À l'ère du tout-numérique, le stylo fait de la résistance — même Samsung semble penser pouvoir vendre des Galaxy Note grâce à lui. De nombreux fabricants ont tenté de transposer le stylo dans le contexte de l'ordinateur, souvent par le biais de papier spéciaux permettant in fine la numérisation des notes. e-Pens a choisi une autre voie : son « stylo numérique » Mobile Notes fonctionne sur tout type de papier, avec un récepteur infrarouge. Pertinent ? Utile ? La réponse dans notre test.
Un « stylo numérique »
Le Mobile Notes est un stylo comme on en a vu des dizaines : fabriqué en plastique, il est assez léger sans paraître de qualité médiocre. Les deux piles V392 logés à son sommet offrent un certain équilibre. Son profil est commun, mais la prise en mains est assez bonne, quoiqu'on aurait apprécié une partie caoutchoutée ; les pointes fournies (six au format médium) sont elles aussi tout à fait communes, mais « attaquent » bien le papier et déroulent sans peiner. Le capuchon, solidement arrimé au stylo et qui ne se perdra pas facilement, sert aussi à extraire les pointes ; elles aussi fermement installées, elles pourront être abimées dans l'opération, mais qui dit remplacement dit logiquement mise à la poubelle. Bref, ce stylo ne restera pas dans les mémoires, mais il est confortable et fait son travail — ce qui est le moins que l'on puisse demander à un outil.
On remarque, au plus près de la pointe, des encoches dans le corps : ce sont les emplacements des émetteurs infrarouges, qu'un récepteur est chargé de capter. Ce petit boîtier, lui aussi en plastique, est doté de récepteurs infrarouges sur sa partie inférieure : il se fixe en haut de la page, au centre ou dans un coin, à l'aide de trois petites pinces. La fixation n'est pas toujours aisée à une main, mais l'avantage indéniable est que tout papier est « compatible », et ce dans n'importe quel format. Sur ce point, la solution d'e-Pens bat à plate couture tous les autres « stylos numériques » et leurs chers papiers spéciaux.
L'ensemble est à la fois résistant et très mobile. e-Pens fournit un coffret permettant de ranger stylo et récepteur, et même de loger quelques pointes de remplacement sous la mousse. Fait de carton, il ne résistera cependant pas à quelques voyages. Même sans ce coffret, assez imposant par ailleurs, on n'aura néanmoins pas peur de laisser stylo et récepteur dans un sac : les plastiques sont assez épais, et le récepteur est plutôt petit.
Le couple émetteur / récepteur nécessite quelques ajustements. Il ne faudra d'abord pas oublier de mettre des piles dans le stylo (elles sont fournies), et ne pas chercher à en mettre dans le récepteur (mais il faudra veiller à recharger sa batterie). Le dit récepteur devra être fixé correctement sur la page, bien au centre, ou dans un coin à un angle parfait de 45°, et il faudra faire attention à ne pas écrire sur toute la largeur d'une page A4. C'est en pratique difficile, et l'on se retrouve toujours avec un peu de texte coupé. Plus facile : on évitera de poser les doigts sur les émetteurs du stylo, mais la forme du « grip » s'en charge.
Passés ces quelques réflexes à acquérir, le fonctionnement est on ne peut plus aisé. Le récepteur allumé affiche sur son écran LCD niveau de batterie et numéro de la page en cours ; à chaque fois que le stylo se pose sur le papier, une petite icône apparaît là encore sur l'écran LCD du récepteur. Il faut avouer que la chose fait son petit effet. Arrivé à la fin de la page, il suffit d'appuyer sur le seul bouton du récepteur pour que le compteur s'incrémente, et que l'on puisse la tourner. Le récepteur enregistre tout ce que le stylo écrit — dommage qu'aucune solution n'ait été prévue pour arrêter l'enregistrement en cours de page et le reprendre par la suite.
