ce qui est évidemment déterminant pour savoir si les crédits sont essentiels ou juste un petit bonus. Si le ralentissement vous dérange, vous pourrez dans tous les cas acheter des packs de crédits génératifs additionnels, à un prix inconnu pour l'instant.
Ce système de crédits n'est pas inédit dans le petit monde des IA génératives. Le service Midjourney, pour ne citer que lui, s'appuie également sur un système d'allocation de ressources (plus complexe) en fonction de l'abonnement de l'utilisateur.
Augmentation du prix de certains abonnements
Cet ajout de crédits génératifs dans les offres d'Adobe va avoir une répercussion : certaines d'entre elles vont coûter plus cher, que vous vouliez ces crédits ou non. Adobe vient en effet d'annoncer qu'à partir du 1er novembre le prix de la formule Creative Cloud pour les applications uniques et celle pour toutes les applications augmentera dans de nombreux pays, dont la France.
Aux États-Unis, l'abonnement complet au Creative Cloud avec engagement d'un an passera de 54,99 $ à 59,99 $/mois (actuellement 62,47 €/mois en France) et l'abonnement à une app de 20,99 $ à 22,99 $/mois (actuellement 23,99 €/mois). Nous mettrons à jour cet article avec les prix en euros dès que nous les connaitrons. Quelques formules échappent à la hausse, dont celle dédiée à la photo (Photoshop + Lightroom), celle liée à Lightroom seul et celle pour l'éducation.
Si vous êtes concerné par l'augmentation, vous devriez recevoir très prochainement une email d'Adobe, si ce n'est pas déjà fait.
Mise à jour le 5 décembre — les nouveaux pris en euros sont les suivants : 67,01 €/mois pour le Creative Cloud entier et 26,21 €/mois pour une application individuelle.