Le MacBook Air est bien la nouvelle star de la gamme Mac : mis en avant aux côtés de Lion comme l'ordinateur par excellence, il a le droit à une mise à jour après huit mois d'existence. Comme le reste de la gamme, il passe à la plateforme Sandy Bridge, qui fait des merveilles, et récupère au passage son clavier rétroéclairé. Est-ce suffisant pour en faire le « portable de tous les jours » comme le dit Apple, un portable qui a remplacé le MacBook ?
Le même…
Les différences externes entre le MacBook Air fin 2010 et le MacBook Air début 2011 sont minimes : il n'y a guère que le petit éclair au-dessus du port DisplayPort devenu Thunderbolt qui permet de distinguer les deux machines.
Le profil est toujours aussi anguleux, presque tranchant sur le bord le plus fin. Ce bord, justement, ne mesure que 3 mm, le bord le plus épais mesurant 1,7 cm. Cette finesse n'est pas obtenue au détriment de la solidité, le MacBook Air étant entièrement fabriqué en aluminium avec une construction monocorps, capot de l'écran y compris. 1060 grammes pour 29,95 cm x 19,2 cm : cette machine est une feuille de papier A4 métallique.
Apple n'ayant pas revu le moindre détail externe, des problèmes de conception subsistent. Les ports USB sont par exemple trop proches des autres prises : même inversé, le MagSafe obstrue partiellement le port USB de gauche, et il ne faut pas espérer brancher un écran et un lecteur de carte SD côté droit. La prise jack reste désespérément une simple sortie audio et non une entrée/sortie combinée, une économie franchement mesquine — comme le sont les malheureux 2 Go de RAM fournis. Microphone et haut-parleurs sont anecdotiques, mais on parle après tout d'une machine pas loin d'être minuscule.
Minuscule peut-être, mais avec un clavier complet et très semblable à celui du reste de la gamme : seuls le premier et le dernier rang sont un peu moins hauts que d'habitude, mais les touches alphabétiques sont strictement identiques à celles des autres claviers Apple. Les touches de fonction ont d'ailleurs été revues : exit la touche d'éjection, inutile à un raccourci clavier près, bienvenue aux touches dédiées à Lion (Mission Control et Launchpad) et au contrôle du rétroéclairage.
Car le rétroéclairage, absent de la première génération, est de retour. Avait-il manqué ? Tout est question de préférences personnelles et du degré d'aisance avec l'AZERTY, mais son addition est dans tous les cas bienvenue. Rien à dire sur sa réalisation, comme toujours parfaite : le réseau de fibres optiques assure un éclairage puissant et homogène.
Trackpad, écran, caméra FaceTime… : tout le reste est identique. L'écran est toujours très bon, avec une luminosité bien balancée et une dalle peu brillante, quoiqu'on aurait préféré un moniteur IPS. À une autre époque, il aurait mérité l'appellation « HD » : il case 1366x768 px, la résolution d'un 13" 16/9, dans 11". La webcam FaceTime, elle, ne passe à la « HD » : elle cale à une définition de 640x480 px.
…en mieux
Grâce à la plateforme Sandy Bridge, la gamme Mac a pris un sacré coup de fouet ces derniers mois. Le MacBook Air nécessite quelques ajustements : pour préserver son autonomie et sa qualité de fonctionnement, l'enveloppe thermique de l'ensemble processeur + chipset + puce graphique ne peut pas dépasser les 25W.
Avec son Core 2 Duo 1,4 GHz et sa puce Nvidia GeForce 320M, le précédent MacBook Air 11" pointait à 22W. Moins d'un an plus tard, les choses sont bien différentes : le Core i5-2467M qui équipe le MacBook Air 11" 2011 affiche un TDP de 17W, mais est bien plus puissant. Doté de deux cœurs physiques cadencés à 1,6 GHz, il est en effet compatible HyperThreading et Turbo Boost : il possède donc quatre cœurs logiques et peut monter jusqu'à 2,3 GHz sur un cœur.
