Ouvrir le menu principal

MacGeneration

Recherche

Pour ou contre la location d’apps

Christophe Laporte

vendredi 18 avril 2014 à 15:29 • 85

Logiciels

Les grands éditeurs proposent de plus en plus d’offres de locations de leurs logiciels. Dans certains cas, le client n’a d’ailleurs plus le choix. Adobe est « en pointe » dans le domaine avec son Creative Cloud fort de ses 1,8 million d'abonnés en exactement deux ans. Outre les considérations financières que nous avons évoquées (lire : Office 365 et Creative Cloud, des nuages qui peuvent coûter cher), que faut-il penser de la philosophie de ces offres ?

Le système de location est vieux comme le monde, mais cela ne fait que quelques années qu’il commence vraiment à se démocratiser dans l’industrie du logiciel. Si la question se pose aujourd’hui avec les apps, cette problématique est déjà présente depuis un certain temps dans le domaine de la musique numérique. D’un côté, vous avez des boutiques comme iTunes qui vous permettent d’acheter de la musique. De l’autre, des services comme Spotify qui, moyennant 10 € par mois environ, vous donnent accès à un catalogue de plusieurs millions de morceaux…

Des avantages évidents

Les avantages de la location d’apps sont évidents : plus besoin de faire un gros chèque pour utiliser un logiciel. Mais, et nous le verrons un peu plus tard, vous faites également un joli chèque en blanc à celui-ci sans savoir si cela le vaudra vraiment.

Passées ces considérations mercantiles, ce système possède d’autres atouts. Dans les commentaires [de notre précédent article sur la question], plusieurs d’entre vous ont insisté sur le fait que cela facilitait la gestion et le déploiement de licences. Un exemple tout bête : Office 365 marche aussi bien sous Mac que sous PC. Si lors de votre changement d’ordinateur, vous passez d’un PC à un Mac (ou le contraire), vous n’avez plus à vous poser de question en terme de licences.

Autre exemple cité : cela permet de mieux répondre aux besoins d’une entreprise à un temps T. Notre lecteur greggorynque prend l’exemple d’un stagiaire ou d’une personne avec un CDD que l’on peut équiper sur une courte période sans avoir à se retrouver avec la licence sur les bras à la fin…

En théorie, ce type d’offres est également intéressant si vous avez des besoins ponctuels… Imaginez que vous devez utiliser pour seulement trois mois un logiciel spécifique pour un travail donné, c'est un cas de figure à considérer. Petit bémol cependant, non seulement les offres ne sont pas toujours d’une grande lisibilité, mais comme les opérateurs de téléphonie mobile, on fait tout pour vous engager sur une période d’un an.

Plus de sous, plus de logiciels

Si certains avantages pour les services de location sont évidents, les inconvénients le sont tout autant. Un gros coup dur financier ? Vos applications se transformeront dans le meilleur des cas en visionneuse. Vous aurez toujours vos documents sur le disque dur, mais seulement capables d'être ouverts et imprimés. Vous n’êtes plus « propriétaire » de vos outils, une notion qui de manière générale a tendance à se faire de plus en plus rare dans l’informatique.

En agissant ainsi, Microsoft et Adobe pour ne citer qu’eux, cherchent à cadenasser les utilisateurs dans leur écosystème. Passer d’une application à une autre sera forcément plus contraignant. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Adobe et Microsoft sont en pointe sur le sujet. Ils sont en capacité de le faire, car la plupart de leurs outils sont des références et des leaders dans leurs domaines : Word, Excel, Photoshop et Illustrator, pour n’en citer que quelques-uns, dominent leurs catégories respectives.

L’idée de la location d’apps a germé avec l’émergence du cloud. Microsoft et Adobe tentent d’imbriquer des services maison au cœur de leurs logiciels. C’est là précisément où se situe la valeur ajoutée. Avec Microsoft, cela a un côté salade niçoise. Redmond propose du stockage en ligne, une adresse e-mail, et même une heure d’appel avec Skype (lire aussi Nouvelle formule d'abonnement Office 365 à 69€ par an). Mais le véritable intérêt sans doute, est de faciliter le travail collaboratif. La chose est possible sans passer par le serveur de Microsoft, mais elle est coûteuse et difficile à mettre en œuvre. Adobe, cherche également à simplifier la vie des créatifs en proposant en plus des « services en ligne facilitant le partage de fichiers, la collaboration et la publication d'applications et de sites web ».

Les éditeurs : ces nouveaux rentiers…

Mais qu’en est-il pour les éditeurs ? Ce type d’offres change en profondeur leur business modèle : les voici devenus rentiers. Finis les risques pris lors de la sortie d’une mise à jour majeure qui a nécessité deux ans de travail et qui doit impérativement porter ses fruits, alors que les clients, eux, préfèreront peut-être sauter cette révision.

D’ailleurs, il est intéressant de noter que ce changement de pratique a commencé à modifier la façon dont Adobe développe. Au lieu de proposer des révisions plus ou moins majeures parmi les composants de sa Creative Suite tous les 18/24 mois, l’éditeur de San Jose offre désormais des mises à jour très rapprochées. Une nouvelle fonction qui est prête n'a plus à attendre la fin du cycle de développement de la suite pour être proposée.

