Les licenciements de Mozilla continuent de faire des remous : dans un billet de blog daté du 18 août, le projet Rust a tenté de prendre de court les rumeurs de sa mort prématurée. Il faut dire que ce langage de programmation réputé pour sa sécurité mémoire et sa robustesse (et utilisé par des sociétés telles que Dropbox, Yelp ou même Apple) entretient des liens étroits avec la fondation américaine : son développement a démarré en 2010 chez Mozilla Research, et nombreux sont les ingénieurs de Mozilla qui ont apporté leur pierre à l’édifice. De quoi s’inquiéter en effet des dommages collatéraux de la restructuration de Mozilla… (lire : Le plan de licenciement de Mozilla pourrait menacer son avenir)
L’équipe derrière le projet Rust se veut au contraire rassurante, et prend une distance judicieuse vis-à-vis de son géniteur :
Malgré le profond impact personnel [des licenciements chez Mozilla], le projet Rust dans son ensemble est très résistant à de tels événements. Nous avons des dirigeants et des contributeurs provenant de milieux et d’employeurs variés, et cette diversité est une force majeure. De plus, il est faux de dire que tous les employés de Mozilla qui ont dirigé le projet Rust l’ont fait en raison de leur travail. En réalité, beaucoup d’employés ont piloté le projet Rust sur leur temps personnel, cela ne faisait pas partie de leur emploi.
Par ailleurs, le projet Rust souligne qu’il opère indépendamment de la fondation Mozilla depuis 2015 (et la sortie de Rust 1.0) et qu’il bénéficie déjà de certains soutiens pour son infrastructure (dont Microsoft, Google ou Github). Ce n’est pas tout, puisque l’équipe derrière le langage de programmation en a aussi profité pour annoncer la création d’une fondation Rust d’ici la fin de l’année, afin d’acquérir une indépendance financière totale. Le message est clair : les développeurs vont graisser les engrenages, et la machine du projet ne va pas rouiller.