Canon fait partie des constructeurs historiques de scanners. Avec l’imageFORMULA P-208, il propose un modèle portable au même format que le Doxie Go que nous avions eu l’occasion de tester l’année dernière. En matière de scanner, la réputation de ce constructeur n’est plus vraiment à faire, mais que vaut ce produit aux dimensions réduites ? Fait-il aussi bien qu’un scanner à plat et mieux que le Doxie, nouveau venu sur ce marché ? Réponse dans notre test !
La première prise en main du produit surprend : l’imageFORMULA P-208 respire la solidité avec son poids important (environ 600 grammes selon son constructeur) et sa densité tout aussi élevée. Contrairement aux produits de la gamme Doxie, le scanner de Canon ne semble pas du tout fragile, bien au contraire. Un gage de qualité, même s'il reste certainement sensible aux chocs, avec les nombreuses pièces mobiles qui le composent.
Fermé, le scanner mesure un petit peu plus de 31 centimètres de long, 4 centimètres de hauteur et 5,5 centimètres de large. À titre de comparaison, c’est près de cinq centimètres de plus que le Doxie Go et la différence est sensible : un élément à prendre en compte avant achat. Pour l’utiliser, il faudra en outre ouvrir la trappe et ainsi augmenter d’environ deux centimètres la largeur. Comme ses concurrents, l’imageFORMULA P-208 ne contient pas de bac de réception et il faudra prévoir de l’espace de part et d’autre du bloc, pendant les opérations de numérisation, pour que les feuilles circulent sans heurt.
Ce scanner dispose de deux réglettes qui offrent un meilleur alignement des feuilles. De fait, le taux d’erreur est réduit de manière très significative : une fois les feuilles positionnées, elles ne bougent plus pendant toute la durée des opérations. Ces barrettes de maintien ont un autre intérêt : on peut utiliser le scanner avec plusieurs feuilles. Le constructeur indique que l’on peut en mettre dix à la fois, de quoi accélérer de manière significative les opérations de numérisation.
L’imageFORMULA P-208 est capable numériser n’importe quel document, à la double condition qu’il ne fasse pas plus de 22 centimètres de large et qu’il ne soit pas plus épais que l’équivalent de 10 feuilles de papier. Une carte postale ou une photo imprimée passeront sans peine, mais pas un livre, même fin. Canon prend d’ailleurs bien soin de recommander d’enlever les trombones, mais aussi les agrafes qui pourraient abimer un élément interne.
On peut numériser plusieurs formats et le scanner s’y retrouvera sans peine et saura s’adapter à la taille de chacun. Attention en revanche, on peut difficile numériser en même temps plusieurs documents de largeur différente. Même si Canon a fait un bon travail pour "récupérer" un document qui n’est pas scanné droit, il ne fait pas non plus des miracles et le résultat sera souvent perfectible, comme on peut le voir sur cet exemple. En prenant le temps de caler la carte postale, le résultat est parfait.
Sur le scanner, il n’y a qu’un seul bouton qui fait tout le travail. Bleuté quand l’imageFORMULA P-208 est alimenté et prêt à être utilisé, il permet de lancer la numérisation pour toutes les feuilles insérées entre les réglettes. Il n’y a aucun bouton d’allumage, et pour cause : contrairement au Doxie Go que l’on évoquait en début d’article, ce scanner ne contient pas de batterie et il ne fonctionne qu’une fois alimenté par l’ordinateur. Notons que l’on peut malgré tout éteindre l’appareil en le fermant complètement : la trappe est équipée d’un capteur qui coupe l’alimentation quand elle est fermée.
