Pourquoi est-ce que certains développeurs utilisent vi, cet éditeur de code qui date des années 1970 ? Souvent, ils utilisent plutôt Vim, une version améliorée des années 1990, mais cela reste ancien à l’échelle de l’informatique. De fait, c’est l’un des plus vieux outils destinés aux développeurs et même s’il existe aujourd'hui des dizaines et des dizaines d’éditeurs de code plus récents, plus modernes et plus complets. Ces développeurs restent pourtant toujours avec cette interface austère et uniquement textuelle.
Certains, parce qu’ils n’arrivent pas à sortir de Vim comme le veut la blague très répandue dans le milieu*. D’autres, parce que malgré son grand âge, ou plutôt grâce à son grand âge, Vim conserve quelques solides arguments à faire valoir. L’un de ces développeurs a publié récemment un article où il expose ses arguments que l’on pourrait qualifier sans appel.
Déjà, Vim est partout et notamment sur tous les serveurs. N’importe quelle distribution GNU/Linux est fournie avec ce vétéran et un développeur web retrouvera ses marques partout. Mais surtout, Vim est léger, étant dépourvu de toute interface et surtout ayant été créé à une époque où il n’y avait pas le choix, il fallait optimiser au maximum n’importe quelle application.
Léger, à quel point ? Ces tests de performance démontrent bien l’écart énorme entre Vim et les nouveaux acteurs du secteur, Atom de GitHub et Visual Studio Code de Microsoft. Précisons que ces deux logiciels sont multiplateformes et ils n’exploitent pas du code natif, mais des technologies du web. Ce qui a un impact significatif sur les performances, comme vous pourrez le constater vous-même…
Dans ses tests, notre développeur a aussi intégré Nano, un autre éditeur uniquement textuel plus récent, et Sublime Text, un éditeur plus moderne, mais développé avec du code natif. Vim n’est pas toujours en tête, par exemple il prend quatre fois plus de temps à ouvrir ce même fichier de 6 Mo. Néanmoins, il n’a besoin que de quatre secondes, quand Visual Studio Code fait attendre son utilisateur pendant vingt secondes.
Conclusion sans appel de ce développeur : apprenez Vim (ou si vous y tenez vraiment, Emacs, un concurrent qui date aussi des années 1970), ce sera forcément positif. Il est vrai que cet outil nécessite un apprentissage tant il est éloigné de nos habitudes modernes. Pour les personnes intéressées, il recommande cet ouvrage consacré entièrement à Vim.
* Si jamais vous êtes présentement coincé dans Vim, rappelons le raccourci pour quitter l’éditeur de code : :q
. De rien.