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Brave, le navigateur qui remplace les pubs par d’autres pubs

Nicolas Furno

jeudi 21 janvier 2016 à 13:30 • 24

Logiciels

Après avoir quitté la fondation Mozilla en 2014 à la suite d’une polémique sur le mariage homosexuel, Brendan Eich a créé… un nouveau navigateur. Brave, c’est son nom, ne se contente pas d’offrir les mêmes fonctions qu’un Firefox, un Chrome ou un Safari toutefois. Non, ses ambitions sont beaucoup plus grandes, puisqu’il s’agit « créer un meilleur web ». Rien que ça.

La version actuelle de Brave est encore loin, très loin de la finalisation. Et les publicités sont encore totalement masquées, et non remplacées. — Cliquer pour agrandir
La version actuelle de Brave est encore loin, très loin de la finalisation. Et les publicités sont encore totalement masquées, et non remplacées. — Cliquer pour agrandir

Pour améliorer le web, Brave se concentre essentiellement sur la publicité et le suivi des internautes. Par défaut, ce navigateur bloque tout, les traqueurs et les publicités, et il favorise autant que possible les connexions sécurisées. Le premier avantage est la vitesse : comme cette vidéo le montre bien, la navigation est effectivement plus rapide sans publicité. Ce n’est pas vraiment une nouveauté et ce navigateur ne fait rien de plus qu’on ne connaît déjà, à une différence près.

Le blocage de la publicité et des traqueurs étant intégré directement dans le navigateur, et non sous la forme d’une extension qui agit a posteriori, on a un rendu encore plus rapide. Les concepteurs de Brave mettent aussi en avant la sécurité accrue par ce biais : une extension peut bloquer la publicité tout en utilisant des informations vous concernant qui peuvent être exploitées. En éliminant un intermédiaire, ce nouveau-venu est censé éliminer une source potentielle d’intrusion dans la vie privée.

Brendan Eich ne s’est pas arrêté là toutefois. Brave masque par défaut toutes les publicités, pour les remplacer parfois par… ses propres publicités. Partant de l’idée que le web a besoin de la publicité pour vivre, le navigateur remplace les publicités associées aux traqueurs et souvent visuellement gênantes par des publicités anonymes et neutres. Les publicitaires n’auront aucune information vous concernant et les publicités ne devraient pas couvrir le contenu et rester plus discrètes. Le choix des emplacements devrait être déterminé à l’avance, par des robots gérés par Brave.

Nous n’avons jamais vu de publicité alternative lors de nos essais avec la version actuelle, donc on ne sait pas exactement à quoi s’attendre. Mais cette initiative pose plus de questions qu’elle ne règle de problèmes. En théorie, ces publicités doivent permettre de financer le web accessible gratuitement et l’utilisateur pourra activer une option pour donner une partie des revenus générés par un site au propriétaire du site. Ce sera le cas partout et Brave ne va signer aucun accord avec les sites en question. Un portefeuille de bitcoin sera créé pour chaque site rémunéré par ce biais, charge ensuite aux propriétaires des sites de le réclamer s’ils le souhaitent.

Les options de Brave sont toutes dans ce menu, mais la majorité ne sont pas accessibles dans la version actuelle.
Les options de Brave sont toutes dans ce menu, mais la majorité ne sont pas accessibles dans la version actuelle.

Ajoutons que les utilisateurs pourront, s’ils le souhaitent, payer directement les sites qu’ils veulent aider. En revanche, les revenus générés par la publicité placée par Brave, et que les lecteurs ne veulent pas partager devraient alors revenir à l’entreprise qui édite le navigateur. Pour prouver sa bonne foi, cette dernière a choisi la voie de l’open-source : le navigateur est développé sur GitHub et n’importe qui peut regarder le code source pour vérifier qu’il n’y a rien de louche.

À terme, Brave sera proposé sur tous les systèmes d’exploitation pour ordinateur, ainsi que sur iOS et Android. On peut déjà essayer ces versions en compilant le code source, ou alors s’inscrire à la bêta qui sera proposée dans un deuxième temps.

Pour l’anecdote, ce nouveau navigateur n’exploite pas Gecko, le moteur de Mozilla, mais Chromium, celui de Google dérivé du Webkit d’Apple. Non pas par choix politique, mais parce qu’il est plus performant dans tous les tests menés par l’équipe. Par ailleurs, Brendan Eich, qui a créé le JavaScript au milieu des années 1990, a choisi Electron pour l’interface multiplateforme, un framework JavaScript conçu par GitHub, pour son éditeur de code Atom

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