Ce MacBook Pro 13" compte parmi les machines qui ont reçu une petite révision fin octobre (lire Apple sort discrètement de nouveaux MacBook Pro). Ce modèle succède à celui que nous avions testé en mars dernier. Elle représente le haut de gamme des 13" (1449 €) qui, pour les MacBook Pro, démarre à 1149€ avec un Core i5. Peu de choses ont changé à cette occasion sur un plan matériel, le Core i7 à 2,7 GHz initial est passé à 2,8 GHz et le disque dur de 500 Go à 750 Go. Le reste n'a pas bougé, en vrac : dalle d'une définition de 1280x800 ; 4 Go de RAM ; disque dur à 5400 t/min ; carte graphique Intel HD 3000/384 Mo ; port Thunderbolt, webcam FaceTime HD, etc. Différence notable sur le plan logiciel avec Lion remplaçant Snow Leopard.
En somme, fait face à la même machine, au même prix qu'avant, mais avec plus de chevaux dans le moteur et un coffre plus grand. Cela se traduit - dans la majorité des cas - par des performances en légère hausse, mais aussi par une autonomie en baisse notable, bien qu'on reste à des niveaux satisfants.
Le processeur utilisé est un i7-2640M (2620M auparavant). Il appartient à la microarchitecture Sandy Bridge inaugurée début 2011, qui regroupe sur une même puce : cœurs du processeur central, cœurs du processeur graphique, cache et contrôleur mémoire. L'ensemble développe toujours un TDP de 35 W. Les deux coeurs physiques de ce Core i7 se transforment en quatre coeurs logiques par la grâce de l'Hyperthreading… moyennant des applications compatibles (iMovie, Handbrake, Cinema 4D, etc). Le Turbo Boost sait quant à lui porter la fréquence à 3,5 GHz (au lieu de 3,33 GHz précédemment) lorsqu'un seul coeur est utilisé.
Performances
En passant de 2,7 GHz à 2,8 GHz sans changement d'architecture, il ne faut pas s'attendre à de grosses différences dans les performances. Dans les tests bruts, Geekbench affiche un score de 7707 contre 7560. Le test CPU dans Cinebench (calcul d'une scène 3D) passe de 2,59 à 2,99 et l'animation 3D via OpenGL passe de 10,65 à 11,39. Ces chiffres résultent d'une moyenne obtenue après trois tests.
Plus parlants, car basés sur des logiciels de tous les jours, les tests applicatifs montrent tous, ou presque, de légères améliorations. C'était l'objectif d'Apple pour ce renouvellement d'automne, une mise à jour incrémentale avec les derniers processeurs Sandy Bridge disponibles. Point barre. Pas de quoi provoquer des regrets chez les propriétaires du MacBook Pro 13" du début 2011. On note d'ailleurs que sur le test iMovie, le précédent modèle fait (inexplicablement) mieux (11 minutes 23 s d'encodage contre 12 min et 5s aujourd'hui). Idem pour la conversion audio avec XLD mais l'écart est cette fois anecdotique (1 seconde). Quant au test de Starcraft, on tirera les mêmes conclusions qu'en mars, le jeu sera plus confortable si l'on ne pousse pas au maximum les textures et détails. Ces tests ont été réalisés, chacun, deux fois, pour en dégager une moyenne.
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De manière générale les écarts ne sont que de quelques secondes. Par exemple 2 secondes en moins dans Photoshop CS5 ; 4 secondes dans GarageBand ; il n'y a guère qu'Aperture (-14 secondes) ou le Finder (-11 secondes) pour se distinguer. Un rappel à propos de l'important différentiel entre les deux portables sur l'encodage QuickTime : depuis Lion nous avons changé le profil d'export, il est plus lourd donc, la tâche est plus longue. On ne pourra ainsi comparer directement les deux chiffres.