Pour fournir l’énergie nécessaire à son scanner, Canon a opté pour un câble micro-USB qui vient se positionner sur le côté droit. Ce câble sert autant à l’alimentation qu’au transfert des données entre l’ordinateur et l’appareil. Pour terminer ce tour de l’imageFORMULA P-208, signalons la housse de transport livrée par Canon qui est de très mauvaise qualité, mais qui a l’intérêt d’être livrée avec…
Inutile d’installer un logiciel pour utiliser l’imageFORMULA P-208 : il suffit de relier le scanner à un Mac ou un PC sous Windows et vous pourrez l’utiliser. Le constructeur a intégré un petit espace mémoire dans son produit qui sert à stocker les logiciels nécessaires à son bon fonctionnement. Sur Mac, une fenêtre du Finder s’ouvrira automatiquement à la connexion avec le logiciel avec l’application à utiliser.
Par défaut, l’application est extrêmement simple puisqu’elle ne présente, au démarrage, que deux options et un bouton qui est en fait un clone de celui que l’on trouve sur le scanner. Les deux options concernent l’automatisation du processus : en laissant les paramètres par défaut, on peut utiliser le scanner en glissant simplement la ou les feuilles à numériser et en appuyant sur le bouton.
L’imageFORMULA P-208 est muni d’un petit élément qui bloque physiquement les pages dans le chargeur avant l’opération. Ce blocage physique assure que les feuilles ne bougeront pas pendant les opérations, il permet aussi de gérer plusieurs feuilles à la fois. Canon a bien fait les choses en intégrant non pas une, mais deux têtes de lecture à son produit : le scanner est ainsi recto verso et il suffit d’un passage pour récupérer les deux côtés d’un même papier. L’appareil détecte automatiquement les faces blanches pour ne vous proposer que les côtés utiles.
Avec tous ces éléments combinés, le scanner de Canon est très efficace, beaucoup plus que le Doxie. S’il n’est pas nécessairement plus rapide à passer une feuille, il évite toutefois de répéter l’opération pour l’autre côté et permet ainsi d’aller deux fois plus vite. Mieux, son chargeur de feuilles offre un gain de temps indéniable si vous devez scanner plusieurs papiers ou photos à la suite. L’imageFORMULA P-208 numérise jusqu’à 10 feuilles à la fois en commençant par celle qui est en bas de la pile. Posez votre pile dans l’ordre de lecture — la première feuille en haut — et l’appareil numérisera le tout dans le bon ordre, sans changer le sens de la pile de papiers.
Le logiciel développé par Canon a été logiquement adapté à ces paramètres spécifiques. CaptureOnTouch Lite, c’est son nom, enchaîne ainsi les numérisations et les présente finalement sous la forme d’une longue liste. Vous pouvez ainsi scanner tout un document et ensuite seulement l’exporter en utilisant le logiciel.
Son interface est réduite à l’essentiel par défaut, mais tous les paramètres importants s’y trouvent en cas de besoin. L’export par exemple ne laisse par défaut le choix qu’entre trois formats de fichier — PDF, JPEG ou TIFF — et la destination, mais on peut régler précisément la manière de nommer le document en sortie, ou encore la qualité des fichiers enregistrés.
Le plus simple est d'utiliser l'imageFORMULA P-208 sans installer de logiciel, en le connectant et en ouvrant le programme présent directement dans le scanner. Vous avez toutefois une seconde possibilité, qui offre plus de fonctions et d'options. Pour l'activer, il faut d'abord désactiver la fonction "Auto Start", ce qui se fait à l'aide d'un interrupteur à l'arrière du scanner.
Quand c'est fait, il ne se passera plus rien à la connexion du scanner. Pour utiliser ce dernier, il faut préalablement installer la version complète de CaptureOnTouch fournie par Canon. Ce logiciel reprend la même interface que celui que l'on avait évoquait précédemment, mais avec principalement des tâches qui automatisent les opérations. On peut ainsi numériser un document et l'envoyer directement par mail. C'est bien, mais on se demande bien pourquoi on ne peut pas obtenir le même résultat en mode "Auto Start", moins contraignant.
