Alors qu'Apple cherche à verrouiller toujours plus l'App Store, Microsoft prend le contre-pied total pour sa propre boutique d'applications en s'affichant très nettement du côté des éditeurs et des développeurs en lutte contre les pratiques d'Apple. Et après les paroles, les actes : le Microsoft Store va subir une refonte aussi bien sur la forme que sur le fond.
Il est vrai que le Microsoft Store, qui végète dans un coin de Windows (il a été lancé avec Windows 8), a besoin d'une vigoureuse injection de sang neuf. Windows Central rapporte que l'interface du magasin va bénéficier d'un sérieux coup de pinceau, avec de nouveaux boutons, un design rafraîchi et des animations supplémentaires. Un gros travail va également être apporté au niveau de la fluidité de la navigation — c'est bien simple, on se croirait sur le Mac App Store d'avant macOS Mojave.
Ce coup de frais devrait être officiel avec la mise à jour « Sun Valley » de cet automne (lire : Microsoft : un moment « Big Sur » pour Windows 10). Mais si le contenant est important, le contenu l'est tout autant sinon plus. L'éditeur devrait ainsi permettre aux développeurs de soumettre des logiciels Win32 packagés au format EXE ou MSI, plus commun que le MSIX imposé par Microsoft jusqu'à présent.
Autre changement profond, les mises à jour des logiciels pourront être fournies aux utilisateurs depuis les propres serveurs des éditeurs (jusqu'à présent, ce sont les serveurs de Microsoft qui les distribuent). On peut ainsi imaginer que la Creative Suite ou Chrome pourront être proposés dans le Microsoft Store et mis à jour depuis les CDN (content delivery network) d'Adobe et de Google. Enfin, les développeurs pourront utiliser leurs propres mécanismes de facturation — exit donc la commission à reverser à Microsoft. De la science-fiction quand on voit cela du côté de la rive d'Apple…
Tout cela devrait revigorer la boutique de Microsoft, qui cherche désormais à la positionner comme une plateforme ouverte tout autant que comme une vitrine pour les meilleurs logiciels Windows. À commencer par les propres logiciels de Microsoft : Teams, Office, Edge et Visual Studio pourraient finalement y faire leur apparition !