Le meilleur signe que la rentrée approche ? L'annonce d'une nouvelle version de l'application de virtualisation Parallels Desktop, bien sûr ! La onzième du nom, qui nous a été présentée il y a quelques jours, est prête pour OS X El Capitan et prend pleinement en charge Windows 10. Déclinée dans une nouvelle version plus « professionnelle », elle prétend être plus rapide et moins gourmande que la précédente… qui assurait déjà être plus rapide et moins gourmande. Un bon cru ? La réponse dans notre prise en main.
Hey Cortana, j’ai un Mac
Rien n’empêchait de créer des machines virtuelles sous OS X El Capitan ou Windows 10 dans Parallels Desktop 10, mais il fallait préparer les supports d’installation nécessaires. Ce n’est plus le cas : Parallels Desktop 11 reconnaît parfaitement les images de Windows 10 et le programme d’installation d’OS X El Capitan, à partir desquels il peut créer une nouvelle machine virtuelle en moins d’une demi-heure. Il faut toutefois noter que le service client de Parallels n’assurera pas le suivi des machines virtuelles OS X El Capitan tant que le prochain système d’exploitation des Mac ne sera pas finalisé.
Parallels Desktop 11 n’est pas qu’une mise à jour de compatibilité de Parallels Desktop 10 : Parallels n’avait donc pas besoin de priver l’ancienne version de Windows 10 pour mieux vendre la nouvelle, même si la mise à niveau ne coûte que 49,99 €. Non, Parallels Desktop 11 est une mise à jour majeure qui continue de brouiller les frontières entre système hôte et système invité, machine physique et machines virtuelles.
L’apparition d’un bouton dédié à l’activation du mode Cohérence, utilisé par plus de 90 % des utilisateurs de Parallels Desktop, est symptomatique de cette approche. Plusieurs fonctions de Windows sont ainsi « fondues » dans OS X, comme l’assistant virtuel Cortana, disponible en permanence en bas de l’écran, même lorsque la machine virtuelle est en arrière-plan. Cela fonctionne aussi bien que sur n’importe quel PC, c’est-à-dire pas toujours très bien — mais à défaut de Siri sur Mac…
En mode Cohérence toujours, le Centre de notifications de Windows se comporte exactement comme celui d’OS X, et s’ouvre donc sur la droite de l’écran d’un clic sur un bouton dans la barre des menus. Mais Parallels s’est surtout attachée à intégrer des fonctions d’OS X à Windows : le volume sonore de la machine virtuelle est synchronisé avec celui de la machine physique, un Ctrl+P convoque le panneau d’impression d’OS X, et les applications Windows peuvent utiliser la localisation du Mac.
On peut surtout utiliser la fonction Coup d’œil sous Windows comme on le fait sous OS X, et le Coup d’œil d’OS X est capable d’exploiter les applications Windows. Les logiciels Windows glissés dans le Dock agissent désormais comme les applications OS X : un clic secondaire fait apparaître les fichiers récemment utilisés dans ce logiciel, et permet de créer un nouveau fichier. Enfin, Parallels Desktop 11 prend en charge les trackpads Force Touch, ainsi que la split view d’OS X El Capitan (avec quelques bogues toutefois).
Une machine virtuelle en vacances
Reste que Parallels Desktop 10 avait déjà bien entamé ce travail d’« éclatement » des machines virtuelles, en utilisant par exemple les fichiers du système hôte lors de l’installation de Dropbox ou de Google Drive sur le système invité, afin d’éviter d’inutiles duplications. La mise à jour vers Parallels Desktop 11 vaut surtout le coup par ses performances grandement améliorées : une machine virtuelle Windows 8 ou Windows 10 met moins de cinq secondes à se lancer !
Il est plus difficile de juger des progrès réalisés sur le terrain du lancement des applications ou de la suspension des machines virtuelles — Parallels cite dans les deux cas le chiffre de 20 %. Disons simplement que si vous possédez un ordinateur récent et que vous avez bien configuré votre machine virtuelle(*), vous ne devriez jamais plus ressentir le moindre ralentissement dans la plupart des tâches communes, au point d’oublier qu’un autre système tourne derrière Parallels Desktop.
Au contraire, il est indéniable que cette nouvelle version est moins gourmande que la précédente. À ce point qu’elle permet de gagner 15 % d’autonomie, comme l’assure Parallels ? Pas tout à fait : sur un MacBook Pro Retina de la fin 2013 dont la batterie a effectué 233 cycles et tient encore plus de cinq heures sur une charge, le gain semble plus proche de la petite demi-heure. On pourrait faire mieux en changeant les réglages d’optimisation de la machine virtuelle, mais on risquerait alors de dégrader ses performances.
Parallels Desktop 11 propose toutefois un bon compromis sous la forme d’un « mode voyage », qui allège l’utilisation de ressources et évite la connexion à des réseaux Wi-Fi publics. Il peut être activé automatiquement dès que vous débranchez votre Mac de sa prise ou lorsque le niveau de charge descend sous un certain palier, et désactivé lorsque vous branchez votre Mac. Par défaut toutefois, son fonctionnement est entièrement manuel — vous risquez donc d’oublier son existence… mais vous ne devriez pas oublier de le désactiver, car son effet reste sensible, bien qu’il soit modulé de manière plutôt satisfaisante.
Licence de s’abonner
La mise à niveau de Parallels Desktop 9 ou 10 vers Parallels Desktop 11 vaut donc 49,99 €, une licence complète valant toujours 79,99 €. Signe des temps, Parallels propose désormais deux offres sur abonnement, toutes deux facturées 99,99 € par an. La première, Parallels Desktop Pro Edition, ajoute de nombreuses fonctions dédiées aux développeurs - des profils utilisateurs supplémentaires dans l'utilitaire de configuration des machines virtuelles ; un plug-in Visual Studio permettant le debugging dans une autre machine virtuelle ; l'intégration à Dock, Chef, et Jenkins ; des outils de configuration réseau ; et la possibilité d'attribuer jusqu'à 16 cœurs et 64 Go de RAM à une machine virtuelle.
Parallels pense toutefois que cette offre peut séduire des utilisateurs « lambda » grâce à son service client 24/7 et son prix. Cela vous surprend ? Vous avez sans doute déjà calculé qu’à 49,99 € la mise à jour tous les ans, la bonne vieille version « perpétuelle » était incontestablement plus rentable que la nouvelle version sur abonnement, encore plus si vous ne la mettez à jour que tous les deux ans. Mais si vous venez de Parallels Desktop 9 ou 10, la Pro Edition ne vaut plus que 49,99 € par an « à vie ». Certains se laisseront sans doute tenter par la promesse de mises à jour continues à un prix somme toute raisonnable pour qui a besoin d’une telle application.
La deuxième offre, Parallels Desktop Business Edition, restera plus confidentielle. Reprenant toutes les fonctions de la Pro Edition, elle y ajoute des fonctions pensées pour le déploiement en entreprise, comme la gestion des clouds professionnels et des politiques de connexion de périphériques USB. Elle se distingue surtout par son intégration à un portail web permettant de gérer facilement un parc de licences Parallels Desktop. Il ne sera lancé qu’à l’automne… comme d’autres nouveautés de Parallels encore entourées de mystère.
(*) Petit conseil donné par Parallels : en cas de ralentissements dans votre machine virtuelle, essayez d’abord de baisser le nombre de cœurs et la mémoire qui lui sont dédiés, avant de les augmenter. Cela semble contre-intuitif jusqu’à ce que l’on se rend compte que cela dégage des ressources pour le système hôte… sur lequel tourne Parallels Desktop !