En amont, on peut faire confiance aux réglages par défaut du scanner qui va tenter de modifier ses paramètres en fonction du type de document détecté. Sur ce point, Canon fait un plutôt bon travail, mais le constructeur a tendance à privilégier la rapidité plutôt que la qualité des fichiers. Si vous désirez numériser des photos et obtenir la meilleure qualité, il faut désactiver le mode automatique et changer les paramètres. Le constructeur en propose quelques-uns de base, mais on peut aussi accéder à des paramètres avancés et tout régler, y compris les modifications effectuées sur les images pour en améliorer la lisibilité.
En règle générale, les paramètres automatiques sont largement suffisants. L’imageFORMULA P-208 est plus conçu pour des documents avec du texte que des photos et dans ce contexte, il fait un excellent travail. Le recto-verso fonctionne bien, y compris pour détecter la face à scanner dans le cas où la feuille n’est imprimée que d’un côté. Ajoutons qu’un module OCR est censé transformer l’image en texte exploitable, mais cette fonction fait preuve d’une efficacité très relative, comme le montre bien cet exemple (le texte à droite est extrait du PDF à gauche). On peut très bien, au moment de l’export, désactiver cette fonction.
Même si ce n’est pas la cible de ce scanner, nous avons également testé l’imageFORMULA P-208 avec quelques photos. Premier constat, le mode automatique se révèle vite insuffisant pour stocker des versions numériques ou simplement pour imprimer : il faudra passer en manuel pour augmenter la définition. En export, il faut aussi penser à augmenter la qualité des fichiers JPEG, voire à passer au TIFF. Au maximum, on peut ainsi obtenir un fichier d’une trentaine de mégas pour une photo de taille standard.
La qualité est correcte, sans égaler les meilleurs scanners à plat de Canon. Nous avons également testé le Doxie Go sur les mêmes photos, pour un résultat surprenant : il ne peut pas extraire autre chose que du JPEG et ses fichiers sont de moins bonne qualité, mais le résultat est meilleur à l’œil. Les couleurs sont plus fidèles, les ombres mieux débouchées et le bruit réduit. En revanche, comme on le constate sur les photos, l’imageFORMULA P-208 a réalisé un scan parfaitement net quand son concurrent laissait un trait horizontal au milieu du cliché.
Cette comparaison est l’occasion de relever un autre point fort du produit Canon : son silence. C’est bien simple, dans une pièce un peu bruyante, on ne l’entend même pas fonctionner tellement il est silencieux. Contrairement au scanner de Doxie, assez bruyant, celui qui est testé ici peut tout à fait être utilisé dans un environnement où le calme est important, comme une bibliothèque. Un bon point.
Contrairement au Doxie Go, ce scanner est portable, mais pas indépendant. Il ne dispose ni d’une batterie, ni d’une mémoire interne pour stocker les éléments scannés et on ne peut utiliser l’imageFORMULA P -208 sans un ordinateur. En intégrant le logiciel nécessaire à son bon fonctionnement, Canon a malgré tout eu une bonne idée, puisqu’on peut utiliser son produit sur n’importe quel Mac ou PC sans avoir à récupérer et installer un autre logiciel.
Sur OS X, on aurait aimé que le scanner soit automatiquement reconnu par le système et ainsi utiliser l’application Transfert d’images. De manière plus générale, ce choix limite l’utilisation du produit loin d’un ordinateur, ce qui est parfois contraignant. Canon propose toutefois une solution optionnelle avec le module sans fil WU10. Doté d’une batterie qui alimente autant la puce WiFi que le scanner lui-même, ce module est censé apporter à l’imageFORMULA P -208 un peu d’autonomie, même s’il faut toujours un appareil doté de WiFi à portée du produit.
Avant d’utiliser ce module, vous devez tout d’abord installer un utilitaire qui va se charger de faire le lien entre l’ordinateur et le scanner. Après installation et redémarrage, il va chercher les scanners disponibles sur le réseau ou à proximité et les relier au Mac. Une fois que c’est fait, le logiciel se charge comme si on avait relié le produit au Mac directement en USB.