Numériser les notes
Pour récupérer les notes, il faut brancher le récepteur à l'ordinateur à l'aide d'une connexion mini-USB — on en profitera pour recharger sa batterie. Mysoft, qui distribue ce stylo en France, le livre avec la suite MyScript de Vision Objects : récemment portée sur Mac, elle n'est pas particulièrement agréable à utiliser, mais elle fait ce qu'on lui demande.
MyScript InkRetriever est chargée de récupérer les notes stockées dans le récepteur — jusqu'à 50 pages. L'onglet « Paramètres de récupération » permet de spécifier le dossier dans lequel les notes seront enregistrées, et d'activer quelques options (dont « Examiner tous les périphériques USB », qui sera utile si le logiciel ne reconnaît pas automatiquement votre récepteur).
L'onglet « Paramètres du périphérique » permet paradoxalement d'importer les notes. Il faut d'abord indiquer au logiciel la manière dont le récepteur a été fixé à la page : sur un coin ou au centre. On cliquera ensuite sur l'étrange bouton « Télécharger l'encre » pour récupérer les notes.
Les notes sont enregistrées au format .notes : il faut utiliser MyScript Studio pour les afficher — et ainsi vérifier la qualité du travail du récepteur.
Il vous faudra sans doute quelques pages d'essai pour comprendre comment fonctionne le récepteur, et adapter votre prise de notes. De manière générale, nous n'avons jamais eu de problèmes avec un carnet au format A5 ; sur des pages A4 par contre, il faut veiller à ne pas prendre toute la largeur, et certaines lignes droites peuvent être déformées. Le stylo Mobile Notes est conçu pour l'écriture : le texte est parfaitement capté, même si l'on écrit vite et petit. Les étudiants n'auront pas trop de mal à ajouter des annotations, des croquis et des graphiques, tout en notant qu'un coup de stylo trop rapide pourra parfois perdre le récepteur et provoquer un léger décalage. N'espérez pas utiliser ce stylo pour dessiner : il ne reconnaît pas les niveaux de pression (c'est soit tout, soit rien), et le récepteur reconnaît très mal les petits coups rapides de stylo — e-Pens est néanmoins très clair sur le sujet.
MyScript Studio sert aussi à transcrire les notes textuelles en texte brut — une vraie numérisation des notes. Le résultat est assez surprenant : même en se forçant à écrire plutôt mal, le logiciel a donné de bons résultats dans sa reconnaissance des caractères.
Mieux encore : MyScript Trainer permet d'améliorer cette déjà très bonne reconnaissance en faisant écrire à l'utilisateur des textes d'exemple. Nous n'avons pas constaté d'amélioration flagrante, mais il faut dire que le niveau de base était déjà plus que convaincant.
Fonctions accessoires : le stylo Mobile Notes peut aussi servir, en mode souris, comme une tablette graphique. Comme il ne gère pas les niveaux de pression, cette fonction est de facto totalement inutile.
Conclusion
Force est de constater que le stylo Mobile Notes fonctionne plutôt bien — du moins la plupart du temps. Il nous a en effet fallu plusieurs essais pour réussir à comprendre les limites du récepteur, et à adapter le flot de l'écriture pour mieux le servir. Dans le meilleur des mondes, l'utilisateur n'aurait pas à s'adapter à la technologie — mais nous n'y sommes pas encore.
Passé ces quelques tâtonnements, cette technologie fonctionne plutôt bien, la très bonne reconnaissance de caractères de MyScript Studio étant un plus indéniable. On pourrait certes reprocher à la suite de logiciels d'être difficile à installer, particulièrement désagréable à utiliser et pas franchement bien traduite, mais elle fait ce qu'on lui demande sans broncher. Et c'est bien le principal.
Bref, ce stylo Mobile Notes devrait satisfaire les besoins des étudiants et cadres qui continuent à utiliser leurs fidèles bloc-notes mais souhaitent obtenir une copie numérique qui sera parfaitement exploitable dans un logiciel de traitement de texte. Il n'est pas sans limites, c'est certain. Mais c'est sans aucun doute une des toutes meilleures solutions du marché.