La puce graphique est en partie responsable de cette baisse de consommation générale : cette version de la Intel HD Graphics 3000 possède une fréquence de base de 350 MHz seulement, et peut monter jusqu'à 1,15 GHz. Les puces Intel ont souvent été décriées, mais ont bien changé en quelques mois : elles ont rattrapé leur retard dans le domaine des jeux face aux solutions comparables d’AMD et Nvidia, tout en conservant leur spécialité dans la compression/décompression vidéo. La Intel HD Graphics 3000 n'est pas un foudre de guerre, mais est un choix logique et raisonnable dans cette machine ultraportable.
Plusieurs problèmes ont été soulevés par les choix faits par Apple pour cette génération. Le premier provient de la puce Thunderbolt : la carte-mère laissant peu de place aux composants, le MacBook Air est doté d'un contrôleur Intel L123TA46 « Eagle Ridge » dans sa version miniature. Supportant deux flux bidirectionnels 10 Gbps et un canal DisplayPort, il est la moitié d'un contrôleur Intel L051NB32 « Light Ridge », celui que l'on trouve dans les MacBook Pro ou les iMac : les MacBook Air ne supportent qu'un seul écran externe, alors que l'on peut chaîner deux écrans derrière un MacBook Pro (lire : Thunderbolt : un seul écran externe pour les MacBook Air).
Le deuxième provient de la barrette SSD, déclinée en version 256 Go pour la première fois sur un modèle 11". Apple a reconduit ce format mSATA qui permet de gagner en épaisseur (2,45mm contre 5,12mm pour un format « disque ») et en poids (35 grammes d'économie), format prôné par Sandisk, Samsung et Toshiba. C'est auprès de ces deux dernières sociétés qu'Apple se fournit, et tous les SSD utilisés dans les MacBook Air ne se valent pas. Il semble qu'en général, les disques Samsung soient plus rapides que ceux de Toshiba, mais il est difficile d'arriver aux conclusions avec au mieux quelques dizaines de machines : nous avons par exemple pu tester un SSD Toshiba bien plus rapide qu'un SSD Samsung dans un MacBook Air. Les niveaux de performances sont tels que vous aurez de toute manière bien du mal à voir une quelconque différence.
Un petit MacBook Pro
Les performances, justement, sont un très net cran au-dessus de celles de la précédente génération. Ce n'est pas une surprise, l'adoption de la plateforme Sandy Bridge a eu le même effet sur le reste de la gamme.
Les tests bruts ne racontent qu'une partie de l'histoire, mais ils fournissent des données chiffrées offrant de bons repères généraux. Geekbench se concentre sur le processeur et la mémoire : à ce petit jeu, le MacBook Air 11" 2011 surclasse son prédécesseur, mais aussi le 13" de 2010. Il n'est pas tout à fait dans la même classe que les Mac mini et les MacBook Pro Core i5 les plus récents, qui ont des processeurs plus puissants et moins économes, mais le fossé est moins important dans ce sens-là.
Cinebench R11 est sans aucun doute le test théorique le plus optimisé pour les processeurs multicœurs et les cartes graphiques récentes. Là encore, le 11" modèle 2011 enfonce les modèles, y compris le haut de gamme doté d'un Core 2 Duo à 2,13 GHz. Dans les tests graphiques, il surclasse ses prédécesseurs et est au niveau des MacBook Pro 13" 2011, eux aussi dotés d'une carte Intel HD Graphics, même s'il reste très loin derrière la carte dédiée du dernier Mac mini.
Les tests applicatifs sont sans aucun doute plus proches de vos préoccupations quotidiennes. Les gains sont cette fois plus subtils : le 11" 2011 met KO debout son prédécesseur, mais n'est pas beaucoup plus rapide que le modèle 13" haut de gamme. Sur les tests demandant beaucoup d'accès disque (compression dans le Finder, GarageBand, XLD), le MacBook Air 11" 2011 se permet de rivaliser avec les Mac mini et MacBook Pro Core i5 les plus récents : le SSD a l'avantage contre les disques durs anémiques de ces machines plus conventionnelles.
Le MacBook Air 11" n'est pas particulièrement à l'aise dans les travaux vidéo : il est 30 % moins rapide que le Mac mini Core i5 à 2,5 GHz en exportation QuickTime ou Handbrake. Il tire néanmoins son épingle du jeu, c'est une petite surprise, dans le test jeu vidéo : il n'est pas si loin du Mac mini qui possède pourtant une carte graphique dédiée autrement plus performante. Le MacBook Air affiche même deux fois plus de FPS dans Starcraft II en 1280x800 Ultra que le MacBook Pro doté de la même puce graphique. La réponse est en fait à trouver dans les pilotes : le MacBook Pro tournait sous Snow Leopard, le MacBook Air sous Lion, et le dernier OS d'Apple semble avoir fait d'énormes progrès sur ce point.