Pour faire le lien entre les deux appareils, le plus simple est de passer par une connexion directe : le module sans-fil crée son propre réseau WiFi et on connecte le Mac à ce réseau. Cette méthode est simple à mettre en place, mais elle a un inconvénient majeur : vous ne pouvez plus vous connecter à Internet sur l’ordinateur, du moins pas en WiFi.
Si vous voulez conserver votre connexion WiFi, il faut utiliser l’autre méthode de connexion qui passe en fait par le WPS. Cette norme intégrée à certains routeurs permet de relier deux réseaux WiFi : elle sert en temps normal à étendre un réseau sans-fil, par exemple avec une borne Airport Express. Si votre routeur est compatible, vous pouvez utiliser ce mode pour relier le module au routeur et y accéder avec n’importe quel ordinateur ou appareil relié au routeur.
Dans les deux cas, n’oubliez pas de lire attentivement le manuel pour ne pas passer à côté de la configuration loin d’être intuitive. Sur notre Mac, nous avons réussi à configurer l’ensemble et utiliser l’imageFORMULA P -208 sans trop de problèmes, même si le rythme de numérisation est largement ralenti. Si vous utilisez le scanner juste à côté de l’ordinateur en connexion directe, la vitesse reste bonne, mais l’utilisation du WiFi n’a plus d’intérêt. En s’éloignant un peu, la vitesse chute rapidement, si bien que la plupart du temps, on aura plus vite fait de revenir près du Mac avec le document à numériser pour le faire en USB.
Plus que pour les ordinateurs traditionnels, ce module WiFi est surtout intéressant pour les appareils mobiles. Canon fournit une application pour iPhone et iPad et pour appareils Android qui doit permettre de numériser ses documents sans ordinateur. Du moins, en théorie : en pratique, nous n’avons jamais réussi à connecter le scanner à notre iPhone, que ce soit en connexion directe ou en WPS.
Ajoutons que CaptureOnTouch Mobile [1.2.0 – Français – Gratuit – iPhone/iPad – Canon Electronics Inc.] n’est toujours pas optimisée pour l’iPhone 5, ce qui est assez scandaleux pour une application mise à jour pour la dernière fois en mai 2013. Dans l’ensemble, cette fonction sans-fil nous a déçus : avec son lecteur de carte SD, le Doxie Go propose une solution beaucoup plus simple et agréable, paradoxalement.
Disons-le, ce module WU10 ne nous a pas convaincus. L’idée de base n’était pas mauvaise et sa batterie amovible capable d’alimenter le scanner pour plusieurs centaines de copies permet de l’utiliser sans exploiter la batterie de l’ordinateur. De bonnes idées donc, mais la réalisation n’est vraiment pas à la hauteur du scanner.
Le boîtier est encombrant et fait d’un plastique très banal. Plus gênant, la mise en place de la connexion sans-fil est contraignante et ne fonctionnera pas à chaque fois. Si vous avez une Freebox chez vous par exemple, vous ne pourrez pas utiliser le mode WPS pourtant bien plus pratique. Tout ceci serait excusable si Canon livrait le module WiFi avec son scanner, mais il n’en est rien.
Le WU10 est une option payante et extrêmement chère en comparaison, puisqu’il faut débourser 200 € environ, soit le prix de l’imageFORMULA P -208. À ce prix, on ne voit pas comment on pourrait recommander ce module… Pour nous, ce scanner est un bon produit avec un fil et donc nécessairement relié à un ordinateur.
Si vous n’avez pas besoin de la portabilité d’un Doxie, le constructeur propose ici un scanner de qualité, rapide et très silencieux. Son mode recto verso et son chargeur — même limité à 10 feuilles — s’avèrent extrêmement utiles et on accepte d’autant mieux la nécessaire concession sur l’encombrement et le poids. Au total, seul le prix pourrait faire hésiter : à 200 € environ, il n’est pas vraiment donné, mais il fait le travail qu’on lui demande, et le fait très bien.
