Comme chacun sait, bien mal acquis ne profite jamais. Les malandrins qui voudraient craquer des logiciels du commerce pourraient rejouer le gag de l'arroseur arrosé si d'aventure ils venaient à télécharger Patcher sur l'internet interlope. Gare, nous dit Marc-Étienne M. Léveillé de WeLiveSecurity : c'est un logiciel malveillant. Pire, c'est un rançongiciel qui prend en otage le contenu du Mac.
Ce petit logiciel qui traîne sur les réseaux torrent se propose de craquer Office 2016 ou encore Adobe Premiere CC 2017, dans une fenêtre innocente comme on le voit ci-dessous. Dans les faits, c'est un malware qui, une fois que l'utilisateur clique sur le bouton Start, va installer un fichier README!.txt
dans différents endroits du système et surtout, chiffre tout le reste avec un mot de passe de 25 caractères généré aléatoirement. Les données prises en otage sont stockées dans une archive, tandis que les fichiers "sains" sont supprimés.
À partir de là, Patcher propose deux solutions pour récupérer les données : payer 0,25 bitcoin pour débloquer le contenu dans les 7 jours ; ou payer 0,45 bitcoin pour un déverrouillage dans les 10 minutes. Seul hic : le logiciel (en Swift) a été très mal développé. Quand elle a été fermée, la fenêtre de l'application ne peut plus être rouverte. Surtout, les instructions laissées dans les fichiers README présentent les mêmes adresses Bitcoin et des adresses e-mails identiques quel que soit l'utilisateur.
Résultat : la victime aura beau s'acquitter de la rançon, elle ne pourra pas déverrouiller la protection qui affecte ses fichiers. Il n'y a aucun moyen de récupérer la clé pour déchiffrer les données. Morale de l'histoire, ne téléchargez pas ce type de logiciel… Il n'est certes pas un « chef d'œuvre » comme l'explique le chercheur en sécurité, mais sa dangerosité est d'autant plus importante qu'il est dans l'incapacité de fournir les clés de déchiffrement. Le mieux est de mettre au point une stratégie de sauvegarde de ses données en dur pour pallier ces déconvenues, par exemple avec Time Machine.