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Test de l’iMac 27" Core i7 à 3,4 GHz fin-2012 avec Fusion Drive

Anthony Nelzin-Santos

mercredi 26 décembre 2012 à 16:00 • 39

Matériel

Pour 2 649 €, vous pouvez vous offrir un Mac Pro et garder un peu de monnaie, ou craquer pour un tout nouvel iMac 27" avec un processeur Core i7 cadencé à 3,4 GHz, un Fusion Drive de 1 To et une carte Nvidia Geforce GTX 680MX. Un iMac au prix d’un Mac Pro, mais cet iMac est-il au niveau du Mac Pro ? La réponse dans notre test.



iMac © Anthony Nelzin



Un ordinateur de bureau très grand et très fin



Le nouveau design de l’iMac, bords très fins et dos très bombé, donne au modèle 21,5" un petit côté rondouillard assez sympathique. Sur le modèle 27", l’impression est tout autre : la courbe du dos étant moins prononcée, il paraît vraiment plus fin, plus sculpté, plus racé. Son profil n’est pas sans rappeler celui de l’iPad de première génération, mais un iPad de 27" !



iMac © Anthony Nelzin



Une des raisons de cette cure de minceur est la disparition du lecteur optique, une autre est la nouvelle conception de l’ensemble écran. Il conserve sa dalle IPS 2 560 x 1 440 px rétroéclairée par DEL, mais celle-ci est 5 mm plus fine qu’avant et directement collée à la vitre la protégeant. Ce processus de lamination totale économise 2 mm de plus et supprime une lame d’air génératrice de reflets. Ajoutez-y un revêtement spécifique de dioxyde de silicium et de pentoxyde de niobium en dépôt par plasma, et les reflets sont censés être réduits de 75 %. Ce chiffre est difficile à vérifier, mais la réalité est incontestable : les reflets sont moins présents et moins gênants. La colorimétrie est très bonne (chaque écran serait étalonné à l'usine), mais notre sonde y a (un tout petit peu) trouvé à redire.



Cet écran n’est plus fixé au châssis par des aimants, mais est désormais collé : il faudra donc user d’un décapeur thermique pour le retirer et pouvoir par exemple changer le disque dur. Contrairement au 21,5", le modèle 27" conserve la trappe permettant d’accéder à la mémoire vive et de la changer ; elle est désormais située derrière le pied. Il faut débrancher le câble d’alimentation pour accéder au bouton permettant de retirer le couvercle, une bonne idée qui évitera des accidents. ll suffit ensuite de tirer sur de petits leviers pour retirer les barrettes, là encore une très bonne idée. L’ensemble du système est d’excellente facture : quand Apple laisse l’accès aux composants, elle sait s’y prendre.





Le nouvel iMac 27" pèse 4 kg de moins que son prédécesseur — son poids de 9,5 kg est en fait comparable à celui de l’ancien 21,5". Ce n’est pas le plus important pour une machine de bureau, mais cela permet par exemple de plus facilement la tourner, ce qui est indispensable pour atteindre le nouveau placement du lecteur SD, ainsi que les autres ports (casque, 4 USB 3.0, 2 Thunderbolt, Ethernet Gigabit). Cela aurait aussi pu faciliter l’utilisation avec une monture VESA, mais l’iMac n’est malheureusement plus compatible avec cette norme. Il ne s’agit cette fois pas d’un détail : l’utilisation de pieds VESA était le seul moyen d’améliorer l’ergonomie par ailleurs désastreuse de l’iMac (pas de réglage en hauteur notamment). C’est d’autant plus dommage que l’iMac 27" est souvent utilisé dans un cadre professionnel où l’ergonomie des postes est un point important.



iMac © Anthony Nelzin



Le son est un des rares éléments qui n’a pas été sacrifié sur l’autel de la finesse. Apple a toujours utilisé la caisse des iMac pour amplifier naturellement le son ; c’est d’autant plus vrai sur ce modèle dont le quart supérieur est pour ainsi dire vide. Comparé à l’ancien 27", le nouveau modèle offre un son plus ample, mais surtout plus clair et mieux défini, notamment dans le haut-médium et les aigus. Les haut-parleurs intégrés devraient donc suffire pour beaucoup, et s’en sortent même particulièrement bien pour la lecture de films.



Le meilleur de l’iMac



La configuration que nous testons ici est la meilleure disponible : au modèle de base facturé 2 049 € ont été ajoutées une option processeur à 200 €, l’option Fusion Drive à 150 € et une option graphismes à 150 €, pour un total donc de 2 649 €. Ce n’est pas encore l’iMac le plus cher que vous (ne) pouvez (pas) vous offrir : passez à 768 Go de SSD et 32 Go de RAM et l’addition grimpera à… 4 299 € !



iMac © Anthony Nelzin



Le processeur en question est un Intel Core i7-3770, un processeur haut de gamme qui est aussi le seul compatible Hyperthreading que vous trouverez dans un Mac cette année. Ses quatre cœurs physiques cadencés à 3,4 GHz sont donc utilisés comme huit cœurs logiques par les applications optimisées pour le parallélisme. Le Turbo Boost lui permet de passer de cette fréquence nominale sur tous les cœurs à une fréquence maximale de 3,9 GHz sur un seul cœur. On rappelle que l’iMac utilise des processeurs « desktop », montés sur socket LGA 1155 /H2 et donc échangeables, même s’il ne faut pas avoir froid aux yeux pour le faire.



