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Parallels : « Il n'est plus question de PC ou de Mac, mais d'applications »

Stéphane Moussie

lundi 23 septembre 2013 à 17:50 • 29

Logiciels

À l'occasion de la sortie de Parallels Desktop 9, nous avons interviewé John Uppendahl, directeur de la communication mondiale de l'éditeur spécialisé dans les logiciels de virtualisation.

L'entreprise a brandi fièrement les 90 % de parts de marché de Parallels Desktop sur le segment des logiciels de virtualisation sur Mac pour promouvoir sa neuvième version. VMware Fusion, qui n'a rien à envier à son principal concurrent, et VirtualBox, qui a l'avantage d'être gratuit, sont-ils à ce point peu utilisés ? Le chiffre communiqué par l'éditeur, qui est issu d'une enquête de NPD, concerne en fait les ventes dans les magasins aux États-Unis. Le logiciel a en effet l'immense atout d'être mis en avant par Apple dans ses boutiques. « Parallels Desktop est la seule solution de virtualisation vendue dans les Apple Store dans le monde entier », explique Uppendahl. Un avantage concurrentiel qui pousse l'entreprise à croire que sa domination est à peu près la même en France, même si elle n'a pas de données exactes. « Parallels Desktop est le numéro un des ventes de logiciel de virtualisation depuis sept ans », s'enorgueillit le dirigeant.



Alors qu'une licence de Parallels coûte 79,99 €, VirtualBox, qui est passé sous le giron d'Oracle en 2010, est gratuit. N'est-ce pas un concurrent redoutable quand on sait qu'en plus du logiciel de virtualisation, il faut parfois acheter en même temps le système que l'on veut virtualiser ? « Ce n'est pas un problème pour nous. Vous en avez pour votre argent », réplique Uppendahl qui liste ensuite les fonctions exclusives à son logiciel : Power Nap qui fonctionne pour Windows, l'optimisation de la gestion des services de stockage dans le nuage, intégration du dictionnaire d'OS X à Windows... Sûr de sa supériorité, l'éditeur permet d'importer des machines virtuelles de VirtualBox ou de VMware déjà existantes et d'essayer son logiciel gratuitement pendant deux semaines. « L'utilisateur fait ensuite son choix. »

La logique est la même pour Boot Camp, l'outil gratuit proposé par Apple qui sert à installer Windows sur une seconde partition. L'éditeur assure que cet outil, plus contraignant, car on ne peut pas utiliser les deux systèmes en même temps, ne lui fait pas d'ombre, car les entreprises ont besoin d'une intégration profonde.



C'est bien sûr Windows qui est le système le plus virtualisé par les clients de Parallels. Windows 7 est le plus populaire. Un an après sa sortie, Windows 8 est toujours derrière l'antique XP. Décrié pour ses partis pris radicaux (interface Modern UI, suppression du bouton Démarrer...), Windows 8 n'a toutefois pas freiné l'adoption de Parallels Desktop. « Nos ventes ont augmenté et elles continuent de progresser », déclare, confiant, Uppendahl. C'est également Microsoft qui est responsable des deux logiciels les plus virtualisés : Internet Explorer et la suite Office.

Si les logiciels de Redmond sont donc la première cause de virtualisation, Parallels Desktop gère évidemment d'autres systèmes. Les distributions Linux sont cela va sans dire toujours de la partie, mais on peut aussi faire fonctionner Chrome OS depuis la version 5 et même Android avec la dernière version. Pourquoi avoir pris en charge le système mobile de Google ? « Nous avons fait ça parce que nous aimons nos clients, plastronne John Uppendahl. Nous essayons de leur offrir le plus de possibilités. » L'intégration d'Android relève encore de l'expérimentation. Aucune trace de Google Play par exemple dans la version qui est proposée au téléchargement.



La prise en charge d'Android n'en reste pas moins parlante d'un changement qui est en train de s'opérer : « Il n'est plus question de PC ou de Mac, il s'agit d'avoir les meilleures apps pour tout ce que vous voulez faire. » Et aujourd'hui les apps sont d'abord sur le mobile avant d'arriver, parfois, sur les systèmes de bureau. D'où l'importance pour un acteur comme Parallels de se positionner sur ce créneau, d'autant que certaines entreprises ont senti le filon (lire : BlueStacks, pour faire tourner des apps Android sur Mac).

Parallels Access s'inscrit dans ce nouveau paradigme où l'on ne pense plus système d'exploitation, mais application. La toute nouvelle application iPad de l'éditeur fait son incursion sur un App Store déjà bien fourni en clients VNC (contrôle d'une machine à distance). Le mot d'ordre de Parallels Access : « applifier » les logiciels Mac et Windows pour les rendre facilement utilisables sur tablette. Concrètement, Parallels Access fait se comporter des logiciels Windows ou Mac comme des apps iOS. Les gestes tactiles (pincer pour zoomer, sélection avec un tap long...) permettent de contrôler les applications de bureau, les apps sont rangées dans un dock, le copier-coller fonctionne d'une app virtualisée à une app native, le clavier est enrichi des touches indispensables, etc. Les jeux sont aussi pris en charge, mais l'expérience n'est pas forcément concluante avec certains genres comme les FPS. L'éditeur met alors en avant la période d'essai de 14 jours qui permet de se faire un avis réel sur la solution.



Uppendahl explique que, fatigué d'avoir affaire à une expérience utilisateur « horrible » pour contrôler à distance ses logiciels Windows sur iPad, Nick Dobrovolskiy, en charge de la R&D, a eu l'idée de Parallels Access. Le directeur de la communication poursuit l'anecdote en indiquant que lorsque Dobrovolskiy a parlé de l'application à Bertrand Serlet, l'ancien vice-président en charge du développement de Mac OS X qui a rejoint le conseil d'administration de Parallels l'année dernière, ce dernier lui a dit que c'était une bonne idée, mais impossible à réaliser. Quelques mois plus tard, après deux jours d'utilisation, Bertrand Serlet a changé de discours, convaincu par le logiciel. « Vous devez le lancer maintenant », a-t-il déclaré.

Le modèle de vente de Parallels Access est différent de celui de Parallels Desktop. Il s'agit d'un abonnement annuel à 69,99 € (en promotion actuellement à 44,99 €). Un choix justifié par l'éditeur par le fait qu'il s'agisse d'un service. Apple aurait également déconseillé de proposer autre chose qu'un abonnement. Pour faire gagner rapidement des parts de marché à Parallels Access, l'entreprise offre six mois d'utilisation à l'achat d'une licence de Parallels Desktop.

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