Personne n'était vraiment demandeur d'un énième nouveau format d'image, et pourtant le robinet reste toujours ouvert. L'AVIF, pour AV1 Image File Format, est logiquement l'équivalent du format vidéo AV1 pour l'image fixe. Ses premières spécifications ont été publiées en février 2019, mais son développement remonte au début de l'année précédente (lire : Un nouveau candidat à la succession du JPEG se dessine avec l'AV1).
L'AVIF est le fruit des travaux de l'Alliance for Open Media (AOMedia), qui est aussi à l'origine de l'AV1. L'idée, c'est tout simplement d'utiliser les algorithmes de compression du format vidéo pour réduire le poids des images (moitié moins lourd que le JPG) ; autre avantage, l'AVIF est open-source, pas besoin de contracter de licences pour s'en servir1.
Netflix prend en charge l'AVIF depuis la fin 2018, avant même la mise en ligne des spécifications techniques. Le service de streaming a été rapidement suivi par VLC, Gimp et d'autres logiciels. Windows supporte le format dans Windows 10 depuis une mise à jour remontant à mai 2019 (il faut cependant télécharger une extension gratuite).
Mais ce sont les navigateurs web qui décideront du succès ou de l'échec de l'AVIF. Mozilla teste le format dans Firefox depuis au moins le début de l'année, et sa prise en charge aurait dû être effective avec Firefox 76, en mai. Mais la fondation a pris du retard. Le support de l'AVIF est toujours expérimental ; il pourrait être proposé à tous les utilisateurs fin août, avec Firefox 80.
Chrome aussi est sur le pont, avec une prise en charge qui interviendra le mois prochain avec la version 85 du navigateur. Comme des dominos, les autres butineurs basés sur Chromium tomberont à la suite : Edge, Opera, Vivaldi et Brave supporteront l'AVIF d'ici la fin de l'année.
Et pour Safari ? Difficile à dire, mais Apple fait partie de l'Alliance for Open Media depuis 2018, en compagnie de Google, Amazon, Facebook, Microsoft, Samsung, Adobe, etc.
- Images de comparaison tirées de ce papier de Netflix.
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Comme toujours dans l'épuisante histoire des codecs, les choses sont plus compliquées : une entreprise, Sisvel, s'est mis en tête de réclamer des royalties car l'AV1 exploiterait ses brevets (lire : La guerre des codecs vidéo relancée par le MPEG-5 EVC). ↩︎
Source : ZDnet