Smile Software, l’éditeur de TextExpander, lance une version bêta pour Windows, il change de modèle économique et laisse tomber Dropbox ainsi qu’iCloud. Les fidèles de cette application sophistiquée qui permet d’associer toutes sortes de contenus à des raccourcis clavier — pour gagner du temps dans la frappe, ou éviter de ressaisir constamment les mêmes infos — risquent de faire la grimace.
Côté pile, trois nouvelles versions sont disponibles gratuitement, avec un léger lifting d’interface et une nouvelle icône : TextExpander 4 pour iOS 9, TextExpander 6 pour OS X Yosemite/El Capitan [6.0 — 7,6 Mo] et une bêta pour Windows 7 minimum [600 Ko]
Côté face… tout change. TextExpander sait toujours synchroniser entre différents postes et appareils iOS la liste des abréviations que l’on a patiemment constituée, mais Dropbox et iCloud se sont envolés. L’éditeur les a purement et simplement remplacés par TextExpander.com, son propre système de sauvegarde et de synchronisation en ligne.
Avantage, on peut accéder à ses raccourcis depuis n’importe quel navigateur web, les modifier, supprimer ou en ajouter. Les changements seront répercutés vers les clients installés. Inconvénient, on n’a pas d’autre choix que d’en passer par ce nouveau service qui repose sur un abonnement payant.
Auparavant, on achetait une licence du logiciel et en cas de besoin d’une synchronisation entre deux Mac, on utilisait les réglages Dropbox ou iCloud intégrés. C’est fini, TextExpander et TextExpander.com sont indissociables. Lorsqu’on lance TextExpander 6 sur son Mac, la première chose demandée est de s’identifier, impossible de passer outre.
L’éditeur met également en place une formule pour les groupes de travail, lorsqu’il faut partager des listes d’abréviations entre plusieurs utilisateurs, rédacteurs. L’interface web permet d’administrer les comptes de chacun et de choisir qui a accès à telle ou telle abréviation.
Abonnement obligatoire
Combien cela va-t-il coûter ? Comptez 3,96 $ par mois pour un abonnement annuel ou 4,95 $ par mois sans engagement. La formule de groupe est facturée 7,96 $ par mois et par utilisateur avec un abonnement d’un an ou 9,95 $ sans engagement. Cela inclut des mises à jour perpétuelles.
Les titulaires d’une licence individuelle ont droit à une remise de 50 % pendant un an sur la formule annuelle. Quant à ceux qui ont acheté TextExpander après le 1 décembre dernier, leur numéro de licence leur donne droit à 3 mois d’essai gratuit (les nouveaux venus peuvent le tester pendant 30 jours).
Les versions actuelles de TextExpander — 5 sur Mac et 3 sur iOS — vont bien sûr continuer de fonctionner. Tout le monde n’a pas forcément besoin de ce nouveau service ou envie d’un abonnement. Mais Smile prévient qu’il n’assurera leur support technique que pour iOS 9 et El Capitan. Si demain leurs successeurs cassent la compatibilité avec TextExpander, il n’y aura d’autre choix que d’aller vers la concurrence (comme Typinator, TypeIt4Me) ou s’en tenir à la fonction d’abréviations d’OS X si elle n’est pas trop basique pour vos besoins.
L’approche de Smile évoque, pour partie, celle de Day One, l’application pour créer un journal personnel. L’éditeur a récemment abandonné iCloud et Dropbox au profit de son propre moteur de synchronisation, expliquant que de futures fonctions en dépendaient. Mais au moins, le modèle économique n’a pas bougé. L’application est restée payante et utilisable sans cette fonction, par ailleurs gratuite aussi. Ce qui n’a pas empêché des utilisateurs fidèles de pester contre cette évolution technique.
Pas sûr que ceux de TextExpander accueillent mieux la nouvelle au vu des changements plus radicaux instaurés. Il faut croire que Smile était arrivé dans une forme d’impasse économique pour faire évoluer son outil et recruter de nouveaux utilisateurs. L’abonnement se sera présenté alors comme la seule solution viable à long terme, quitte à laisser des utilisateurs sur le bas côté.