Chrome contre Safari… le match peut commencer maintenant que Google a livré la première version bêta publique de son navigateur en version Mac (et Linux au passage) [4.0.249.30 - Validation - Mac OS X 10.5/Intel - VF - Gratuit]. Il était déjà accessible depuis plusieurs mois, mais avec un statut de version développeurs. La comparaison entre ces deux navigateurs en particulier est intéressante car ils ne manquent pas de similitudes sur le fond comme sur la forme.
Techniquement d'abord, ils s'appuient sur le WebKit, ce moteur de rendu de pages open source dont le développement est piloté par Apple et qui a été adopté par plusieurs éditeurs. Les améliorations des uns pouvant profiter aux autres. Pour ce qui est du moteur JavaScript, là, les deux équipes ont leurs solutions maison et chacun s'attache à en accélérer les performances à sa manière. Ils ont aussi adopté des mécanismes visant à éviter que le dysfonctionnement d'un plug-in ne fasse planter tout le navigateur. Par contre Chrome n'est pas 64 bits. Sur cette question l'un des développeurs de Google avait indiqué que cela n'amenait pas de bénéfices immédiats. Ensuite, Safari et Chrome partagent une certaine philosophie de la simplicité. Apple aime les interfaces assez dépouillées et c'est une marque de fabrique depuis toujours chez Google.
Par conséquent, Chrome pourrait intéresser des utilisateurs de Safari qui n'ont jamais - pour une raison ou pour une autre - accroché avec Firefox. Et ce d'autant plus que le navigateur de Google s'attache à récupérer ce qui fait la singularité de Firefox, le principe des extensions par exemple. A d'autres égards Chrome est aussi un meilleur co-équipier sur Mac OS X dont il utilise le Trousseau d'accès pour les mots de passe des sites. On aurait ainsi le meilleur des deux mondes : un navigateur véloce et simple comme Safari, relativement bien intégré à Mac OS X mais extensible comme Firefox. Reste la paternité de Google qui, chez certains, suffit à provoquer une éruption de boutons.
Interface
Apple avait testé le principe de la rangée d'onglets placée dans la barre-titre avant de faire machine arrière dans la version finale de Safari 4. Chrome l'a instauré depuis le début. Inconvénient, un titre de page un peu long ne s'affichera jamais dans son entier. Et pour saisir et déplacer une fenêtre en cliquant sa partie supérieure il faut être adroit, surtout au trackpad. Sinon on peut déplacer les onglets entre eux et les détacher pour créer une nouvelle fenêtre comme dans Safari, effet visuel inclus.
Pas de barre d'état en bas de page dans Chrome, un petit onglet se contente d'apparaître lorsqu'on survole un lien afin d'en afficher l'adresse. Cela permet de gagner quelques pixels pour le contenu de la page sans se priver des services d'une barre d'état.
Safari en haut, Chrome en bas
Recherches
Autre spécificité de Chrome, l'absence de champ dédié pour le moteur de recherche. Il a fusionné avec la barre d'adresses. Lorsqu'on saisit des mots clefs, Chrome renvoie différents liens. Précédés d'une horloge ce sont des résultats extraits de l'historique de navigation. Avec une étoile il s'agit de vos signets tandis que la loupe est synonyme de combinaisons de mots clefs proposées pour affiner sa recherche. Détails, les préférences donnent le choix entre Google, Yahoo et Bing pour la recherche.
Top Sites
On retrouve aussi le principe de la page d'accueil "Top Sites" (normal, Apple et Google l'ont chipé à Opera). Mais il est plus sobre dans sa présentation : de grosses vignettes plutôt que le mur en fausse 3D avec reflets intégrés de Safari 4. Le principe est le même, on épingle des pages que l'on visite souvent pour les garder sous la main. Un bouton basculera l'affichage en mode liste et permettra de choisir si l'on veut afficher les pages les plus visitées ou seulement celles fermées récemment.
Une interface très web
La présentation graphique de certains endroits du logiciel reflète bien le parti pris de Google en terme d'interface. On a souvent l'impression d'être face à une page web plutôt que devant une fenêtre classique de Mac OS X. Exemple avec l'historique de navigation et celui des téléchargements qui reprennent le look des pages de Google.
Et plutôt qu'une fenêtre séparée pour afficher les téléchargements en cours (qui ne sert plus à rien lorsqu'ils sont terminés), Chrome les liste directement au bas de la fenêtre principale, sous la forme de gros boutons dotés d'une jauge de progression. De là on peut ouvrir les fichiers téléchargés et ensuite fermer ce bandeau. Si l'interface ne suit pas à la lettre l'esprit de Mac OS X, pour autant, l'aspect général détonne moins qu'avec Opera voire peut-être même Firefox. Mais c'est aussi une affaire de goût.
Une astuce au passage, on peut activer un menu comprenant divers accès et commandes du logiciel. Par défaut il est absent, ce menu "Outils" est à activer dans les préférences de Chrome, onglet Options de base.