Un scanner solide et performant
La première prise en main du produit surprend : l’imageFORMULA P-208 respire la solidité avec son poids important (environ 600 grammes selon son constructeur) et sa densité tout aussi élevée. Contrairement aux produits de la gamme Doxie, le scanner de Canon ne semble pas du tout fragile, bien au contraire. Un gage de qualité, même s'il reste certainement sensible aux chocs, avec les nombreuses pièces mobiles qui le composent.
Fermé, le scanner mesure un petit peu plus de 31 centimètres de long, 4 centimètres de hauteur et 5,5 centimètres de large. À titre de comparaison, c’est près de cinq centimètres de plus que le Doxie Go et la différence est sensible : un élément à prendre en compte avant achat. Pour l’utiliser, il faudra en outre ouvrir la trappe et ainsi augmenter d’environ deux centimètres la largeur. Comme ses concurrents, l’imageFORMULA P-208 ne contient pas de bac de réception et il faudra prévoir de l’espace de part et d’autre du bloc, pendant les opérations de numérisation, pour que les feuilles circulent sans heurt.
Le scanner de Canon (derrière) est significativement plus long que celui de Doxie (devant).
Ce scanner dispose de deux réglettes qui offrent un meilleur alignement des feuilles. De fait, le taux d’erreur est réduit de manière très significative : une fois les feuilles positionnées, elles ne bougent plus pendant toute la durée des opérations. Ces barrettes de maintien ont un autre intérêt : on peut utiliser le scanner avec plusieurs feuilles. Le constructeur indique que l’on peut en mettre dix à la fois, de quoi accélérer de manière significative les opérations de numérisation.
L’imageFORMULA P-208 est capable numériser n’importe quel document, à la double condition qu’il ne fasse pas plus de 22 centimètres de large et qu’il ne soit pas plus épais que l’équivalent de 10 feuilles de papier. Une carte postale ou une photo imprimée passeront sans peine, mais pas un livre, même fin. Canon prend d’ailleurs bien soin de recommander d’enlever les trombones, mais aussi les agrafes qui pourraient abimer un élément interne.
On peut numériser plusieurs formats et le scanner s’y retrouvera sans peine et saura s’adapter à la taille de chacun. Attention en revanche, on peut difficile numériser en même temps plusieurs documents de largeur différente. Même si Canon a fait un bon travail pour "récupérer" un document qui n’est pas scanné droit, il ne fait pas non plus des miracles et le résultat sera souvent perfectible, comme on peut le voir sur cet exemple. En prenant le temps de caler la carte postale, le résultat est parfait.
Si vous n’utilisez pas les guides, le scanner fait ce qu’il peut pour redresser l’image, mais c’est rarement parfait.
Sur le scanner, il n’y a qu’un seul bouton qui fait tout le travail. Bleuté quand l’imageFORMULA P-208 est alimenté et prêt à être utilisé, il permet de lancer la numérisation pour toutes les feuilles insérées entre les réglettes. Il n’y a aucun bouton d’allumage, et pour cause : contrairement au Doxie Go que l’on évoquait en début d’article, ce scanner ne contient pas de batterie et il ne fonctionne qu’une fois alimenté par l’ordinateur. Notons que l’on peut malgré tout éteindre l’appareil en le fermant complètement : la trappe est équipée d’un capteur qui coupe l’alimentation quand elle est fermée.
Pour fournir l’énergie nécessaire à son scanner, Canon a opté pour un câble micro-USB qui vient se positionner sur le côté droit. Ce câble sert autant à l’alimentation qu’au transfert des données entre l’ordinateur et l’appareil. Pour terminer ce tour de l’imageFORMULA P-208, signalons la housse de transport livrée par Canon qui est de très mauvaise qualité, mais qui a l’intérêt d’être livrée avec…
Logiciel et résultat : un scanner convaincant
Inutile d’installer un logiciel pour utiliser l’imageFORMULA P-208 : il suffit de relier le scanner à un Mac ou un PC sous Windows et vous pourrez l’utiliser. Le constructeur a intégré un petit espace mémoire dans son produit qui sert à stocker les logiciels nécessaires à son bon fonctionnement. Sur Mac, une fenêtre du Finder s’ouvrira automatiquement à la connexion avec le logiciel avec l’application à utiliser.
