iA Writer [3.0 – US – 19,99 € – OS X 10.10 - iA Labs GmbH] a fait son apparition sur le Mac App Store, en même temps que sur l’App Store iOS. Et cette troisième version est une mise à jour majeure de ce qui n’était à l’origine qu’un éditeur de texte minimaliste et spécialisé dans le Markdown. Avec cette mise à jour, ses concepteurs en ont fait un gestionnaire de texte complet et très séduisant.
Comme son grand concurrent Ulysses, iA Writer 3 est capable non seulement d’éditer des fichiers, mais aussi de les gérer. Concrètement, le logiciel gagne sur toutes les plateformes un gestionnaire de fichiers, un Finder en miniature avec une liste des documents à disposition. Sur OS X, cette bibliothèque prend la forme d’une barre latérale à gauche de la fenêtre, sur iOS il s’agit d’un écran différent. Dommage, à ce propos, que l’iPad ne soit pas mieux logé : on a une liste de fichiers sur toute la largeur de l’écran, alors que l’on aurait pu se contenter d’une barre latérale comme dans Mail.
Dans tous les cas, cette interface liste les fichiers et permet de passer plus facilement de l’un à l’autre, ce qui est pratique quand on travaille sur un gros projet (comme un livre). C’était déjà le cas dans la version précédente, mais c’est encore plus utile maintenant : iA Writer sauvegarde automatiquement le fichier en cours dans la bibliothèque, et le nomme automatiquement en fonction de la première ligne.
Seul regret du côté de la gestion de fichiers : sur OS X, l’accès à Dropbox se fait via l’API en ligne du service, si bien que l’on n’a plus d’accès au Finder. Même si le fichier est présent sur le Mac, on ne peut pas y accéder depuis iA Writer, il faut ouvrir une autre fenêtre du Finder et le retrouver par ce biais. On aimerait pouvoir indexer n’importe quel autre dossier d’ailleurs, comme le propose Ulysses, mais ce n’est pas possible. On reste dans l’approche iOS et le logiciel se prive ainsi en partie de la puissance du Mac.
iA Writer 3 hérite de plusieurs options pour gérer ces listes de documents, comme le tri des fichiers. Néanmoins, le logiciel reste fidèle à son principe de base : il n’y a aucune fenêtre de préférences. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucun réglage, au contraire même. Cette version atteint peut-être la limite de l’exercice d’ailleurs, car il y a des options partout.
Sur iOS, on a une barre de menus assez similaire à celle d’OS X. Côté Mac justement, le logiciel éparpille ses préférences dans la fenêtre principale (en bas et en haut), mais aussi dans les menus. Disons-le, on s’y perd un peu et on gagnera à prendre quelques minutes au départ pour apprendre tous les raccourcis clavier (ou les gestes au trackpad : un glissement vers la droite pour l’aperçu et vers la gauche pour les fichiers) qui permettent ensuite de gagner du temps. Et à ce sujet, la version iOS propose à l’utilisateur le choix des boutons présents dans la barre supplémentaire au-dessus du clavier.
Mais s’il y a autant de réglages, c’est aussi parce que, une fois n’est pas coutume, les créateurs d’iA Writer ont accepté d’écouter leurs utilisateurs. On peut ainsi (enfin !) modifier la taille du texte sans changer la largeur de la fenêtre… même si on ne comprend pas bien pourquoi on a aussi peu d’options (deux ou trois niveaux seulement). On n’a plus qu’une seule police pour l’éditeur, mais le choix entre plusieurs polices pour l’aperçu qui est désormais intégré à la fenêtre principale.
C’est pratique pour le plein écran, on peut redimensionner les deux parties et les deux vues sont toujours synchronisées : un sans faute sur Mac. Sur iOS, cette vue prend l’écran entier avec un glissement depuis la droite ; là encore, une interface qui exploite mieux les iPad aurait été bienvenue. Dommage, d’autant que ce geste entre en conflit avec le multitâche d’iOS 9.
iA Writer 3 devient ainsi plus complexe… mais le logiciel a été simplifié par ailleurs. Tout le concept de workflow introduit avec iA Writer Pro ? Passé à la trappe ! Désormais, on n’a qu’un seul mode et le format de fichier par défaut est le… .txt
: on n’a jamais fait mieux en termes d’intéropérabilité après tout. Du coup, la version « Pro » a disparu elle aussi, remplacée par le logiciel que l’on a aujourd'hui. C’est une mauvaise nouvelle si vous en étiez resté à la version de base : il faudra payer à nouveau pour cette mise à jour.
Par ailleurs, l’esprit du logiciel original reste tout à fait présent, notamment sur le plan visuel. La police spécifique (Nitti) est toujours aussi excellente, le curseur bleu est de la partie et le mode Focus qui met en avant une seule phrase à la fois est toujours heureusement présent. Mieux, le logiciel abandonne enfin (!!) l’effet de flou qui était joli, mais très peu pratique. Une excellente nouvelle, pour un logiciel qui retrouve à notre avis tout son intérêt avec cette mise à jour.
iA Writer est vendu 10 € sur l’App Store et 20 € sur le Mac App Store. Il faut avoir un appareil iOS ou un Mac à jour pour en profiter. L’interface n’est pas traduite en français.