Si le 13 septembre 2018 est un jour maudit pour vous, le 15 février 2022 pourrait bien être un jour d'espoir. Trois ans et demi après l'annonce de l'abandon d'Inbox par Google, Shortwave prend la relève !
Inbox, c'était cette initiative lancée par Google en 2014 pour réinventer le mail. L'application différait largement des clients mail classiques en traitant les courriers plutôt comme des tâches et en introduisant plein de petites innovations. Mais voilà, comme souvent lorsqu'il s'agit de projets secondaires, Google a débranché l'application au bout de quelques années seulement, en faisant la promesse à ses fans que Gmail allait reprendre ses bonnes idées. Cela n'a été le cas qu'en partie : Gmail a effectivement hérité de fonctions introduites initialement dans Inbox, comme pouvoir mettre en attente un email, mais le service est resté très classique sur la forme.
Disponible officiellement depuis le 15 février, Shortwave entend prendre la relève d'Inbox. Ce service conçu par des anciens de Google reprend les mêmes concepts : figurent en haut de la boîte de réception les courriers que l'on a épinglés, puis les autres sont triés par semaine et par mois. Il n'est pas question d'archiver ses emails, mais de les marquer comme « réalisés » tels des tâches. On peut aussi les reporter à plus tard avec plus de souplesse que ne le permet Gmail.
Toujours dans cette logique de gestionnaire de tâches, on peut glisser-déposer les emails pour les faire passer d'une période à une autre ou pour les grouper ensemble (ce que Shortwave sait aussi faire automatiquement). On peut par exemple grouper plusieurs emails liés à un même projet et attribuer à ce groupe un label. Par ailleurs, Shortwave répartit, si on le souhaite, tout le courrier dans différentes catégories (calendrier, social, promotion, mises à jour, forums). Le service comprend également une facette Workspaces destinée aux équipes pour discuter en temps réel.
Shortwave se base exclusivement sur Gmail, il ne peut pas servir de client mail pour un autre fournisseur de courrier. L'application demande donc l'accès aux données de Gmail, mais l'éditeur assure qu'il ne vend aucune donnée personnelle. Le modèle économique est identique à Slack : la version gratuite de Shortwave limite la recherche et l'historique des emails à 90 jours. Pour lever cette limite et débloquer des fonctionnalités collaboratives supplémentaires, il faut payer 9 $/mois.
Shortwave est disponible sous la forme d'une web app (que l'on peut « installer » sur Mac via Chrome) ainsi que d'une application iOS. Celle-ci est encore incomplète, mais elle est très simple d'utilisation. Une application Android est en cours de développement.
Si Inbox vous manque, Shortwave a des chances de vous séduire. La limite des 90 jours d'historique de la version gratuite risque d'être handicapante pour en faire son client mail principal. Quant à la version payante, le tarif de 9 $/mois se montre très élevé pour un client mail, mais il se justifie plus si Shortwave est également employé comme messagerie instantanée au sein d'une équipe.