Mais un vrai MacBook Air
En termes de performances brutes, ce MacBook Air « bas de gamme » 2011 est beaucoup plus proche des Mac mini et MacBook Pro d'accroche que ne l'étaient ces déjà excellents prédécesseurs. Il peut donc encore un peu plus prétendre au titre de machine principale — et unique.
Pour mériter ce titre cependant, il doit se distinguer sur son confort d'utilisation et son autonomie. Les processeurs Sandy Bridge dégagent dans les deux sens du terme : puissants, ils sont aussi un peu plus chauds que les Core 2 Duo. Surprise, ce n'est pas le cas sur ce MacBook Air 11" : avec une température moyenne de fonctionnement de 45°, il est 10 à 15° plus « froid » que son prédécesseur dans les mêmes conditions. L'amplitude de cette température de fonctionnement est cependant beaucoup plus forte : alors que le modèle 2010 peine à dépasser les 80°, le modèle 2011 n'hésitera pas à franchir la barre des 90° lors d'un calcul complexe. Dans ce cas, les ventilateurs sont clairement audibles, mais en temps normal, on ne les entend absolument pas : cette machine est complètement silencieuse.
Au confort général d'utilisation s'ajoute l'excellente autonomie de ce modèle 2011 : le surplus de puissance ne s'est pas fait au détriment de l'autonomie, bien au contraire. Le MacBook Air d'« entrée de gamme » s'effondre après 4 heures pile de lecture de Wall-E, un film en HD 1080p H.264 dans un conteneur MKV avec la luminosité à 80 %, le son à 50 %, le WiFi activé avec Mail en arrière-plan relevant le courriel toutes les minutes. Il fait aussi bien que la plupart des MacBook Pro de 2011, qui ont pourtant des batteries bien plus imposantes, et n'est qu'à 22 minutes du recordman du genre, le MacBook Pro 15" Core i7.
Notre test « Web en musique » consiste à recharger notre page d'accueil toutes les 30 secondes dans Firefox en écoutant de la musique en boucle dans iTunes avec la luminosité de l'écran à 80 % et le volume sonore à 50 %. Le MacBook Air 11" tient alors 5h36 : c'est certes une heure de moins que le MacBook 13", indétrônable détenteur du record dans cet exercice, mais c'est aussi une bonne demi-heure de plus que le MacBook Air 11" de 2010. Même punition lorsque l'on replace iTunes par Pages avec un document de 200 pages mêlant texte et images : il faut alors 6h38 pour épuiser le MacBook Air 11".
Rappelons qu'Apple, qui utilise un test plutôt axé Web, annonce 5 heures d'autonomie : comme d'habitude, la promesse est respectée. Dans un test plus empirique consistant à utiliser ce modèle pour rédiger des articles (sont alors ouverts Safari, Textmate, Aquamacs, Antidote, Twitter, Mail avec une fréquence de relève d'une minute et iTunes) avec la luminosité à 80 %, nous avons tout juste dépassé les cinq heures. Pas mal du tout pour une machine de cette taille.
Pour conclure
Difficile de savoir si ce MacBook Air est un digne héritier du MacBook comme « portable de tous les jours » : il est incontestablement moins polyvalent, et son écran de 11" avec une résolution de 13" mais au format trapu n'est pas pour tout le monde — quoique le mode plein écran de Lion prend alors tout son sens.
Reste que ce MacBook Air est une formidable machine à écrire capable d'aligner les heures de travail sans broncher — et même en se faisant oublier grâce à sa grande fluidité et son silence royal, merci le SSD —, et désormais capable d'encaisser quelques encodages musicaux et quelques exportations vidéo sans se faire prier. À 949 €, le MacBook Air 11" peut sans conteste servir de machine principale — merci Intel cette fois. Si seulement Apple était moins pingre en dotation mémoire ! — la note serait alors parfaite.
Cela ne va pas plaire à tout le monde, mais c'est ainsi : le MacBook est mort, vive le MacBook Air 11".