Enfin, Chrome est compatible avec les thèmes d'interface compilés sur la galerie de Google. Entre ceux de Google et ceux de tierces parties, on a le choix… et il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs. Bon point, leur installation et application est immédiate après le téléchargement du fichier, aucun redémarrage n'est nécessaire.
Avec cette version bêta on dispose d'un navigateur relativement fonctionnel, mais il lui manque encore suffisament de choses pour l'envisager dès aujourd'hui comme une alternative pleine et entière à Safari. Il sait importer les données et signets de Safari et Firefox mais il n'a toujours pas à proprement parler de gestionnaire de signets. On peut juste réordonner les dossiers entre eux dans la barre ad-hoc.
Comparé à Chromium (la version open source de Chrome) il y a eu une brutale régression sur le plug-in QuickTime. Avec Chromium plusieurs boutons de contrôle ne s'affichent toujours pas, dans cette bêta de Chrome c'est carrément toute la barre de contrôle sous le film qui reste invisible. Cela marche nettement mieux pour YouTube, mais le support de QuickTime a mis un temps fou pour arriver, et avec un résultat encore incomplet.
On pourrait aussi citer les PDF qu'on ne pas lire directement dans la fenêtre de Chrome ou certaines options encore inopérantes dans les préférences. Par contre la suppression sélective des données personnelles fonctionne (historique, cache, cookies, données de formulaires…).
Chrome dans cette mouture n'est pas compatible avec les extensions pour lesquelles Google vient aujourd'hui d'ouvrir un répertoire. Les développeurs de Chrome ont aussi provisoirement laissé de côté la fonction de synchronisation de signets qui est apparue dans Chromium il y a quelques jours (et qui s'y trouve toujours).
Conclusion
A ce stade de son développement Chrome ne peut rivaliser pied à pied avec Safari sur le plan purement fonctionnel. Sur les performances de leurs moteurs JavaScript, les deux navigateurs sont nettement plus au coude à coude, avec un léger avantage pour celui d'Apple (515 ms au test Sunspider pour 545 ms avec Chrome). Tant que Chrome n'a pas serré tous ses boulons et activé toutes ses fonctions il restera une curiosité assez sympathique. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas utilisable, loins s'en faut. Nous nous en servons tous les jours depuis plusieurs semaines dans sa version Chromium. Et tant en vitesse qu'en stabilité il n'a pas à rougir face à Safari. Mais ce n'est qu'une fois finalisé qu'il se montrera très intéressant et plus encore avec le support à venir des extensions et de la synchronisation de signets. Entre Safari et Firefox il y aura alors peut-être une place à prendre.
Techniquement d'abord, ils s'appuient sur le WebKit, ce moteur de rendu de pages open source dont le développement est piloté par Apple et qui a été adopté par plusieurs éditeurs. Les améliorations des uns pouvant profiter aux autres. Pour ce qui est du moteur JavaScript, là, les deux équipes ont leurs solutions maison et chacun s'attache à en accélérer les performances à sa manière. Ils ont aussi adopté des mécanismes visant à éviter que le dysfonctionnement d'un plug-in ne fasse planter tout le navigateur. Par contre Chrome n'est pas 64 bits. Sur cette question l'un des développeurs de Google avait indiqué que cela n'amenait pas de bénéfices immédiats. Ensuite, Safari et Chrome partagent une certaine philosophie de la simplicité. Apple aime les interfaces assez dépouillées et c'est une marque de fabrique depuis toujours chez Google.
Par conséquent, Chrome pourrait intéresser des utilisateurs de Safari qui n'ont jamais - pour une raison ou pour une autre - accroché avec Firefox. Et ce d'autant plus que le navigateur de Google s'attache à récupérer ce qui fait la singularité de Firefox, le principe des extensions par exemple. A d'autres égards Chrome est aussi un meilleur co-équipier sur Mac OS X dont il utilise le Trousseau d'accès pour les mots de passe des sites. On aurait ainsi le meilleur des deux mondes : un navigateur véloce et simple comme Safari, relativement bien intégré à Mac OS X mais extensible comme Firefox. Reste la paternité de Google qui, chez certains, suffit à provoquer une éruption de boutons.
Interface
Apple avait testé le principe de la rangée d'onglets placée dans la barre-titre avant de faire machine arrière dans la version finale de Safari 4. Chrome l'a instauré depuis le début. Inconvénient, un titre de page un peu long ne s'affichera jamais dans son entier. Et pour saisir et déplacer une fenêtre en cliquant sa partie supérieure il faut être adroit, surtout au trackpad. Sinon on peut déplacer les onglets entre eux et les détacher pour créer une nouvelle fenêtre comme dans Safari, effet visuel inclus.