Après, comme nous l’indiquions plus haut, louer un logiciel revient également à faire un chèque en blanc à l’éditeur. Non seulement il ne vous appartient pas, mais vous ignorez si celui-ci va continuer à s’améliorer. Entre d’une part l’argent qui tombe la fin du mois et de l’autre le fait que vous êtes confortablement enfermé dans un écosystème, l’éditeur peut avoir la tentation de lever le pied sur l’accélérateur. Toutefois, pour prendre l’exemple d’Adobe, tout dépend du logiciel. Certains d’entre eux notamment dans la vidéo sont exposés à une forte concurrence.

Au final, tout dépend de l’utilisation que l’on a de ces outils. Qu’attend-on d’un traitement de texte ? Nombre d’utilisateurs vous diront qu’une bonne vieille version de Word leur suffit. C’est ce qui explique d’ailleurs en partie (outre sa gratuité) le succès de LibreOffice.

Autrement dit, si c’est pour une utilisation basique, ce genre d’offres n’est sans doute pas adapté. Si c’est pour une utilisation intensive ou dans un champ d’applications où les choses évoluent rapidement, cela peut convenir.

Le cas Apple

Apple n’a pas cédé à cette mode pour le moment, sauf quand elle offre du service. Et chez Apple, le service, c’est avant tout iCloud. Comme souvent, la firme de Cupertino a une vision bien à elle des choses.

Contrairement à ses « concurrents », Apple tend de plus en plus à « offrir » le logiciel afin que vous consommiez dans son nuage. Pour être exacte, elle ne l’offre pas, elle l’inclut dans le prix des appareils qu’elle vend. Ce n’est pas un hasard si Apple propose désormais gratuitement au téléchargement les grandes mises à jour d’OS X et si les applications de la suite iWork sont offertes aux personnes achetant un Mac ou un terminal iOS.

L’idée est simple : faire en sorte que vous utilisiez le plus possible iCloud et que vous passiez sur des comptes Premium. Le concept était clairement expliqué par Steve Jobs dans [sa feuille de route pour l’année 2011] : « lier tous nos produits ensemble, ce qui nous permettra de verrouiller nos clients dans notre écosystème ». L’objectif est le même, mais la démarche est malgré tout assez différente.

Sur ses plates-formes de téléchargement, Apple est à mille lieues de tout cela… Même si elle encourage les développeurs à utiliser le plus possible iCloud pour les raisons que l’on sait.

Pour le reste, ses App Store sont sur le papier une aubaine pour le consommateur qui achète des logiciels à des prix relativement peu élevés avec des mises à jour gratuites à vie… quand ils ne sont pas abandonnés en cours de route. On l’a vu encore avec le client RSS Caffeinated (lire : Caffeinated met la clé sous la porte).

Est-ce que l’un des modèles finira par prendre définitivement l’ascendant sur l’autre ? Tout dépendra des consommateurs, sachant que techniquement on peut aller encore plus loin dans la dématérialisation. Le streaming de logiciels pourrait dans les années à venir révolutionner notre rapport à l’informatique…

Rejoignez le Club iGen

Soutenez le travail d'une rédaction indépendante.

Rejoignez la plus grande communauté Apple francophone !

S'abonner

Apple coince sur les projets d’avenir, mais lance des confettis dans le calendrier : la semaine Gurman

19:30

• 6


L’Ademe veut s'attaquer aux forfaits avec trop de DATA

17:32

• 141


Toutes les prises USB ne se valent pas : le guide pour bien comprendre et choisir

10:00

• 10


Magazine des 25 ans : plus que quelques jours pour précommander votre exemplaire

01/02/2025 à 22:30

• 19


Test du Corsair EX400U, un SSD USB4 parfait pour les Mac… et les iPhone

01/02/2025 à 11:00

• 10


Promo : MacBook Air M3 avec 16/512 Go à seulement 1 209 € (-320 €)

01/02/2025 à 08:59

• 34


Sortie de veille : on décortique les résultats financiers records d’Apple

01/02/2025 à 08:00

• 6


Apple abandonnerait l’idée de lunettes connectées, et laisserait Meta poursuivre seule l’idée

01/02/2025 à 02:11

• 66


Apple insiste pour aider Google dans son procès, et fait appel de la décision de la cour de justice

31/01/2025 à 21:00

• 8


Première grosse mise à jour de MainStage depuis 2023

31/01/2025 à 20:00

• 12


Le CEC fonctionne en HDMI sur les Mac M3 et M4

31/01/2025 à 18:30

• 26


Caldigit met quatre ports Thunderbolt 5 dans une minuscule station d’accueil

31/01/2025 à 17:00

• 21


NordVPN veut simplifier la connexion à son service sur les réseaux bloquant les VPN

31/01/2025 à 15:00

• 33


Passez à Microsoft Office pour moins de 40 € avec les soldes d'hiver 2025 de Godeal24 📍

31/01/2025 à 14:23


Orange commence à démanteler son réseau ADSL en France

31/01/2025 à 12:37

• 73


2,35 milliards d’appareils Apple actifs dans le monde

31/01/2025 à 10:20

• 34