Par défaut, l’application est extrêmement simple puisqu’elle ne présente, au démarrage, que deux options et un bouton qui est en fait un clone de celui que l’on trouve sur le scanner. Les deux options concernent l’automatisation du processus : en laissant les paramètres par défaut, on peut utiliser le scanner en glissant simplement la ou les feuilles à numériser et en appuyant sur le bouton.
L’imageFORMULA P-208 est muni d’un petit élément qui bloque physiquement les pages dans le chargeur avant l’opération. Ce blocage physique assure que les feuilles ne bougeront pas pendant les opérations, il permet aussi de gérer plusieurs feuilles à la fois. Canon a bien fait les choses en intégrant non pas une, mais deux têtes de lecture à son produit : le scanner est ainsi recto verso et il suffit d’un passage pour récupérer les deux côtés d’un même papier. L’appareil détecte automatiquement les faces blanches pour ne vous proposer que les côtés utiles.
Avec tous ces éléments combinés, le scanner de Canon est très efficace, beaucoup plus que le Doxie. S’il n’est pas nécessairement plus rapide à passer une feuille, il évite toutefois de répéter l’opération pour l’autre côté et permet ainsi d’aller deux fois plus vite. Mieux, son chargeur de feuilles offre un gain de temps indéniable si vous devez scanner plusieurs papiers ou photos à la suite. L’imageFORMULA P-208 numérise jusqu’à 10 feuilles à la fois en commençant par celle qui est en bas de la pile. Posez votre pile dans l’ordre de lecture — la première feuille en haut — et l’appareil numérisera le tout dans le bon ordre, sans changer le sens de la pile de papiers.
Le logiciel développé par Canon a été logiquement adapté à ces paramètres spécifiques. CaptureOnTouch Lite, c’est son nom, enchaîne ainsi les numérisations et les présente finalement sous la forme d’une longue liste. Vous pouvez ainsi scanner tout un document et ensuite seulement l’exporter en utilisant le logiciel.
Son interface est réduite à l’essentiel par défaut, mais tous les paramètres importants s’y trouvent en cas de besoin. L’export par exemple ne laisse par défaut le choix qu’entre trois formats de fichier — PDF, JPEG ou TIFF — et la destination, mais on peut régler précisément la manière de nommer le document en sortie, ou encore la qualité des fichiers enregistrés.
Le plus simple est d'utiliser l'imageFORMULA P-208 sans installer de logiciel, en le connectant et en ouvrant le programme présent directement dans le scanner. Vous avez toutefois une seconde possibilité, qui offre plus de fonctions et d'options. Pour l'activer, il faut d'abord désactiver la fonction "Auto Start", ce qui se fait à l'aide d'un interrupteur à l'arrière du scanner.
Quand c'est fait, il ne se passera plus rien à la connexion du scanner. Pour utiliser ce dernier, il faut préalablement installer la version complète de CaptureOnTouch fournie par Canon. Ce logiciel reprend la même interface que celui que l'on avait évoquait précédemment, mais avec principalement des tâches qui automatisent les opérations. On peut ainsi numériser un document et l'envoyer directement par mail. C'est bien, mais on se demande bien pourquoi on ne peut pas obtenir le même résultat en mode "Auto Start", moins contraignant.
En amont, on peut faire confiance aux réglages par défaut du scanner qui va tenter de modifier ses paramètres en fonction du type de document détecté. Sur ce point, Canon fait un plutôt bon travail, mais le constructeur a tendance à privilégier la rapidité plutôt que la qualité des fichiers. Si vous désirez numériser des photos et obtenir la meilleure qualité, il faut désactiver le mode automatique et changer les paramètres. Le constructeur en propose quelques-uns de base, mais on peut aussi accéder à des paramètres avancés et tout régler, y compris les modifications effectuées sur les images pour en améliorer la lisibilité.