Le même…
Les différences externes entre le MacBook Air fin 2010 et le MacBook Air début 2011 sont minimes : il n'y a guère que le petit éclair au-dessus du port DisplayPort devenu Thunderbolt qui permet de distinguer les deux machines.
Le profil est toujours aussi anguleux, presque tranchant sur le bord le plus fin. Ce bord, justement, ne mesure que 3 mm, le bord le plus épais mesurant 1,7 cm. Cette finesse n'est pas obtenue au détriment de la solidité, le MacBook Air étant entièrement fabriqué en aluminium avec une construction monocorps, capot de l'écran y compris. 1060 grammes pour 29,95 cm x 19,2 cm : cette machine est une feuille de papier A4 métallique.
Apple n'ayant pas revu le moindre détail externe, des problèmes de conception subsistent. Les ports USB sont par exemple trop proches des autres prises : même inversé, le MagSafe obstrue partiellement le port USB de gauche, et il ne faut pas espérer brancher un écran et un lecteur de carte SD côté droit. La prise jack reste désespérément une simple sortie audio et non une entrée/sortie combinée, une économie franchement mesquine — comme le sont les malheureux 2 Go de RAM fournis. Microphone et haut-parleurs sont anecdotiques, mais on parle après tout d'une machine pas loin d'être minuscule.
Minuscule peut-être, mais avec un clavier complet et très semblable à celui du reste de la gamme : seuls le premier et le dernier rang sont un peu moins hauts que d'habitude, mais les touches alphabétiques sont strictement identiques à celles des autres claviers Apple. Les touches de fonction ont d'ailleurs été revues : exit la touche d'éjection, inutile à un raccourci clavier près, bienvenue aux touches dédiées à Lion (Mission Control et Launchpad) et au contrôle du rétroéclairage.
Car le rétroéclairage, absent de la première génération, est de retour. Avait-il manqué ? Tout est question de préférences personnelles et du degré d'aisance avec l'AZERTY, mais son addition est dans tous les cas bienvenue. Rien à dire sur sa réalisation, comme toujours parfaite : le réseau de fibres optiques assure un éclairage puissant et homogène.
Trackpad, écran, caméra FaceTime… : tout le reste est identique. L'écran est toujours très bon, avec une luminosité bien balancée et une dalle peu brillante, quoiqu'on aurait préféré un moniteur IPS. À une autre époque, il aurait mérité l'appellation « HD » : il case 1366x768 px, la résolution d'un 13" 16/9, dans 11". La webcam FaceTime, elle, ne passe à la « HD » : elle cale à une définition de 640x480 px.
…en mieux
Grâce à la plateforme Sandy Bridge, la gamme Mac a pris un sacré coup de fouet ces derniers mois. Le MacBook Air nécessite quelques ajustements : pour préserver son autonomie et sa qualité de fonctionnement, l'enveloppe thermique de l'ensemble processeur + chipset + puce graphique ne peut pas dépasser les 25W.
Avec son Core 2 Duo 1,4 GHz et sa puce Nvidia GeForce 320M, le précédent MacBook Air 11" pointait à 22W. Moins d'un an plus tard, les choses sont bien différentes : le Core i5-2467M qui équipe le MacBook Air 11" 2011 affiche un TDP de 17W, mais est bien plus puissant. Doté de deux cœurs physiques cadencés à 1,6 GHz, il est en effet compatible HyperThreading et Turbo Boost : il possède donc quatre cœurs logiques et peut monter jusqu'à 2,3 GHz sur un cœur.
La puce graphique est en partie responsable de cette baisse de consommation générale : cette version de la Intel HD Graphics 3000 possède une fréquence de base de 350 MHz seulement, et peut monter jusqu'à 1,15 GHz. Les puces Intel ont souvent été décriées, mais ont bien changé en quelques mois : elles ont rattrapé leur retard dans le domaine des jeux face aux solutions comparables d’AMD et Nvidia, tout en conservant leur spécialité dans la compression/décompression vidéo. La Intel HD Graphics 3000 n'est pas un foudre de guerre, mais est un choix logique et raisonnable dans cette machine ultraportable.
En vert, la puce Thunderbolt des MacBook Air. Image CC iFixit.