Un « stylo numérique »
Le Mobile Notes est un stylo comme on en a vu des dizaines : fabriqué en plastique, il est assez léger sans paraître de qualité médiocre. Les deux piles V392 logés à son sommet offrent un certain équilibre. Son profil est commun, mais la prise en mains est assez bonne, quoiqu'on aurait apprécié une partie caoutchoutée ; les pointes fournies (six au format médium) sont elles aussi tout à fait communes, mais « attaquent » bien le papier et déroulent sans peiner. Le capuchon, solidement arrimé au stylo et qui ne se perdra pas facilement, sert aussi à extraire les pointes ; elles aussi fermement installées, elles pourront être abimées dans l'opération, mais qui dit remplacement dit logiquement mise à la poubelle. Bref, ce stylo ne restera pas dans les mémoires, mais il est confortable et fait son travail — ce qui est le moins que l'on puisse demander à un outil.
On remarque, au plus près de la pointe, des encoches dans le corps : ce sont les emplacements des émetteurs infrarouges, qu'un récepteur est chargé de capter. Ce petit boîtier, lui aussi en plastique, est doté de récepteurs infrarouges sur sa partie inférieure : il se fixe en haut de la page, au centre ou dans un coin, à l'aide de trois petites pinces. La fixation n'est pas toujours aisée à une main, mais l'avantage indéniable est que tout papier est « compatible », et ce dans n'importe quel format. Sur ce point, la solution d'e-Pens bat à plate couture tous les autres « stylos numériques » et leurs chers papiers spéciaux.
L'ensemble est à la fois résistant et très mobile. e-Pens fournit un coffret permettant de ranger stylo et récepteur, et même de loger quelques pointes de remplacement sous la mousse. Fait de carton, il ne résistera cependant pas à quelques voyages. Même sans ce coffret, assez imposant par ailleurs, on n'aura néanmoins pas peur de laisser stylo et récepteur dans un sac : les plastiques sont assez épais, et le récepteur est plutôt petit.
Le couple émetteur / récepteur nécessite quelques ajustements. Il ne faudra d'abord pas oublier de mettre des piles dans le stylo (elles sont fournies), et ne pas chercher à en mettre dans le récepteur (mais il faudra veiller à recharger sa batterie). Le dit récepteur devra être fixé correctement sur la page, bien au centre, ou dans un coin à un angle parfait de 45°, et il faudra faire attention à ne pas écrire sur toute la largeur d'une page A4. C'est en pratique difficile, et l'on se retrouve toujours avec un peu de texte coupé. Plus facile : on évitera de poser les doigts sur les émetteurs du stylo, mais la forme du « grip » s'en charge.
Passés ces quelques réflexes à acquérir, le fonctionnement est on ne peut plus aisé. Le récepteur allumé affiche sur son écran LCD niveau de batterie et numéro de la page en cours ; à chaque fois que le stylo se pose sur le papier, une petite icône apparaît là encore sur l'écran LCD du récepteur. Il faut avouer que la chose fait son petit effet. Arrivé à la fin de la page, il suffit d'appuyer sur le seul bouton du récepteur pour que le compteur s'incrémente, et que l'on puisse la tourner. Le récepteur enregistre tout ce que le stylo écrit — dommage qu'aucune solution n'ait été prévue pour arrêter l'enregistrement en cours de page et le reprendre par la suite.
Numériser les notes
Pour récupérer les notes, il faut brancher le récepteur à l'ordinateur à l'aide d'une connexion mini-USB — on en profitera pour recharger sa batterie. Mysoft, qui distribue ce stylo en France, le livre avec la suite MyScript de Vision Objects : récemment portée sur Mac, elle n'est pas particulièrement agréable à utiliser, mais elle fait ce qu'on lui demande.