En règle générale, les paramètres automatiques sont largement suffisants. L’imageFORMULA P-208 est plus conçu pour des documents avec du texte que des photos et dans ce contexte, il fait un excellent travail. Le recto-verso fonctionne bien, y compris pour détecter la face à scanner dans le cas où la feuille n’est imprimée que d’un côté. Ajoutons qu’un module OCR est censé transformer l’image en texte exploitable, mais cette fonction fait preuve d’une efficacité très relative, comme le montre bien cet exemple (le texte à droite est extrait du PDF à gauche). On peut très bien, au moment de l’export, désactiver cette fonction.
Même si ce n’est pas la cible de ce scanner, nous avons également testé l’imageFORMULA P-208 avec quelques photos. Premier constat, le mode automatique se révèle vite insuffisant pour stocker des versions numériques ou simplement pour imprimer : il faudra passer en manuel pour augmenter la définition. En export, il faut aussi penser à augmenter la qualité des fichiers JPEG, voire à passer au TIFF. Au maximum, on peut ainsi obtenir un fichier d’une trentaine de mégas pour une photo de taille standard.
La qualité est correcte, sans égaler les meilleurs scanners à plat de Canon. Nous avons également testé le Doxie Go sur les mêmes photos, pour un résultat surprenant : il ne peut pas extraire autre chose que du JPEG et ses fichiers sont de moins bonne qualité, mais le résultat est meilleur à l’œil. Les couleurs sont plus fidèles, les ombres mieux débouchées et le bruit réduit. En revanche, comme on le constate sur les photos, l’imageFORMULA P-208 a réalisé un scan parfaitement net quand son concurrent laissait un trait horizontal au milieu du cliché.
Comparaison de l’imageFORMULA P-208 (gauche) et du Doxie Go (droite) – clic pour agrandir
Cette comparaison est l’occasion de relever un autre point fort du produit Canon : son silence. C’est bien simple, dans une pièce un peu bruyante, on ne l’entend même pas fonctionner tellement il est silencieux. Contrairement au scanner de Doxie, assez bruyant, celui qui est testé ici peut tout à fait être utilisé dans un environnement où le calme est important, comme une bibliothèque. Un bon point.
Option sans-fil : un scanner autonome ?
Contrairement au Doxie Go, ce scanner est portable, mais pas indépendant. Il ne dispose ni d’une batterie, ni d’une mémoire interne pour stocker les éléments scannés et on ne peut utiliser l’imageFORMULA P -208 sans un ordinateur. En intégrant le logiciel nécessaire à son bon fonctionnement, Canon a malgré tout eu une bonne idée, puisqu’on peut utiliser son produit sur n’importe quel Mac ou PC sans avoir à récupérer et installer un autre logiciel.
Sur OS X, on aurait aimé que le scanner soit automatiquement reconnu par le système et ainsi utiliser l’application Transfert d’images. De manière plus générale, ce choix limite l’utilisation du produit loin d’un ordinateur, ce qui est parfois contraignant. Canon propose toutefois une solution optionnelle avec le module sans fil WU10. Doté d’une batterie qui alimente autant la puce WiFi que le scanner lui-même, ce module est censé apporter à l’imageFORMULA P -208 un peu d’autonomie, même s’il faut toujours un appareil doté de WiFi à portée du produit.
Avant d’utiliser ce module, vous devez tout d’abord installer un utilitaire qui va se charger de faire le lien entre l’ordinateur et le scanner. Après installation et redémarrage, il va chercher les scanners disponibles sur le réseau ou à proximité et les relier au Mac. Une fois que c’est fait, le logiciel se charge comme si on avait relié le produit au Mac directement en USB.
