Souvent, les sociétés surveillant les activités sur le web sont en désaccord ou disons que les chiffres qu’elles donnent varient beaucoup. Mais la plupart du temps, elles s’accordent sur les tendances de fond. Et il y en a une qui ne se dément pas depuis maintenant des années, c’est le déclin de Firefox.
Net Applications, qui surveille surtout le web américain, indique qu’en février, la part d’utilisation de la fondation Mozilla était de 17,68 % en baisse de plus de 2,4 points en un an. Il faut remonter à 2009 pour voir Firefox si bas dans les statistiques.
Ce constat est également valable pour AT Internet, dont les statistiques portent sur l’Europe. C’est sur le Vieux Continent d’ailleurs que Firefox a connu ses heures de gloire. En décembre, il était toujours le navigateur web le plus utilisé en Allemagne avec 40 % de part d’utilisation.
Mais au niveau européen, le constat est identique. En 2010, Firefox dépassait les 30 % de part d’utilisation. Fin 2013, le butineur de la fondation Mozilla se traîne à 20,6 % et est désormais talonné par Safari.
La chute de Firefox est tout aussi spectaculaire chez StatCounter pour qui Firefox est passé d’une part d’utilisation de 31,27 % en 2010 à 19 % en ce début d’année. Petite lueur d’espoir : Firefox perd moins vite du terrain depuis quelques mois.
Afin d’être complet sur le sujet, il est à noter que les statistiques de StatCounter et d’AT Internet comprennent le trafic mobile contrairement à celles de Net Applications. Mais au final, cela ne change pas grand chose.
Les deux maux de Firefox
Firefox fait face à deux problèmes qui ne datent pas d’hier. Sur le web, il n’a pas su s’opposer à Google Chrome qui en l’espace de quelques années lui a chipé la vedette, au point même de réussir là où il a failli : déboulonner Internet Explorer.
L’autre problématique de la fondation Mozilla, c’est le mobile. Il est encore plus difficile de se faire une place au soleil que sur les ordinateurs de bureau. Absent d’iOS, Apple ne permettant pas l’accès aux navigateurs utilisant un autre moteur de rendu que le sien, il reste Android.
Si, sur Google Play, le butineur de la fondation Mozilla semble apprécié, il ne parvient pas pour autant à faire de l’ombre à Google Chrome, dont il est bien difficile de se passer. Google exploite à fond les synergies entre son navigateur web pour ordinateurs et terminaux mobiles.
Sur Google Play, Firefox a été téléchargé 50 millions de fois. Si ce chiffre peut paraître impressionnant, il n’a rien d’exceptionnel quand on sait que le parc d'appareil Android dépasse le milliard.
Pour donner un espace de liberté aux mobiles, comme elle l’avait fait sur les navigateurs de bureau, la fondation Mozilla a lancé Firefox OS, mais le succès n’est pas (encore ?) au rendez-vous. Au salon MWC, Mozilla a annoncé son intention de vendre des smartphones à 25 $. Est-ce que cela sera suffisant pour faire décoller cette plate-forme ?
Reste que contrairement à ses concurrents, le but ultime de la fondation Mozilla n’est pas de courir après la première place. Le vrai but de la fondation est de « préserver le choix et l'innovation sur l'Internet ». La situation est indéniablement meilleure qu’à l’époque où Internet Explorer dominait à 90 % ce marché. Mais de son point de vue, ne faut-il pas s’inquiéter de l’inexorable montée en puissance de Google sur ce créneau ?