Mieux vaut tard que jamais. Depuis cet été, Firefox est en train de se mettre au niveau de la concurrence sur le plan de l’architecture. Le navigateur libre va gérer distinctement son interface et le contenu web afin d’être beaucoup plus stable et rapide.
Déjà en place pour une toute petite partie des utilisateurs depuis Firefox 48, cette architecture multiprocessus va être étendue progressivement, indique l’ingénieur Asa Dotzler qui fait un point sur le sujet.
Avec Firefox 50, la version stable actuelle, elle a été déployée auprès des utilisateurs ayant des extensions marquées comme compatibles avec ce changement (les développeurs ont un travail d’adaptation à réaliser). Avec Firefox 51, elle sera étendue aux utilisateurs équipés d’extensions qui ne sont pas explicitement incompatibles. Vous pouvez savoir si le multiprocessus (qui est lui-même amené à évoluer en séparant les onglets puis les extensions) est activé chez vous en tapant about:support
dans la barre d’adresse puis en consultant la ligne « Fenêtres multiprocessus ».
Mozilla a un autre fer sur le feu avec Quantum, un nouveau moteur web, ou plutôt une modernisation drastique de Gecko, puisque celui-ci reste la base. Ses composants seront introduits progressivement dans Firefox à partir de l’année prochaine, avec à la clé des progrès significatifs en stabilité et en rapidité, là aussi.
Pour mener à bien ces projets d’envergure, Mozilla est en passe de remiser plusieurs de ses technologies historiques (XUL et XPCOM), ce qui n’est pas sans irriter des développeurs qui ne trouvent pas (encore) leur compte avec leurs remplaçants. Nils Maier, auteur de la très populaire extension DownThemAll ! et Mozillien convaincu pendant de nombreuses années, a récemment adressé un email incendiaire à la direction de la fondation pour lui signifier son sentiment d’abandon.
Entre deux invectives, il explique que le nœud du problème est que les nouveaux outils dédiés aux extensions (WebExtensions) sont loin de couvrir toutes les possibilités actuelles, or Firefox sera uniquement compatible avec les WebExtensions d’ici fin 2017. Entre la compatibilité des extensions de Chrome avec Firefox ou des extensions sophistiquées propres à Firefox, Mozilla a fait son choix.