Pour faire le lien entre les deux appareils, le plus simple est de passer par une connexion directe : le module sans-fil crée son propre réseau WiFi et on connecte le Mac à ce réseau. Cette méthode est simple à mettre en place, mais elle a un inconvénient majeur : vous ne pouvez plus vous connecter à Internet sur l’ordinateur, du moins pas en WiFi.
Connexion directe entre le Mac et le scanner
Si vous voulez conserver votre connexion WiFi, il faut utiliser l’autre méthode de connexion qui passe en fait par le WPS. Cette norme intégrée à certains routeurs permet de relier deux réseaux WiFi : elle sert en temps normal à étendre un réseau sans-fil, par exemple avec une borne Airport Express. Si votre routeur est compatible, vous pouvez utiliser ce mode pour relier le module au routeur et y accéder avec n’importe quel ordinateur ou appareil relié au routeur.
Dans les deux cas, n’oubliez pas de lire attentivement le manuel pour ne pas passer à côté de la configuration loin d’être intuitive. Sur notre Mac, nous avons réussi à configurer l’ensemble et utiliser l’imageFORMULA P -208 sans trop de problèmes, même si le rythme de numérisation est largement ralenti. Si vous utilisez le scanner juste à côté de l’ordinateur en connexion directe, la vitesse reste bonne, mais l’utilisation du WiFi n’a plus d’intérêt. En s’éloignant un peu, la vitesse chute rapidement, si bien que la plupart du temps, on aura plus vite fait de revenir près du Mac avec le document à numériser pour le faire en USB.
Plus que pour les ordinateurs traditionnels, ce module WiFi est surtout intéressant pour les appareils mobiles. Canon fournit une application pour iPhone et iPad et pour appareils Android qui doit permettre de numériser ses documents sans ordinateur. Du moins, en théorie : en pratique, nous n’avons jamais réussi à connecter le scanner à notre iPhone, que ce soit en connexion directe ou en WPS.
Ajoutons que CaptureOnTouch Mobile [1.2.0 – Français – Gratuit – iPhone/iPad – Canon Electronics Inc.] n’est toujours pas optimisée pour l’iPhone 5, ce qui est assez scandaleux pour une application mise à jour pour la dernière fois en mai 2013. Dans l’ensemble, cette fonction sans-fil nous a déçus : avec son lecteur de carte SD, le Doxie Go propose une solution beaucoup plus simple et agréable, paradoxalement.
Disons-le, ce module WU10 ne nous a pas convaincus. L’idée de base n’était pas mauvaise et sa batterie amovible capable d’alimenter le scanner pour plusieurs centaines de copies permet de l’utiliser sans exploiter la batterie de l’ordinateur. De bonnes idées donc, mais la réalisation n’est vraiment pas à la hauteur du scanner.
Le boîtier est encombrant et fait d’un plastique très banal. Plus gênant, la mise en place de la connexion sans-fil est contraignante et ne fonctionnera pas à chaque fois. Si vous avez une Freebox chez vous par exemple, vous ne pourrez pas utiliser le mode WPS pourtant bien plus pratique. Tout ceci serait excusable si Canon livrait le module WiFi avec son scanner, mais il n’en est rien.
Le WU10 est une option payante et extrêmement chère en comparaison, puisqu’il faut débourser 200 € environ, soit le prix de l’imageFORMULA P -208. À ce prix, on ne voit pas comment on pourrait recommander ce module… Pour nous, ce scanner est un bon produit avec un fil et donc nécessairement relié à un ordinateur.
Si vous n’avez pas besoin de la portabilité d’un Doxie, le constructeur propose ici un scanner de qualité, rapide et très silencieux. Son mode recto verso et son chargeur — même limité à 10 feuilles — s’avèrent extrêmement utiles et on accepte d’autant mieux la nécessaire concession sur l’encombrement et le poids. Au total, seul le prix pourrait faire hésiter : à 200 € environ, il n’est pas vraiment donné, mais il fait le travail qu’on lui demande, et le fait très bien.