MyScript InkRetriever est chargée de récupérer les notes stockées dans le récepteur — jusqu'à 50 pages. L'onglet « Paramètres de récupération » permet de spécifier le dossier dans lequel les notes seront enregistrées, et d'activer quelques options (dont « Examiner tous les périphériques USB », qui sera utile si le logiciel ne reconnaît pas automatiquement votre récepteur).
L'onglet « Paramètres du périphérique » permet paradoxalement d'importer les notes. Il faut d'abord indiquer au logiciel la manière dont le récepteur a été fixé à la page : sur un coin ou au centre. On cliquera ensuite sur l'étrange bouton « Télécharger l'encre » pour récupérer les notes.
Les notes sont enregistrées au format .notes : il faut utiliser MyScript Studio pour les afficher — et ainsi vérifier la qualité du travail du récepteur.
Cette capture montre les forces et les faiblesses du Mobile Note : le texte est parfait ; le graphique ne souffre que de quelques décalages mineures ; le croquis a été mal capté.
Il vous faudra sans doute quelques pages d'essai pour comprendre comment fonctionne le récepteur, et adapter votre prise de notes. De manière générale, nous n'avons jamais eu de problèmes avec un carnet au format A5 ; sur des pages A4 par contre, il faut veiller à ne pas prendre toute la largeur, et certaines lignes droites peuvent être déformées. Le stylo Mobile Notes est conçu pour l'écriture : le texte est parfaitement capté, même si l'on écrit vite et petit. Les étudiants n'auront pas trop de mal à ajouter des annotations, des croquis et des graphiques, tout en notant qu'un coup de stylo trop rapide pourra parfois perdre le récepteur et provoquer un léger décalage. N'espérez pas utiliser ce stylo pour dessiner : il ne reconnaît pas les niveaux de pression (c'est soit tout, soit rien), et le récepteur reconnaît très mal les petits coups rapides de stylo — e-Pens est néanmoins très clair sur le sujet.
MyScript Studio sert aussi à transcrire les notes textuelles en texte brut — une vraie numérisation des notes. Le résultat est assez surprenant : même en se forçant à écrire plutôt mal, le logiciel a donné de bons résultats dans sa reconnaissance des caractères.
Le texte noté.
Le texte reconnu. Le nombre d'erreurs est limité, et on comprend pourquoi le logiciel chute (« Es » lié, « Ét » avalé, virgule en l'air, « et » écrit « & »).
Mieux encore : MyScript Trainer permet d'améliorer cette déjà très bonne reconnaissance en faisant écrire à l'utilisateur des textes d'exemple. Nous n'avons pas constaté d'amélioration flagrante, mais il faut dire que le niveau de base était déjà plus que convaincant.
Fonctions accessoires : le stylo Mobile Notes peut aussi servir, en mode souris, comme une tablette graphique. Comme il ne gère pas les niveaux de pression, cette fonction est de facto totalement inutile.
Conclusion
Force est de constater que le stylo Mobile Notes fonctionne plutôt bien — du moins la plupart du temps. Il nous a en effet fallu plusieurs essais pour réussir à comprendre les limites du récepteur, et à adapter le flot de l'écriture pour mieux le servir. Dans le meilleur des mondes, l'utilisateur n'aurait pas à s'adapter à la technologie — mais nous n'y sommes pas encore.
Passé ces quelques tâtonnements, cette technologie fonctionne plutôt bien, la très bonne reconnaissance de caractères de MyScript Studio étant un plus indéniable. On pourrait certes reprocher à la suite de logiciels d'être difficile à installer, particulièrement désagréable à utiliser et pas franchement bien traduite, mais elle fait ce qu'on lui demande sans broncher. Et c'est bien le principal.
Bref, ce stylo Mobile Notes devrait satisfaire les besoins des étudiants et cadres qui continuent à utiliser leurs fidèles bloc-notes mais souhaitent obtenir une copie numérique qui sera parfaitement exploitable dans un logiciel de traitement de texte. Il n'est pas sans limites, c'est certain. Mais c'est sans aucun doute une des toutes meilleures solutions du marché.