Pas de barre d'état en bas de page dans Chrome, un petit onglet se contente d'apparaître lorsqu'on survole un lien afin d'en afficher l'adresse. Cela permet de gagner quelques pixels pour le contenu de la page sans se priver des services d'une barre d'état.
Safari en haut, Chrome en bas
Recherches
Autre spécificité de Chrome, l'absence de champ dédié pour le moteur de recherche. Il a fusionné avec la barre d'adresses. Lorsqu'on saisit des mots clefs, Chrome renvoie différents liens. Précédés d'une horloge ce sont des résultats extraits de l'historique de navigation. Avec une étoile il s'agit de vos signets tandis que la loupe est synonyme de combinaisons de mots clefs proposées pour affiner sa recherche. Détails, les préférences donnent le choix entre Google, Yahoo et Bing pour la recherche.
Top Sites
On retrouve aussi le principe de la page d'accueil "Top Sites" (normal, Apple et Google l'ont chipé à Opera). Mais il est plus sobre dans sa présentation : de grosses vignettes plutôt que le mur en fausse 3D avec reflets intégrés de Safari 4. Le principe est le même, on épingle des pages que l'on visite souvent pour les garder sous la main. Un bouton basculera l'affichage en mode liste et permettra de choisir si l'on veut afficher les pages les plus visitées ou seulement celles fermées récemment.
Une interface très web
La présentation graphique de certains endroits du logiciel reflète bien le parti pris de Google en terme d'interface. On a souvent l'impression d'être face à une page web plutôt que devant une fenêtre classique de Mac OS X. Exemple avec l'historique de navigation et celui des téléchargements qui reprennent le look des pages de Google.
Et plutôt qu'une fenêtre séparée pour afficher les téléchargements en cours (qui ne sert plus à rien lorsqu'ils sont terminés), Chrome les liste directement au bas de la fenêtre principale, sous la forme de gros boutons dotés d'une jauge de progression. De là on peut ouvrir les fichiers téléchargés et ensuite fermer ce bandeau. Si l'interface ne suit pas à la lettre l'esprit de Mac OS X, pour autant, l'aspect général détonne moins qu'avec Opera voire peut-être même Firefox. Mais c'est aussi une affaire de goût.
Une astuce au passage, on peut activer un menu comprenant divers accès et commandes du logiciel. Par défaut il est absent, ce menu "Outils" est à activer dans les préférences de Chrome, onglet Options de base.
Enfin, Chrome est compatible avec les thèmes d'interface compilés sur la galerie de Google. Entre ceux de Google et ceux de tierces parties, on a le choix… et il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs. Bon point, leur installation et application est immédiate après le téléchargement du fichier, aucun redémarrage n'est nécessaire.
Avec cette version bêta on dispose d'un navigateur relativement fonctionnel, mais il lui manque encore suffisament de choses pour l'envisager dès aujourd'hui comme une alternative pleine et entière à Safari. Il sait importer les données et signets de Safari et Firefox mais il n'a toujours pas à proprement parler de gestionnaire de signets. On peut juste réordonner les dossiers entre eux dans la barre ad-hoc.
Comparé à Chromium (la version open source de Chrome) il y a eu une brutale régression sur le plug-in QuickTime. Avec Chromium plusieurs boutons de contrôle ne s'affichent toujours pas, dans cette bêta de Chrome c'est carrément toute la barre de contrôle sous le film qui reste invisible. Cela marche nettement mieux pour YouTube, mais le support de QuickTime a mis un temps fou pour arriver, et avec un résultat encore incomplet.
On pourrait aussi citer les PDF qu'on ne pas lire directement dans la fenêtre de Chrome ou certaines options encore inopérantes dans les préférences. Par contre la suppression sélective des données personnelles fonctionne (historique, cache, cookies, données de formulaires…).
Chrome dans cette mouture n'est pas compatible avec les extensions pour lesquelles Google vient aujourd'hui d'ouvrir un répertoire. Les développeurs de Chrome ont aussi provisoirement laissé de côté la fonction de synchronisation de signets qui est apparue dans Chromium il y a quelques jours (et qui s'y trouve toujours).
Conclusion
A ce stade de son développement Chrome ne peut rivaliser pied à pied avec Safari sur le plan purement fonctionnel. Sur les performances de leurs moteurs JavaScript, les deux navigateurs sont nettement plus au coude à coude, avec un léger avantage pour celui d'Apple (515 ms au test Sunspider pour 545 ms avec Chrome). Tant que Chrome n'a pas serré tous ses boulons et activé toutes ses fonctions il restera une curiosité assez sympathique. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas utilisable, loins s'en faut. Nous nous en servons tous les jours depuis plusieurs semaines dans sa version Chromium. Et tant en vitesse qu'en stabilité il n'a pas à rougir face à Safari. Mais ce n'est qu'une fois finalisé qu'il se montrera très intéressant et plus encore avec le support à venir des extensions et de la synchronisation de signets. Entre Safari et Firefox il y aura alors peut-être une place à prendre.