S'agissant du disque dur, le précédent MacBook Pro nous avait déçus avec son Hitachi Travelstar 5K500 et ses 80 Mo/s en lecture/écriture séquentielle. Le Toshiba de 750 Go à 5400 t/min (ref MK7559GSXF) de ce modèle fait un peu mieux, mais à peine, le gain n'est pas énorme, avec 83,2 Mo/s de moyenne dans le test QuickBench. Les pointes s'établissant à 104 Mo/s en moyenne sur de plus gros fichiers. Aucune option de disque à 7200 t/min n'est au catalogue d'Apple. A défaut on peut choisir du SSD, mais les prix resteront malheureusement dissuasifs pour beaucoup. Il y a bien le premier modèle à 128 Go (100€), mais c'est faire le choix de diviser sa capacité de stockage par 6… Les autres options sont de 256 Go pour 500€ et 512 Go pour pas moins de 1100€.
En usage texte, Internet… le portable est assez silencieux, la ventilation fonctionne en continu, mais discrètement. Lors d'un encodage vidéo, la température processeur passe de 60° à 90°. On perçoit nettement la montée en régime, mais sans que cela ne soit abrutissant sur un plan sonore (iTunes saura par exemple couvrir ce bruit). On n'a pas constaté non plus les montées de chaleur observées, même en usage orienté rédaction + Internet, avec le précédent modèle.
Autonomie
Nous avons mené nos trois tests d'autonomie. Chacun a été conduit deux fois pour en dégager une moyenne. La batterie a été préalablement calibrée à l'arrivée du portable (deux décharges et recharges).
Lors de la lecture avec VLC d'un film HD 1080p (H.264 dans un conteneur MKV) ce MacBook Pro a tenu presque 5h (4h 55 min) au lieu de 4h (3h 58 min) sur le précédent modèle. La machine avait la luminosité de l'écran à 80 %, le son à 50 %, le Wi-Fi activé, avec Mail en arrière-plan relevant le courrier toutes les minutes.
Notre test « Web en musique » consiste à recharger notre page d'accueil toutes les 30 secondes dans Safari en écoutant de la musique en boucle dans iTunes avec la luminosité de l'écran à 80 % et le volume sonore à 50 %. Le portable a résisté 6h 42 min contre 7h 35 min pour le 2,7 GHz qui avait établi à cette occasion un record.
Lors du test « Web et rédaction » le Core i7 a tenu quasiment 7h (6h 54 min) contre 8h 30 (8h 32 min) pour son devancier. Ce test est identique à « Web en musique » mais iTunes est remplacé par un document Pages de 200 pages contenant textes et images et ouvert à l'écran. Il est assez proche dans l'esprit de celui d'Apple qui obtient justement 7h aussi.
Deux des tests montrent ainsi une sérieuse décrue dans l'autonomie, comparé au précédent modèle. On s'attendait à ce qu'une puce plus puissante grève la batterie, mais pas dans ces proportions, d'autant que le différentiel en cadence n'est pas énorme. Faut-il y voir aussi une responsabilité de Lion ? Le précédent MacBook Pro avait été testé avant l'arrivée du 10.7.
Le dernier test est plus empirique. Il ne s'appuie pas sur un protocole reproduit aussi fidèlement que possible d'un test de machine à l'autre, mais sur une journée de travail type chez MacG. Cette fois le portable a tenu 4h26 min avec une connexion Wi-Fi active. Dans le Dock on trouvait Safari sollicité très régulièrement, tout comme Mail (relève toutes les 5 minutes), iA Writer pour l'édition de texte, iTunes jouant 3 ou 4 albums, Twitter et le lecteur RSS Reeder utilisant constamment aussi le réseau. La luminosité de l'écran était à 80%, le Bluetooth éteint et le rétro-éclairage du clavier aussi.
Conclusion
Les changements apportés à cette machine ne prédisposaient pas à des surprises. On est tout de même étonnés par l'impact observé sur la batterie avec la montée en fréquence du Core i7. Si l'on veut voir le verre côté plein, on dira que l'on reste dans une zone d'autonomie assez confortable avec en mains une machine véloce par son processeur. Ce 13" reste à la croisée des MacBook Air 13" et des MacBook Pro 15". Plus rapide et mieux équipé que les premiers (certains préféreront avoir un SuperDrive disponible en toute occasion) et plus léger et compact que les seconds. A ce stade il ne lui manque probablement que deux choses, une définition d'écran supérieure (l'Air 13" affiche une diagonale de 1440x900) et, comme pour tous les ordinateurs en général, des options SDD plus abordables pour accompagner ces puissants processeurs.
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