La meilleure carte graphique disponible en option est la Nvidia Geforce GTX 680MX, qui est tout simplement la meilleure carte graphique « mobile » de la gamme Nvidia. Basée sur l’architecture Kepler, elle consomme en fait trop pour être intégrée à un ordinateur portable normal : elle est un quart plus puissante que la GTX 680M qu’elle remplace et au niveau de la GTX 580 de bureau. Elle n’a aucun problème avec les jeux mêmes les plus récents avec tous les détails en full HD, ou avec les détails élevés en définition native. Elle est par ailleurs particulièrement adaptée au décodage des vidéos (full HD ou mieux), ce qui est parfaitement en ligne avec les usages de cette machine.



Nous avons enfin opté pour un Fusion Drive de 1 To, qui est comme vous le savez composé d’un disque dur de 1 To et d’un SSD de 128 Go. Le SSD en question, fourni par Samsung dans notre modèle, est un barrette placée sur la carte-mère immédiatement au-dessus des ports — très exactement du premier port USB suivant le lecteur SD au port Ethernet. Il fallait composer avec un disque dur 2,5" tournant à 5 400 TPM sur le modèle 21,5", Apple a conservé un plus classique disque 3,5" tournant à 7 200 TPM sur le 27". Le modèle le plus fréquent sera un Seagate Barracuda.



Un Mac Pro tout-en-un



Les tests bruts offrent toujours une bonne indication du niveau global de performances. Sans surprise, le Mac Pro d’entrée de gamme est lâché (5,09 au test xCPU) — mais il faut dire que son processeur de 2009 est dépassé même par les iMac 21,5" et les Mac mini boostés. Sans doute plus important, cet iMac 27" n’est pas très loin des Mac Pro haut de gamme (8,68 au test xCPU). Pas la peine de comparer les cartes graphiques, les Radeon des Mac Pro ne sont pas spécialement brillantes. Mais la GTX 680MX de l’iMac promet de ne pas décevoir…





Il faut évidemment s’en remettre à des tests moins théoriques pour réellement juger de l’intérêt de cet iMac personnalisé. Certains des écarts avec les autres iMac peuvent paraître ridicules, mais il ne faut pas oublier que toute la première partie des tests tire d’abord sur le disque (les deux iMac Fusion Drive se tiennent alors dans un mouchoir de poche) et sur un seul cœur (les iMac Core i5 ne rendent alors pas trop à l’iMac Core i7).





On atteint en fait là un mur : nos tests ne sont presque plus assez exigeants pour ces machines et ne font pas assez ressortir les écarts. On remarque néanmoins de fortes différences dans les applications tirant parti de plusieurs cœurs (XLD, iMovie, Handbrake) : si vos applications sont optimisées, l’Hyper Threading de ce Core i7 est indispensable.



De même, on remarque que non seulement les gros iMac n’ont plus rien à envier aux Mac Pro, mais même qu’ils les dépassent franchement dans toute une panoplie de tâches. Le Mac Pro garde toute sa pertinence si vous voulez une tour évolutive, un écran séparé et bien évidemment de très nombreux cœurs pour des tâches très spécifiques. Mais aujourd’hui plus que jamais, et parce qu’ils n’ont pas été réellement mis à jour depuis 2010, les Mac Pro ne dominent plus réellement la gamme Apple.



La Nvidia Geforce GTX 680MX est loin d’être une mauvaise carte graphique : elle nous a permis de jouer à de nombreux jeux à la définition native de l’iMac 27" et avec les graphismes au maximum. Dans notre test fétiche avec Starcraft II, on commence sans peine la partie à plus de 150 FPS avant de redescendre vers 80 à 100. On atteint sans peine la limite de FPS de Diablo III et il est impossible de voir le moindre ralentissement dans Guild Wars 2 à fond ou dans F1 2012. Bref, il n’y a rien à redire en la matière.







Le Fusion Drive, enfin, est ici comme d’ailleurs parfaitement invisible, mais parfaitement indispensable. Il a le mérite d’apporter à l’iMac tous les avantages du SSD, à commencer par le silence, qui n’est pas troublé par le bruit du ventilateur, qui sait rester discret (quand il est sollicité). Mais sans les inconvénients, puisqu’un disque dur y est associé pour le stockage. Les débits sont ceux d’un SSD moyen, mais l’on sent très clairement le « débordement » vers le disque dur lorsque le SSD est plein et que l’on copie de nombreux fichiers. On rappelle qu’après avoir été ouvert deux ou trois fois, un fichier est « promu » sur le SSD : sa manipulation est alors d’une fluidité extrême et la différence est toujours très sensible.





Pour conclure



Mettez le prix d’un Mac Pro dans un iMac, et vous obtenez un iMac aussi puissant qu’un Mac Pro, voire plus. C’est aussi simple que cela.



Bien sûr, le Mac Pro garde toute sa pertinence et pour certains, l’iMac ne peut en aucun cas être considéré comme une solution de rechange. Mais pour beaucoup, ce sera le cas. Et aujourd’hui, en matière de puissance brute, le Mac Pro n’a plus rien pour lui — sa mise à jour est urgente. Et l’iMac est infiniment plus agréable à utiliser : il est puissant certes, mais il est aussi silencieux, fluide et, cerise le gâteau, beau.



Cet iMac 27" boosté n’est clairement pas donné, mais au moins en aura-t-on pour son argent.

illustration magazine 25 ans

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