Google Chrome est-il « mauvais » ? C’est le débat qui agite la blogosphère américaine depuis la mise en ligne du site Chrome is Bad, qui documente les déboires du développeur Loren Brichter, inventeur du fameux « tirer pour rafraichir ». En cause, le processus Keystone permettant la mise à jour du navigateur en arrière-plan, qui affecterait les performances de manière disproportionnée.
Ce n’est pas la première fois que Keystone défraie la chronique. À vrai dire, toute son existence n’est qu’une longue succession de scandales. Dès son apparition en 2009, sous le nom de Google Update Engine, Wired parlait de logiciel « diabolique ». Il faut dire que Google empêchait l’utilisation de Google Earth si l’on refusait son activation. Un autre développeur célèbre était alors monté au créneau, Wil Shipley, le concepteur de Delicious Library.
Plus récemment, le mécanisme de mise à jour automatique de Google Chrome avait entrainé le plantage de milliers de vieux Mac sur lesquels SIP est désactivé. Keystone avait supprimé un lien symbolique à la racine du système, causant ainsi des kernel panics au redémarrage de la machine. Son effet négatif sur les performances est connu de longue date et bien documenté, mais pas dans les proportions décrites par Brichter.
« J’ai remarqué que mon MacBook Pro 16" flambant neuf se mettait à ralentir même en réalisant des opérations aussi triviales que le défilement », explique le développeur, qui indique que le processus windowserver
consommait alors 80 % des ressources processeur. Après avoir désinstallé Google Chrome et Keystone, le problème est rentré dans l’ordre.
Brichter accuse Google de « cacher » Keystone, qu’il n’a jamais croisé dans le Moniteur d’activité. Il apparait pourtant une fois par heure pendant quelques secondes, lorsqu’il recherche les mises à jour des applications de Google, avant de disparaitre. Reste à comprendre pourquoi il cause l’emballement du processus gouvernant l’affichage, bien avant et bien après avoir accompli son office.
Mark Chang, responsable du développement de Google Chrome, assure ne pas être informé de l’existence d’un bug qui pourrait expliquer ce comportement. Provient-il du navigateur lui-même ? D’une interaction avec macOS ? Mystère et boule de gomme (mais un rapport de bug est ouvert). Reste que la suppression de Google Chrome et de ses ressources semble régler le problème.
Comme d’autres, Google est régulièrement pris à trifouiller dans le système pour faire les choses à sa sauce, avec des conséquences souvent délétères. En attendant d’en savoir plus, vous pouvez utiliser AppCleaner pour désinstaller Google Chrome, et suivez les instructions du site de Loren Brichter pour nettoyer toutes ses dépendances.