Bien que les assistants virtuels simplifient certaines actions du quotidien, on leur remet souvent un bonnet d'âne quand il s'agit de respect de la vie privée. Que ce soit Amazon, Google ou même Apple, les géants de la tech ont tous été épinglés pour des pratiques douteuses d'enregistrements de conversations depuis leurs assistants vocaux respectifs.
Une problématique sur laquelle des chercheurs et étudiants de l'Université de Stanford ont planché jusqu'à mettre au point un assistant qui ne dépend d'aucun grand groupe. Appelé Almond, l'assistant, qui est accessible sur le web et Android, est open source et gratuit.
Sous le capot d'Almond, il y a LUInet, un composant qui permet de comprendre le langage naturel. Ce composant exploite un réseau neuronal, alimenté par des jeux de données provenant des utilisateurs et de programmes spéciaux, pour améliorer sa compréhension. Les requêtes en langage naturel sont traduites dans le langage de programmation ThingTalk.
Almond envoie les requêtes vers Thingpedia, une « encyclopédie des opérations pour les services en ligne et les objets connectés », qui lui retourne alors le résultat demandé… si le service en question s'est branché sur Thingpedia. C'est la condition sine qua non pour qu'Almond fonctionne, il ne peut pas sortir de son chapeau n'importe quoi.
À l'heure actuelle, Dropbox, Gmail, Instagram, Nest, Spotify et des dizaines d'autres services et objets sont en partie contrôlables (uniquement en anglais) avec Almond. Il est possible d'entremêler les actions : on peut par exemple faire cette requête à Almond « quand je quitte la maison, arrête le chauffage. » C'est IFTTT en langage naturel et en open source.
Almond ne comprend que les requêtes textuelles et ne répond que sous forme textuelle également. Toutefois, une association avec Home Assistant a récemment abouti à l'assistant vocal Ada. Le principe est de transformer les commandes vocales en texte pour qu'Almond puisse les traiter.
« Ce qui se passe à Vegas ne reste plus à Vegas désormais », déplore Monica Lam, la responsable du projet, dans une interview au New York Times, en référence à la décision de l'hôtel Wynn Resorts à Las Vegas d'installer des Amazon Echo dans ses chambres. Encore à mille lieues de Siri, Google Assistant ou Alexa, Almond compte sur la contribution développeurs du monde entier pour offrir une alternative libre dans le futur.
D'autres initiatives open source ont lieu dans le domaine des assistants. À travers Common Voices, la fondation Mozilla s'attache à constituer un grand jeu de données de voix humaines utilisable par des services open source, comme Mycroft et Leon.