Panic, éditeur historique sur Mac et auteur de quelques logiciels majeurs, dont l’éditeur de sites web Coda, fait le point sur l’année qui vient de se terminer sur son blog. L’entreprise s’est retrouvée, bien malgré elle, sur le devant de la scène il y a quelques semaines, quand l’une de ses applications iOS a été retirée de l’App Store pour une mauvaise raison. L’éditeur revient sur cet épisode, mais le bilan évoque aussi ses activités de manière plus générale.
L’éditeur évoque ainsi la version iOS de Transmit, son logiciel FTP mobile. Rappelons qu’elle a été bloquée à l’occasion d’une mise à jour anodine, pour une utilisation d’iCloud Drive jugée incompatible avec les règles selon les équipes en charge de la validation sur l’App Store. Panic a bénéficié d’une très large couverture médiatique (nous avions également publié un article) et l’application est rapidement revenue sur la boutique, avec toutes ses fonctions.
Une histoire qui se termine bien, donc, mais qui inquiète Panic comme tant d’autres éditeurs sur l’App Store. Ce genre de retraits sans explication ne devrait pas avoir cours, surtout pas selon la méthode actuelle qui permet à n’importe qui, chez Apple, de retirer n’importe quelle application, à n’importe quel moment. L’éditeur explique en outre que ce n’était pas sa première expérience en la matière : en publiant Status Board, sa première application iOS, Panic avait également été contraint de réagir en urgence face aux validateurs de l’App Store.
Bref, Panic a déjà souffert à plusieurs reprises dans son histoire des caprices de l’App Store qui sape le travail d’Apple. C’est probablement en partie pour cette raison que l’éditeur a décidé de marquer ses distances avec les boutiques. Coda en effet, a été retiré du Mac App Store à l’occasion de la mise à jour majeure 2.5 sortie à l’automne dernier. Une décision qui a inquiété Panic, mais qui a été finalement une bonne chose : depuis, l’entreprise a vendu moins de copies, mais a gagné plus d’argent.
Deux raisons à cela : d’une part, Panic n’a plus à reverser les 30 % de commissions à Apple, ce qui augmente mécaniquement ses revenus sur chaque vente. D’autre part, le logiciel a augmenté pour l’occasion et il est désormais vendu une centaine de dollars. Quoi qu’il en soit, cet autre exemple prouve encore une fois que les éditeurs peuvent très bien vivre en dehors du Mac App Store. Realmac, autre éditeur historique de la plateforme, vient lui aussi de dresser le même bilan (lire : Pourquoi continuer à vendre (et acheter) ses applications en dehors du Mac App Store).
Sur les iPhone et iPad, le choix est différent puisque l’App Store est un passage obligé. Le bilan est mitigé pour l’éditeur : d’un côté, Panic vend légèrement plus d’applications iOS que Mac. Mais s’il ne considère que les revenus, le bilan est loin d’être aussi équilibré, puisque 17 % seulement des revenus de l’éditeur proviennent d’iOS. L’écrasante majorité de ses revenus proviennent ainsi du Mac, ce qui compromet quelque peu le développement de nouvelles applications iOS.
Panic dresse le bilan de ce constat et annonce la couleur : il faut s’attendre à une augmentation du prix de ses applications mobiles, pour qu’elles deviennent plus rentables. Mais dans l’ensemble, le bilan est très positif pour cet éditeur : en 17 ans d’existence, l’entreprise n’a jamais perdu d’argent, elle n’a jamais fait appel à des investisseurs extérieurs, ne s’est jamais endettée. Et c’est une PME désormais, avec 20 employés… mais des revenus qui restent confortables.
C’est bien la preuve que l’on peut créer des logiciels pour Mac et être rentable pendant un grand nombre d’années. On pouvait croire que cela allait changer avec iOS, mais il n’en est rien : jusque-là, Panic se porte bien et rien ne laisse penser que cela changera à court ou moyen terme. On leur souhaite d’avoir autant de succès pour les années à venir !