Pour obtenir l’iMac « dans sa forme la plus avancée », c’est-à-dire avec un Fusion Drive, il faut débourser pas moins de 1 799 €. En vaut-il le coût ? La réponse dans notre test.
Ce test n’abordera que les détails spécifiques à ce modèle. Pour tout savoir des changements apportés par la nouvelle gamme d’iMac, voir notre test de l'iMac 21,5" Core i5 à 2,9 GHz.
Le meilleur comme le pire d’Apple
La gamme 2012 d’iMac illustre sans doute ce qu’Apple sait faire de mieux… mais aussi de pire ! Son design d’un tenant aux bords très fins et au profil gentiment rondouillard est tout simplement superbe et dissipe étonnamment bien la chaleur. Devant, son écran IPS collé à la dalle de verre est beaucoup moins sujet aux reflets, offre une très bonne reproduction des couleurs et présente une bonne définition (1 920 x 1 080 px). Derrière, sa dotation en ports est correcte : on regrette la disparition du FireWire 800 et de l’entrée son, mais on gagne un deuxième Thunderbolt, de l’USB 3.0 sur les quatre ports et un deuxième micro intégré.
L’iMac a rarement été une machine facile à ouvrir, mais la gamme 2012 remporte sans doute une palme en la matière. On peut comprendre que l’ensemble-écran soit désormais collé au châssis, il ne sera de toute manière pas beaucoup moins démonté que lorsque la dalle était simplement retenue par des aimants et l’écran vissé. Mais on comprend d’autant moins la disparition de la trappe pour changer la mémoire vive, sachant que les composants sont loin de remplir le châssis. Des composants qui sont eux-mêmes le fruit d’un savant compromis.
Il reste (un peu) de place dans l'iMac 21,5". Image iFixit.
L’Intel Core i5-3470S de cet iMac dispose de quatre cœurs physiques, mais n’inclut pas l’HyperThreading, un comble pour une machine de ce calibre. C’est en fait un processeur « desktop » de milieu de gamme monté sur un socket LGA 1155 /H2. Il est si difficile de le changer qu’on aurait sans doute préféré un processeur soudé comme le Core i7 « mobile » des MacBook Pro Retina 15", lui aussi quadricœur, mais avec l’HyperThreading. Heureusement que le Turbo Boost est là pour augmenter la fréquence de 2,9 GHz à 3,6 GHz sur les tâches qui ne sont pas parallélisées.
La Nvidia GeForce GT 650M choisie par Apple est au contraire une bonne carte graphique « mobile » de milieu de gamme. Utilisant l’architecture Kepler, elle est au niveau des cartes graphiques « mobiles » haut de gamme de la précédente génération et s’accommode assez bien de la plupart des jeux récents, du moins si l’on ne pousse pas trop les détails. Elle n’a évidemment aucun problème avec les jeux moins exigeants en pleine définition avec tous les détails, ce qui devrait convenir au public visé par cet iMac. Enfin, la GT 650M est particulièrement adaptée au décodage des vidéos (full HD ou mieux), ce qui est là encore parfaitement en ligne avec les usages de cette machine.
Des performances bonnes, mais pas exceptionnelles
Ces choix ont des conséquences directes sur les tests bruts : les iMac 2012 sont clairement plus performants que les iMac 2011, mais sont aussi laissés sur place côté processeur par le Mac mini, ou de manière générale par les MacBook Pro de prix équivalent. On remarque néanmoins les belles dispositions de cette machine dans le domaine des graphismes.
Ces tests bruts ne racontent néanmoins qu’une partie de l’histoire : dans la plupart de nos tests pratiques, les iMac s’en sortent face aux MacBook Pro — parfois d’une poignée de secondes, parfois en étant trois fois plus rapides. Ils rattrapent en fait ce qu’ils perdent en nombre de cœurs par l’avance qu’ils ont en fréquence, sur des applications qui pour la plupart n’utilisent que partiellement un grand nombre de cœurs.
Ainsi dans la plupart des tâches quotidiennes, cet iMac 21,5" sera une très bonne machine familiale, d’autant qu’il n’est pas mauvais pour le jeu, et il devrait toujours trouver sa place chez de nombreux professionnels. Dans certaines utilisations plus pointues, il s’en sortira néanmoins moins bien qu’avant, et moins bien d’ailleurs que les « gros » MacBook Pro. Apple aurait voulu « castrer » l’iMac pour ne pas faire de l’ombre aux futurs Mac Pro qu’elle ne s’y serait pas pris autrement…
Une partie des bonnes performances de ce modèle précis d’iMac doit d’ailleurs être mise sur le compte du Fusion Drive : toutes les tâches nécessitant un accès au disque sont accélérées, le lancement des applications est instantané, et toutes les opérations sont plus fluides. La comparaison avec le Mac mini Fusion Drive est très instructive : les temps sont comparables dans les tâches utilisant avant tout le disque (Finder, Garageband, iPhoto, Aperture), l'iMac prend de l'avance sur les tâches où la fréquence compte (Photoshop, iMovie, QuickTime), mais n'est pas franchement devant sur les tâches où le nombre de cœurs peut aussi jouer (Blender).
Selon vos besoins donc, l'iMac 21,5" Core i5 Fusion Drive sera beaucoup plus intéressant que ces prédécesseurs… ou il redonnera de l'intérêt au Mac mini ou au Mac Pro.
Fusion Drive n'est pas aussi rapide qu'un SSD seul, mais infiniment plus qu'un disque dur standard. Il combine les avantages des deux technologies et annule leurs inconvénients.
Une machine très agréable à utiliser
Fusion Drive utilisant en priorité le SSD, l’iMac devient une machine silencieuse : il n’y a plus de disque dur à faire gratter. Quand bien même le disque dur se mettrait en marche que vous seriez bien en peine de l’entendre : les disques 2,5" sont assez discrets, d’autant plus quand ils ne tournent qu’à 5400 TPM, et celui de l’iMac est en plus amorti dans une gaine de caoutchouc.
Ce qui fait d’autant regretter que tous les iMac n’utilisent pas Fusion Drive, surtout vu leur hausse de prix : ils ont été conçus pour cette utilisation et il leur manque quelque chose quand ils ne sont pas dotés d’un SSD. Apple a raté une occasion, sans doute sciemment (marges plus « réduites » sur un tout nouveau modèle), sans doute pour cette année seulement, mais malheureusement dans tous les cas.
Autre élément qui participe au silence royal qui entoure l’iMac, son système de ventilation infaillible et inaudible, même au plus fort de nos tests les plus exigeants. L’air est aspiré par le bas et rejeté derrière le pied par un ventilateur unique et discret. Alors que la partie supérieure des iMac avait tendance à être brûlante, la zone entourant l’extraction est aujourd’hui au pire vaguement chaude.
La nouvelle conception de l’iMac ne manque certes pas de défauts, mais elle en fait une machine extrêmement agréable, à la manière du MacBook Air dans un autre genre. Mais ce modèle Fusion Drive ne fait qu’exacerber ces défauts sur les machines qui en sont dépourvues — et est cher, très cher, trop cher à notre goût. Cet iMac 21,5" Fusion Drive est passé à deux doigts (épais) de la perfection…
Sur le même sujet :
- Test de l'iMac 21,5" Core i5 à 2,7 GHz fin-2012
- Test de l'iMac 21,5" Core i5 à 2,9 GHz fin-2012