Plusieurs problèmes ont été soulevés par les choix faits par Apple pour cette génération. Le premier provient de la puce Thunderbolt : la carte-mère laissant peu de place aux composants, le MacBook Air est doté d'un contrôleur Intel L123TA46 « Eagle Ridge » dans sa version miniature. Supportant deux flux bidirectionnels 10 Gbps et un canal DisplayPort, il est la moitié d'un contrôleur Intel L051NB32 « Light Ridge », celui que l'on trouve dans les MacBook Pro ou les iMac : les MacBook Air ne supportent qu'un seul écran externe, alors que l'on peut chaîner deux écrans derrière un MacBook Pro (lire : Thunderbolt : un seul écran externe pour les MacBook Air).
Un seul moniteur externe pour le MacBook Air.
Le deuxième provient de la barrette SSD, déclinée en version 256 Go pour la première fois sur un modèle 11". Apple a reconduit ce format mSATA qui permet de gagner en épaisseur (2,45mm contre 5,12mm pour un format « disque ») et en poids (35 grammes d'économie), format prôné par Sandisk, Samsung et Toshiba. C'est auprès de ces deux dernières sociétés qu'Apple se fournit, et tous les SSD utilisés dans les MacBook Air ne se valent pas. Il semble qu'en général, les disques Samsung soient plus rapides que ceux de Toshiba, mais il est difficile d'arriver aux conclusions avec au mieux quelques dizaines de machines : nous avons par exemple pu tester un SSD Toshiba bien plus rapide qu'un SSD Samsung dans un MacBook Air. Les niveaux de performances sont tels que vous aurez de toute manière bien du mal à voir une quelconque différence.
Des pointes à 190 MB/s en écriture et 210 MB/s en lecture sur ce SSD Toshiba. On a vu mieux dans l'absolu, mais les SSD des MacBook Air sont plus linéaires (réguliers) que certains des SSD les plus rapides.
Un petit MacBook Pro
Les performances, justement, sont un très net cran au-dessus de celles de la précédente génération. Ce n'est pas une surprise, l'adoption de la plateforme Sandy Bridge a eu le même effet sur le reste de la gamme.
Les tests bruts ne racontent qu'une partie de l'histoire, mais ils fournissent des données chiffrées offrant de bons repères généraux. Geekbench se concentre sur le processeur et la mémoire : à ce petit jeu, le MacBook Air 11" 2011 surclasse son prédécesseur, mais aussi le 13" de 2010. Il n'est pas tout à fait dans la même classe que les Mac mini et les MacBook Pro Core i5 les plus récents, qui ont des processeurs plus puissants et moins économes, mais le fossé est moins important dans ce sens-là.
Cinebench R11 est sans aucun doute le test théorique le plus optimisé pour les processeurs multicœurs et les cartes graphiques récentes. Là encore, le 11" modèle 2011 enfonce les modèles, y compris le haut de gamme doté d'un Core 2 Duo à 2,13 GHz. Dans les tests graphiques, il surclasse ses prédécesseurs et est au niveau des MacBook Pro 13" 2011, eux aussi dotés d'une carte Intel HD Graphics, même s'il reste très loin derrière la carte dédiée du dernier Mac mini.
Les tests applicatifs sont sans aucun doute plus proches de vos préoccupations quotidiennes. Les gains sont cette fois plus subtils : le 11" 2011 met KO debout son prédécesseur, mais n'est pas beaucoup plus rapide que le modèle 13" haut de gamme. Sur les tests demandant beaucoup d'accès disque (compression dans le Finder, GarageBand, XLD), le MacBook Air 11" 2011 se permet de rivaliser avec les Mac mini et MacBook Pro Core i5 les plus récents : le SSD a l'avantage contre les disques durs anémiques de ces machines plus conventionnelles.
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Le MacBook Air 11" n'est pas particulièrement à l'aise dans les travaux vidéo : il est 30 % moins rapide que le Mac mini Core i5 à 2,5 GHz en exportation QuickTime ou Handbrake. Il tire néanmoins son épingle du jeu, c'est une petite surprise, dans le test jeu vidéo : il n'est pas si loin du Mac mini qui possède pourtant une carte graphique dédiée autrement plus performante. Le MacBook Air affiche même deux fois plus de FPS dans Starcraft II en 1280x800 Ultra que le MacBook Pro doté de la même puce graphique. La réponse est en fait à trouver dans les pilotes : le MacBook Pro tournait sous Snow Leopard, le MacBook Air sous Lion, et le dernier OS d'Apple semble avoir fait d'énormes progrès sur ce point.
Mais un vrai MacBook Air
En termes de performances brutes, ce MacBook Air « bas de gamme » 2011 est beaucoup plus proche des Mac mini et MacBook Pro d'accroche que ne l'étaient ces déjà excellents prédécesseurs. Il peut donc encore un peu plus prétendre au titre de machine principale — et unique.
Pour mériter ce titre cependant, il doit se distinguer sur son confort d'utilisation et son autonomie. Les processeurs Sandy Bridge dégagent dans les deux sens du terme : puissants, ils sont aussi un peu plus chauds que les Core 2 Duo. Surprise, ce n'est pas le cas sur ce MacBook Air 11" : avec une température moyenne de fonctionnement de 45°, il est 10 à 15° plus « froid » que son prédécesseur dans les mêmes conditions. L'amplitude de cette température de fonctionnement est cependant beaucoup plus forte : alors que le modèle 2010 peine à dépasser les 80°, le modèle 2011 n'hésitera pas à franchir la barre des 90° lors d'un calcul complexe. Dans ce cas, les ventilateurs sont clairement audibles, mais en temps normal, on ne les entend absolument pas : cette machine est complètement silencieuse.
Au confort général d'utilisation s'ajoute l'excellente autonomie de ce modèle 2011 : le surplus de puissance ne s'est pas fait au détriment de l'autonomie, bien au contraire. Le MacBook Air d'« entrée de gamme » s'effondre après 4 heures pile de lecture de Wall-E, un film en HD 1080p H.264 dans un conteneur MKV avec la luminosité à 80 %, le son à 50 %, le WiFi activé avec Mail en arrière-plan relevant le courriel toutes les minutes. Il fait aussi bien que la plupart des MacBook Pro de 2011, qui ont pourtant des batteries bien plus imposantes, et n'est qu'à 22 minutes du recordman du genre, le MacBook Pro 15" Core i7.
Notre test « Web en musique » consiste à recharger notre page d'accueil toutes les 30 secondes dans Firefox en écoutant de la musique en boucle dans iTunes avec la luminosité de l'écran à 80 % et le volume sonore à 50 %. Le MacBook Air 11" tient alors 5h36 : c'est certes une heure de moins que le MacBook 13", indétrônable détenteur du record dans cet exercice, mais c'est aussi une bonne demi-heure de plus que le MacBook Air 11" de 2010. Même punition lorsque l'on replace iTunes par Pages avec un document de 200 pages mêlant texte et images : il faut alors 6h38 pour épuiser le MacBook Air 11".
Rappelons qu'Apple, qui utilise un test plutôt axé Web, annonce 5 heures d'autonomie : comme d'habitude, la promesse est respectée. Dans un test plus empirique consistant à utiliser ce modèle pour rédiger des articles (sont alors ouverts Safari, Textmate, Aquamacs, Antidote, Twitter, Mail avec une fréquence de relève d'une minute et iTunes) avec la luminosité à 80 %, nous avons tout juste dépassé les cinq heures. Pas mal du tout pour une machine de cette taille.
Pour conclure
Difficile de savoir si ce MacBook Air est un digne héritier du MacBook comme « portable de tous les jours » : il est incontestablement moins polyvalent, et son écran de 11" avec une résolution de 13" mais au format trapu n'est pas pour tout le monde — quoique le mode plein écran de Lion prend alors tout son sens.
Reste que ce MacBook Air est une formidable machine à écrire capable d'aligner les heures de travail sans broncher — et même en se faisant oublier grâce à sa grande fluidité et son silence royal, merci le SSD —, et désormais capable d'encaisser quelques encodages musicaux et quelques exportations vidéo sans se faire prier. À 949 €, le MacBook Air 11" peut sans conteste servir de machine principale — merci Intel cette fois. Si seulement Apple était moins pingre en dotation mémoire ! — la note serait alors parfaite.
Cela ne va pas plaire à tout le monde, mais c'est ainsi : le MacBook est mort, vive le MacBook Air 11".